Départ : Thoiry (parking du Tiocan) (860 m)
Topo associé : Le Reculet, versant Est
Sommet associé : Le Reculet (1718 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 860 m.
Ski : 2.1
Sortie du jeudi 26 janvier 2023
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Stratus jusqu'a 1650m, en baisse.
Conditions d'accès/altitude du parking : ok, un peu de glace noire, gaffe à la descente.
Altitude de chaussage/déchaussage : 860
Conditions pour le ski : correctes
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Itinéraire suivi : voie normale, descente directe sous le sommet.
Horaires : 4h45-7h45
Elle s'appelle C2022 E3 ZTF, et sera au plus proche de la Terre le 1er Février.
Mais voilà, le stratus est jaloux, et m'empêche de voir la belle depuis la plaine.
J'ai cependant plus d'un tour dans mon sac.
Plutôt que la classique échelle pour escalader le balcon, je choisis les skis comme moyen de transport amoureux.
Il est donc chargé - le sac - avec appareil, objectifs, monture équatoriale pour le suivi, doudounes et thermos.
Quand on aime, on ne compte pas.
Après un réveil qui pique vers 4h, je m'élance sous une petite bruine dans la forêt. Il fait doux, sans vent.
Puis il neigeote quelques flocons de-ci, de-là.
J'avais espéré m'arrêter vers 1500m pour ma mission de voyeurisme céleste, mais plus je monte et plus le brouillard est dense.
Je poursuis difficilement vers le sommet.
La déception fait aussi son chemin et je me résigne à remballer mes sentiments, quand 50m sous la croix, j’aperçois la Grande Ourse à travers le nuage.
C'est gagné, le ciel est parfaitement clair!
Je sors à l'air libre au dernier ressaut. Il est tellement libre qu'il commence à me cingler en pleine face.
Quelle bise au dessus de la thermocline ! Dans les 40km/h, avec des rafales.
Non pas que je revendique le beurre et l'argent du beurre, c'est le sourire de la crémière qui m'intéresse ce matin.
Et elle est bien là! Elle m'a attendu, je suis flatté. Et elle belle !
Oh rien de spectaculaire visuellement dirons les mauvaises langues, il faut les jumelles pour la voir brillante et diffuse, avec sa douce chevelure.
Mais bref, je m'habille (et déçoit les lecteurs qui s'attendaient à autre chose dans ce récit romantique)
installe le matériel vaguement à l'abri du sommet, et lance les poses. Et oui, de nos jours on prend des photos d'abord et on discute après.
Le ciel est magnifique, aucune pollution lumineuse, le stratus est particulièrement dense sur le Léman et la lumière urbaine ne passe pas du tout, c'est rare.
On aperçoit juste vaguement Lyon au sud-ouest, comme une tache orange sous le nuage.
Je contemple la voie lactée.
Puis l'aube commence à poindre. Un petit banc de cirrus au nord-est s'illumine doucement.
Et je suis transi. De froid. Il fait -6 degrés. Et sans un placard pour me cacher, alors que Mercure arrive par surprise de derrière le Mont Blanc.
Alors je fais mes adieux à cette belle comète, heureux d'avoir fait connaissance et échangé sur les dernières nouvelles du cosmos.
Je commence à redescendre, cahin-caha. Faut dire qu'il ne reste pas beaucoup de neige, toute soufflée par le vent dans les endroits exposés.
Le chamois du coin me regarde passer juste sous son rocher. Le chemin est tout cabossé, et parsemé de feuilles emportées par le vent,
alors on s'arrête fréquemment pour contempler le givre sur les arbres.
Retour sans encombre à la voiture, mais ça commence à gratter dans quelques endroits stratégiques.
Pas du grand ski, mais une belle aventure à l'autre bout du système solaire !















