Départ : La Martinette (1050 m)
Topo associé : Rocher Blanc, Par la Combe Madame
Sommet associé : Rocher Blanc (2928 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 2025 m.
Ski : 2.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du jeudi 1 avril 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau, chaud (même à 6h sur le vélo) !! Petit vent de sud pas gênant.Etat de la route : Pas trop raide pour les cuisses malgré le chargement sur une transmission de route !
Altitude du parking : La Martinette
Poudre tassée dans les pentes froides sous le rocher blanc, avec du passage certes mais il restait un peu de place. De l’autre côté (Rocher Badons), moquette excellente !
Col de la Combe Madame, 15 virages en bonne poudre puis neige dure / croutée avant de retrouver l’axe du rocher blanc.
Bonne moquette ensuite jusqu’au refuge où ça se gâte : soupe collante pas très fun…
Altitude de chaussage (montée) : 1400 au niveau du 1er chalet
Altitude de déchaussage (descente) : Idem
Activité avalancheuse observée : RAS ce jour mais ça a bien purgé les jours précédents.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
La Rochette -> La Martinnette en vélo, Rocher Blanc + col de la combe Madame
Je crois bien que c’est là que tout a commencé. Il y a presque 10 ans, je remontais cette Combe Madame avec deux copains pour la première fois, et pour la première fois nos souliers nous avaient portés jusqu’au sommet du Rocher Blanc ! C’était magnifique ! La montagne arborait les couleurs d’une fin septembre et de la neige fraiche recouvrait les plus hauts sommets. On était resté longtemps là-haut à contempler le paysage, à essayer de mettre des noms sur des sommets qu’en bons novices, nous ne connaissions pas encore. Et puis il avait bien fallu redescendre, à cannes, dans les pierriers Belledonniens typiques qui te flinguent le mollet, lentement mais surement… Mais peut importe la souffrance, on avait choppé le virus (non pas le corona, le belledonna-virus). Et le pire c’est qu’on avait remis le couvert le lendemain pour la selle du Puy Gris. On était déjà sévèrement atteint !!!
Et puis les années ont passées et bien des flocons sont tombés sur ce Rocher Blanc. Une constante demeurait toutefois en moi : l’envie d’aller explorer toujours plus ce superbe massif. C’est bien simple, il m’attirait comme un aimant. Grandes combes, sommets acérés, rocher de gneiss ou de granite, couloirs à tire larigot, c’était le graal du montagnard et il me plaisait d’y aller en toutes saisons pour y arpenter ses pentes et vallons. Alors certes OK je n’ai pas fait une fixation complète pour autant - mon pote Nico m’a même récemment fait goûter aux charmes du « Belledonne des Alpes du sud » (comprenez le Mercantour) - mais toujours il fallait y revenir… Souvent, longtemps, qu’il pleuve, neige, vente. Parfois tu ne sais pas pourquoi mais c’est comme ça.
Alors oui bien sûr je suis loin d’en être un expert pour autant. Le gars il te dit qu’il connait Belledonne alors qu’en fait il n’est jamais allé au Grand Colon ni aux Vans par exemple !! La partie sud… Connais pas trop… M’intéresse moins… Ou alors c’est juste qu’il y a trop à faire dans la partie nord ! Et puis il y a ce Rocher Blanc, deuxième plus haut sommet de la chaine, d’accès évident mais qui se mérite quand même… Je l’ai boudé longtemps après mon premier passage, et depuis 2018 les visites s’enchainent. Un pèlerinage, (sauf en 2020, vous savez pourquoi) avec à chaque fois le même plaisir, toujours renouvelé, de fouler sa cime. Alors, quand j’ai appris qu’on allait encore nous priver de mon activité favorite pendant mon mois favori, ni une ni deux, j’ai tout de suite pensé à lui…
Aujourd’hui, l’attraction irrésistible de Belledonne m’a poussé à aller y habiter au pied, carrrément. Une espèce de gravitation personnelle qui me rapproche toujours plus près de ces pentes… C’est donc à vélo depuis chez moi que je vais te rendre visite, belle montagne. Elle ne comprend pas qu’ensuite je vais l'abandonner pendant un mois. Là-haut, les maux d’en bas n’existent pas… Ne subsiste que l’hyper-réalité des éléments bruts : du soleil, de l’eau, de la roche, du vent. Ça parait simple là-haut, quand on est perché à 2927m Mr le Rocher Blanc, alors qu’en bas c’est si compliqué parfois… On le voit bien à l’effort qu’il faut déployer pour atteindre son sommet. Une fois mes spatules ayant une nouvelle fois foulé ta cime, je m’arrête, regarde autour de moi, en me demandant tout de même ce que je viens bien y chercher. Rocher Blanc, dis-moi ! Des réponses ? Du calme ? Du défi ?
Avec le temps, je crois que je commence à comprendre : Je ne viens rien chercher. Je viens pour y être, tout simplement…
Merci Belledonne, et à bientôt.