Sortie du samedi 8 janvier 2022
leobo73
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Départ dans le nuage, léger grésille. Se découvre au fil de la matinée. Éclaircies sur Prelenfrey vers midi, le sommet reste dans le nuage.
Conditions d'accès/altitude du parking : route blanche à la montée, on s'arrête au parking de l'église. Le chasse-neige est passé plus haut dans la matinée.
Conditions pour le ski : 10 à 20 cm de neige fraiche tombée pendant la nuit, formation d'une légère croute dans la matinée (grésille dans le nuage ?). Pas de croûte au début du couloir.
Activité avalancheuse : plaque à vent déclenchée à l'endroit où le couloir commence à se resserrer (15 m de large, descendue sur une cinquantaine de mètre dans le cône sous le couloir)
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Itinéraire suivi : montée dans la forêt par la piste forestière, en partant à ski depuis le parking de l'église. Montée droit sous le couloir ensuite. Descente par le même endroit.
Horaires : 9h20 départ de la voiture. 11h45 départ de la plaque. 12h début de la descente. 12h30/40 à la voiture.
Première tentative à ski pour le couloir des Sultanes, qui nous tente depuis quelques saisons.
Beaucoup de neige à Prélenfrey, on part depuis le village. La montée dans le chemin forestier se passe bien, on fait la trace dans la neige fraiche, qui devient de plus en plus épaisse.
Arrivée au bout du chemin, on attaque la montée droit sous le couloir, un peu dur à tracer avec l'épaisseur de neige.
Le temps s’éclaircit petit à petit, comme annoncé le matin à la météo.
En approchant du début du couloir, on continue à ski en visant un point sur le côté de l'entrée du couloir pour se poser pour voir si on va plus loin, à ski, à pied ou pas du tout.
5 mètres sous le rocher, la partie droite du haut de cône part. Je me situe sur le haut de la plaque, je me fais emporter sans tomber. Je déclenche l'airbag.
Mon acolyte se situe sur le côté gauche et n'est pas touché.
Je reste en surface, la neige s'arrête après une dizaine de secondes, m'ayant emmené 15 mètres plus bas. J'ai les jambes et les hanches sous la neige et m'en dégage facilement.
La coulée s'arrête en haut du cône, peu de quantité de neige embarquée en dehors du bas du couloir.
Plus de peur que de mal.
On range tout après s'être assuré que tout va bien et on s'en va. RAS sur le reste de la descente.
Quelques indices identifiés à la montée, sous le couloir :
- la neige était différente côté gauche et droite du cône sous le couloir : sur le côté gauche, la même neige que dans le reste de la montée (10/15 cm de fraiche). sur la droite, une quantité de fraiche plus importante (40 à 50 cm de neige). Les conversions dans la partie droite faisaient s'affaisser la neige. On l'avait remarqué.
- un Wooofff entendu et "ressenti" 15 mètres sous l'endroit d'où est parti la plaque. Sur le moment, on se dit qu'on monte jusqu'au rocher 15m au dessus pour voir ce qu'on fait, sans verbaliser l'origine du bruit (clairement l'affaissement d'une couche fragile)
Notre analyse : on a déclenché une plaque à vent, formé par le vent NO qui a soufflé dans la semaine (comme annoncé dans le BRA). La plaque était recouverte par la neige tombée pendant la nuit.
L'analyse sur nos décisions : on était conscient du risque de formation de plaque à vent (verbalisé le matin sur le trajet aller), je ne pensais pas en voir sur la partie basse encaissée du couloir. La quantité de neige tombée dans la nuit était plus importante que prévue, plus humide aussi, je n'ai pas analysé l'impact sur le déclenchement plus facile d'une plaque dans ces conditions. On aurait pu + verbaliser nos observations des changements de condition et les analyser.
Premier expérience désagréable du genre pour moi, une leçon heureusement sans gravité corporelle.
Vos commentaires pourront me permettre de confirmer ou rectifier notre analyse.
J'ai lâché mes bâtons dans la coulée, si vous les retrouvez, merci de m'envoyer un message :) (des Komperdell gris)
Et mention spéciale au chien qui nous a suivit depuis le village jusque dans le couloir, qui a vécu aussi une expérience nivologique forte et qui méritait bien de l'aide à la descente !