Départ : St François Longchamp (les Perelles) (1680 m)
Topo associé : Col de la Flachère, versant S
Sommet associé : Col de la Flachère (2655 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 1150 m.
Ski : 2.2
Sortie du jeudi 23 février 2023
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Grand beau le matin - voiles d'altitude puis nuages bourgeonnants sur les reliefs alentour - très chaud dans la combe - vent très frais à l'approche et au sommet du col - jour blanc modéré dans la descente
Conditions d'accès/altitude du parking : RAS - 1680m
Altitude de chaussage/déchaussage : 1680m
Conditions pour le ski : correctes (bien correctes a dit ma coéquipière) - une très mince pellicule de neige tombée la nuit a redonné de la pureté au paysage mais n'a en rien modifié le manteau neigeux ; par contre, elle a rendu la montée très aisée.- descente dans une neige correctement revenue (ni trop ni trop peu) ; bien trafolée bien sûr et le jour blanc n'a pas permis la recherche efficace de zones lisses (s'il en existe encore) - du col de la Madeleine on peut encore descendre in extremis à travers champs sans dommages, sinon, la piste mène aux Pérelles (remontées mécaniques du versant S fermées - pas de nuisances sonores.
Activité avalancheuse : néant
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par taramont)
si nous étions parties 2h plus tôt
si j'étais montée plus vite
si je n'avais pas oublié mes lunettes de soleil
si, de temps en temps, nous n'avions pas botté méchamment
Après ce mercredi des Cendres où il aurait fallut s'entendre sur la direction à prendre et sur la montagne à attaquer puis à descendre (les termes guerriers sont inappropriés, je sais, mais ce sont eux qui ont surgit, tant pis). Donc après ce mercredi des Cendres où en fin de compte nous avons bien fait de reporter l'affaire sine die, voici un jeudi après les Cendres, pas forcément aussi gris que le mercredi.
Paraît que c'est maintenant le Carême. Côté neige, elle a commencé depuis longtemps, la disette suprême ! Allons donc du côté de la Madeleine traîner nos sabots de pas lorraines. Il y a là-bas un col et même une tour de la Flachère qui a drainé bien des cadors, ma chère. Je te dis qu'on arrivera bien à tirer autre chose que la langue de ce jeudi de Carême.
Parties pour une partie de rêve, nous voilà dans une rave-party. Le silence est, comme il se doit, assourdissant. C'est ce qu'on aime. Une rave-party pour duo seul, voilà de l'insolite ! Où est le public mauriennais ? Où est le public tout court ? Où sont ces athlètes de rêve qui s'affichent si souvent par ici ? Ne se doutent-ils pas que la combe de la Rave est surchauffée et que bientôt nous serons en tenue si légère que nous nous envolerons ?
Le col est magnifique, échancré à souhait. Le regard y plonge sans vergogne mais se fait vite remettre à sa place par un soufflet de vent mauvais. On se rhabille. La montagne nous rappelle à la décence et le temps à la descente.
Nous rentrerons avant l'heure bleue si, dans ces pentes, on ose la bonne dose, on ne fait pas trop de pauses ni de poses non plus pour notre Instagram inexistant. Inexistant comme les neiges d'antan mais pas comme le jour blanc. Inexistant comme le passé enfuit, le futur détruit et le présent qu'il faut piocher à chaque pas pour lui donner une existence.
D'où ces stances sans bonnes rimes ni mauvaise raison non plus, cette danse sans flocons, ce col de la Flachère qui n'était finalement pas une mauvaise affaire, pas un mauvais cheval non plus pour une journée de Carême à brouter dans les blanches pâtures du Noir Cheval de l'apocalypse hivernale.