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Dévoluyte. 3e rechute, symptômes à localisations variées : Coste Belle et Pied Gros de St Etienne 
Départ : L'Enclus (téléphérique du Pic de Bure) (1485 m)
Topo associé : Pied Gros de St Etienne, versant Est
Sommet associé : Pied Gros de St Etienne (2448 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1795 m.
Ski : 2.3
Sortie du vendredi 22 mars 2024
taramont, Flamant rose, Linaigrette, MichelViv
Conditions nivologiques, accès & météo
Conditions nivo et activité avalancheuse : à part une petite et lente coulée de surface déclenchée au passage d'un petit vallonnement au-dessus du vallon d'Ane, RAS
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par taramont)
Il faut croire que la dévoluite (ou Dévoluyte pour les non-initiés) est une maladie saisonnière mais incurable et sujette à des rechutes à répétition. C'est pourtant une affection dont les patients ne se plaignent pas, bien qu'elle puisse entraîner des moments de soif intense, de transpiration excessive, de la tachycardie, de la dyspnée d'effort, des brûlures préférentiellement sur le bout du nez, des crampes dans les mollets et, à l'issue de la crise, une fatigue plus ou moins intense assortie d'un sommeil léthargique selon le sujet. De plus, la maladie semble contagieuse. Pour preuve : mon escorte a été de 4 sujets jeudi, s'est agrandie pour passer à 5 + un chien aujourd'hui. En continuant ainsi, on aurait vite pu parler d'une épidémie !
Parmi les patients, il y avait 3 rescapées de l'épopée de Celliers (trio franco-belge-slovène) et 1 (française) qui avait du vague à l'âme pour ne pas avoir pu y participer. Pour me réhabituer en douceur à la vraie vie, j'ai accepté – du bout des lèvres – la présence d'un patient masculin. Et je ne l'ai pas regretté : bon compagnon, très bon skieur, bon conducteur (quoique la patiente belge se cramponnait aussi fermement à son siège qu'à ses bâtons de ski) jusqu'au moment où j'ai suggéré qu'il pourrait faire le CR ce soir car, moi aussi, j'aimerais de temps en temps en rentrant mettre mes orteils en éventail avec un verre de Chartreuse à la main. Mais non. J'ai entendu les prétextes fallacieux coutumiers : « ça me prend trop de temps » (et moi, je fais ça en 2 temps 3 mouvements, hein ?) ou «je ne sais pas écrire comme toi » comme si Victor Hugo avait écrit comme moi ! Et pourtant la littérature n'en a pas souffert que je sache ! Enfin, bref, je m'y recolle. Puisque les CR des autres ne me conviennent pas, faut bien que j'écrive les miens....
Donc le Dévoluy. Peut-être que vous en avez marre d'entendre parler de ce pays d'exception. La seule explication que je trouve dans ce cas c'est que vous n'y êtes jamais allé. Ce pays est si envoûtant que je ne suis même pas encore arrivée à y dénicher mon Eternel Fiancé local. C'est qu'il y a trop de prétendants potentiellement envisageables. Et chaque fois que j'en découvre un nouveau, l'embarras du choix s'aggrave. Mais suis-je vraiment obligée de choisir ? Je me mets de ces contraintes !
Parlons du premier de ce séjour : Coste Belle. Jamais cité ici. Pourquoi ? Mystère. IL vous saute pourtant au cœur en même temps qu'aux yeux dès que vous sortez du Bois Rond. Évidemment, on peut aussi arriver à LUI par le début de la Combe de Corne mais je conseillerais plutôt de venir par le Bois Rond et la cabane du Vallon d’Âne pour l'avoir bien en ligne de mire. Et, ce qui ne gâche rien, vous pouvez alternativement l'admirer LUI, ou le roi de ce pays, je veux dire le Pic de Bure, l'indétrônable en majesté. Enfin, c'est vous qui voyez. Une fois à son pied, ne vous laissez pas impressionner par sa prestance . On peut très bien LE circonvenir par la G. Et si, comme hier, IL est au meilleur de sa forme, IL vous apportera un plaisir que ne peux procurer qu'un prétendant digne de ce nom. Et, une fois retourné au Bois Rond, déjà vous ne rêverez plus que de LE revoir, ce qui est tout à fait possible jusqu'au Pont du Villard.
Mais il nous reste un autre à chanter : le Pied Gros de St Etienne. Son nom n'est pas très gracieux mais sa ligne y monte, aux cieux. Ici, pas de Bois en entrée, ni rond ni carré, pas de temps mort. Après une courte et large combe débonnaire, on est vite dans le vif du sujet : ça monte. Heureusement le topo – que seule Linaigrette a lu attentivement - dit de passer par le Pra des Mourres sinon vous pourriez être tenté comme certains de vous avancer vers le N pour enfiler un vallon autrement pentu qui vous y conduirait également mais avec quelques sueurs supplémentaires. Et aujourd'hui, ce n'était pas vraiment la peine d'en rajouter. Mais là encore, c'est vous qui voyez. Une fois sur la bonne voie, plus de question à se poser, juste un pied devant l'autre, une main sur le mouchoir pour éponger.
Là haut, la vue est sublime. Enfin, derrière vous, c'est moyen, ce sont juste les pistes de Superdévoluy. Mais devant votre nez : Tête de la Cluse, Plateau de Bure et, en contrebas, vous pouvez suivre aux jumelles les candidats à la Traversée dite Héroïque. Il y en avait peu ce jour : 2 ont été vus.
Reste la descente. Une griserie, je ne vous dis que ça. Bien sûr dans le bas, c'était un peu genre : sur mon embarcation Atomic, je fend les flots de la Mer Blanche réchauffée et déchaînée, mais je maîtrise de mes cuisses échauffées, elles.
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