Départ : Routhennes (870 m)
Topo associé : Mont Morbié, Versant Est
Sommet associé : Mont Morbié (1542 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1450 m.
Ski : 1.3
Sortie du samedi 28 janvier 2023
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : temps couvert, petite éclaircie en fin d'après-midi, froid bien supportable, pas de vent
Conditions d'accès/altitude du parking : RAS
Altitude de chaussage/déchaussage : 880m
Activité avalancheuse : RAS
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par taramont)
Sachez que, ces jours-ci, contrairement à la plupart des skieurs-contributeurs (les autres je ne sais pas), je me plais (et Linaigrette est bien obligée de faire contre mauvaise fortune, bon cœur) à naviguer sous la mer, à compter toutes les nuances de gris et à guetter la minute d'éclaircie. Celle-ci se fait en général attendre jusqu'à la fin de la séance et une éclaircie c'est comme autre chose, plus on l'attend, plus on l'apprécie quand enfin elle arrive....J'ai la chance de ne pas marcher vite donc plus de chances que n'importe qui de la voir arriver. Et ce fut le cas. Le Trélod a rappelé son altière existence l'espace d'un instant, puis la chaîne de la Lauzière - où se passent de si grandes choses - a souri au soleil baissant et, dominant les vallées boisées, a donné au paysage un air quasi canadien.
Mais ce n'est pas uniquement du paysage que je voulais parler. En fait, je me suis rendue compte que le bauju est un être complexe. Toujours, il lui faut se distinguer. Ne se trouve-t-il donc pas naturellement, distingué ? Le Morbié, ne pouvait-il pas l'appeler Morbier comme n'importe qui dans le Jura et en France entière ? Sa tome, pourquoi lui a-t-il enlevé un m ? Serait-elle moins bonne qu'une autre ? Et si je vous dis qu'il lui arrive de planter un poirier à l'un de ses sommets, est-ce pour apporter de la variété aux hêtraies omniprésentes ?
Nous y voilà. Retour à ma marotte : les arbres. Dans le trajet de montée, certains auraient dit qu'il y en a trop. Pas moi. On se sent tellement protégé, presque entouré d'affection. Et la neige y reste divine. Quelle torture : une neige divine inskiable à cause des bûches et embûches. Mais ce silence feutré ! On dirait la Chartreuse.... (c'est le plus grand des compliments). Ce qui est fascinant, ce sont ces petits bosquets de hêtres égrenés sur l'alpage, leurs feuilles rousses qui mettent un point d'honneur à ne pas tomber, leurs troncs entrelacés aux émouvantes courbures. On dirait les Vosges (c'est un autre plus grand des compliments). Skier ici c'est un peu comme rentrer chez soi. Une nouvelle couche, un nouveau palimpseste et tout sera parfait. Certes, certes, «parfait » ne fut pas vraiment l'adjectif qui s'imposa uniformément aujourd'hui. Mais il était très facile de l'imaginer.













