Départ : Rieu Claret (Chalets du) (1750 m)
Topos associés : Aiguille de Laisse, Par la combe de Montfroid Rocher Blanc, Versant Sud, depuis Rieu Claret
Sommets associés : Rocher Blanc (2928 m) Aiguille de Laisse (2879 m)
Orientation : T
Dénivelé : 2350 m.
Ski : 2.3
Sortie du mercredi 24 mai 2023
Conditions nivologiques, accès & météo
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Pour respecter l'orthodoxie, j'aurais dû enregistrer deux sorties puisqu'elles ont eu lieu dans des massifs différents. Mais j'ai dormi au bord de l'Eau d'Olle, le torrent qui reçoit son content d'eaux bondissantes des deux versants. Et ceci crée un lien que je considère indissociable. Et puis, je suis du genre à être attirée par les lisières, par l'entre-deux. C'est là que le cœur balance. Entre deux langues, entre deux saisons, entre deux mondes, entre la joie et la mélancolie. Donc, une sortie bifide....étalée sur 2j et demi.
J1 : lundi : Laissons-nous vivre
Itinéraire : néant, voiture jusqu'à ma place VIP (Vue Imprenable Parfaite)
D+ 0m – Km 0 – cotation inconnue
Une après-midi 3F (Fleurs, Fjord, Fainéantise). Mon attirance pour les 2 premiers est connue, la seconde moins, ce qui ne l'empêche pas d'exister.
Eh oui, je ne suis plus de ceux qui, le lundi, peuvent allonger leurs jambes fourbues sous leur bureau ! Je n'ai plus de bureau mais la montagne en tient avantageusement lieu.
J2 : Mardi : Le Rocher Blanc par la combe S (avec Linaigrette)
Itinéraire : topo avec une descente de 227m dans la Combe Madame, la remontée à un collet 100m au S (col de Buyant?) pour rebasculer vers l'itinéraire de montée
Départ 5h10 - D+ 1235m – 12,9km – cotation 3.1 (ou plutôt 2.3 puisque nous ne sommes pas descendues par la dernière pente de montée)
Départ entre chienne et louve. La température est douce, trop douce. Peut-être n'aurions-nous pas dû choisir un versant S ?
Les fleurs dorment encore à corolle fermée.
Le fjord s'éloigne à chaque pas.
La fainéantise, je la chasse, le nez dans la claire lumière du matin.
Au fond du cirque, on croit s'être trompées de sport, mais c'est un bowling ici !
On attaque la chose chacune à sa façon ; la mienne est mauvaise : les boules ne datent sans doute que de la veille, n'ont pas gelé la nuit et donc je suis ridicule avec mes crampons. Je finis par rechausser.
Vers 2500, on revient à une certaine normalité. Pas pour longtemps.
Au-dessus du Lac de l'Amiante, ça zippe méchamment. C'est usant.
Je me range précairement pour laisser passer un cador. Ni bonjour ni merci. Il n'y a pas grand monde dans la montagne, mais cet exemplaire-là devrait réviser ses fondamentaux et pas seulement soigner ses biscotos.
Linaigrette me fait des marches d'une profondeur insondable pour le dernier round. Nous ne descendrons pas cette pente exposée dans une neige pareille. On prendra le chemin des écoliers.
Le haut de la Combe Madame est un délice. Pourquoi ne sommes-nous pas montées de ce côté-là ? On se le demande !
Ensuite, eh bien c'est encore très bon jusqu'à 2500m env. Puis, nous fendons la Mer Blanche houleuse et réchauffée avec pour seules pagaies nos bâtons. Curieusement, nous nous révélons de bonnes marinières et même la séance de bowling finit par nous amuser en même temps qu'elle finit par nous achever. Le plaisir de s'étendre dans l'herbe tendre est indicible.
Soirée :
Bien confortablement installée, je regardais les petites zébrures d'argent sillonner la toile de tente en traits furtifs comme une pluie d'étoiles filantes. Mais non, c'était bien une pluie de pluie de l'espèce tambourinante encouragée de temps en temps par un roulement qui ressemblait bien à du tonnerre et qui en était, à n'en point douter. De temps en temps, le ramdam faisait traîtreusement mine d'en avoir fait assez mais ce n'était que pour reprendre son souffle. « Nous arrosons le printemps », semblaient dire les éléments. J'ai trouvé l'intention louable, mais le moment mal choisi. Je ne sais pas combien de temps a duré la fiesta, elle n'a pas nuit à la qualité de mon sommeil légendairement inébranlable.
J3 – mercredi : L'Aiguille de Laisse dans une botte de narcisses et de sainfoin (avec moi-même)
Itinéraire : par la Combe de Montfroid
Départ 4h 45 - D+ 1115m – 16,2 km – cotation 2.2
Le ciel de traîne du petit matin n'augurait rien de bon du côté de la neige. Tant pis, j'y suis, j'y reste, je tente. Donc, jour de la Laisse.
Je n'ai pas de sympathie particulière pour cet accessoire, mais l'Aiguille de Laisse, c'est autre chose et y arriver par la Combe de Montfroid (la mal nommée ce jour !) est un voyage contemplatif qui me convient. Surtout si, comme aujourd'hui, je ne rencontre âme qui vive.
Comme tout a déjà été dit sur ce sommet, je propose de laisser parler les images.
Journée fabuleuse de sérénité....jusqu'au retour où j'ai rencontré d'abord une route jonchée de cailloux après Rieu Claret puis l'éboulement avant le Rivier d'Allemont. Le panneau « route barrée » n'était posé qu'au col de la Crx de Fer ! J'ai donc été quitte à remonter et revenir par St Jean de Maurienne.... Col du Glandon toujours fermé.




































