Pics Traversier et de Château Renard, le 31.01.21 par AlexUb

Massif : Queyras - Alpes Cozie N
Départ : Saint Véran (2000 m)

Topo associé : Pic Traversier, depuis Saint Véran

Sommet associé : Pic Traversier (2882 m)

Orientation : SW

Dénivelé : 1650 m.
Ski : 2.1

Sortie du dimanche 31 janvier 2021

AlexUb

Conditions nivologiques, accès & météo

Grand beau, sur les crêtes un peu de vent forcissant au cours de la journée.
Etat de la route : déneigée Altitude du parking : 2000m
Un gros contraste entre l'adret et l'ubac.

En NW dans le vallon de Longet, grosses plaques poudreuses sur gobelets : poudre fraîche vraiment très légère mais pas de cohésion et assez spécial à skier lorsque les spatules traversent les 40 de poudre pour aller se perdre dans la sous-couche. Il faut skier très léger ! L'un dans l'autre c'est ***.

En versant Sud : 10 à 20 cm de poudre, intacte en haut, un peu humidifiée en fin de journée sur le bas, le tout reposant sur un fond dur. Ca fuse et c'est trop bon : *****.

Altitude de chaussage (montée) : 2000m
Altitude de déchaussage (descente) : 2000m

Activité avalancheuse observée : Coulées spontanées de la nuit et une vers 12h dans la face-couloirs N de la Pointe des Avers.

Lieu	Alt.	Ori.	Heure	Qté.	Type	Com.
Vallon de Longet (St Véran)	2400-2100	NW	11h	80/80	Poudre	40 de poudre très légère sur 40 de gobelets, spécial, ***
Combe Traversier-Queyron	2880-2550	SE	14h	20/variable	Poudre	couche de poudre fraîche à peine alourdie sur fond dur, *****
Château Renard Ouest	2980-2000	W	16h	15/variable	Poudre	poudre sur fond dur, ***** en haut, légèrement croûté sur les derniers 200m

Skiabilité : 😄 Excellente

Compte rendu

Avec Alex bis alias Rodrigues
Saint-Véran -> Vallon de Longet 2400m -> Pré Rolland -> Col de Longet -> Pic Traversier -> Casse du Queyron -> Pic de Château Renard -> Saint-Véran
Les chutes récentes dans le Queyras étant semblait-il modestes, nous étions initialement partis pour un des couloirs de la Tête de Longet. Première petite descente grisante depuis le parking vers le Pont Vieux, avec une petite couche de poudre fraîche ultra légère qui nous stimule bien ! Remontée tranquille par les pistes de ski de fond au Chat Marcel (drôle de nom pour un chat).

On quitte alors la piste pour attaquer le vallon de Longet, et là le doute s'installe peu à peu. On suit une vieille trace mais de temps en temps on s'enfonce franchement, parfois jusqu'au sol. Pas de sous-couche franche, la cohésion pose question. Dès que la pente se redresse un peu, des petites cassures apparaissent à notre passage : le secteur semble entièrement plaqué.

Une petite coupe nivo s'impose, et elle met en évidence 40cm de poudre posée sur 40cm de bons gobelets des familles, avec une interface très peu durcie. Vers 2350m la décision est prise : demi-tour, où plutôt échappée latérale pour rejoindre la croupe en rive droite. Lors d'une petite conversion dans cette traversée en pente modérée, une cassure franche se propage sur quelques mètres : craintes confirmées. Bref risque maximal dans ce vallon, sur les pentes supérieures le carton est plus ou moins garanti.

Les pentes sud vallonnées et ensoleillées d'en face nous font de l'oeil : changement de plan et de versant, ce sera la journée au soleil. Descente un peu bizarre dans cette poudre sans fond, puis remontée en face en passant par la chapelle Sainte-Élisabeth. Et soudain un bruit résonne : une bonne avalanche part de l'entonnoir sous la Pointe des Avers (secteur où il y avait déjà eu deux petits coulées dans la nuit), et atteint bien qu'affaiblie le fond de la gorge. Contents d'être passés de l'autre coté !

Montée agréable au soleil vers le Pic Traversier, on passe par la Casse du Queyron pour l'ambiance, et on rejoint au col de Longet (encore un !) les nombreuses traces de ceux qui sont partis du pont de Lariane. Par contre personne n'est descendu coté Sud, une combe poudreuse en Sud pour nous tout seuls, gavage ! Repeautage pour le Pic de Chateau Renard en suivant une belle trace. Pour la dernière descente en W, les traces sont plus nombreuses mais il reste largement de la place, et on la savoure dans le soleil déclinant.

Une journée tout en contraste qui montre qu'il faut parfois retourner (où plutôt enlever) sa veste pour se faire plaisir en sécurité.