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Salut à tous,
On voit en ce moment beaucoup de photos de gueules de poisson.
Une gueule de poisson est une ouverture géante du manteau neigeux qui laisse apparaitre le sol. Ce phénomène arrive, de manières générales, en début de saison, comme en ce moment et aussi en fin de saison. Cependant suivant les conditions, il peut apparaitre en plein hiver aussi. Le principe physique est le suivant : le manteau neigeux, sous l’effet de son poids, glisse en totalité sur un sol généralement à une température supérieure à 0°C. En théorie, cela indique que le manteau se libère de ses tensions et donc gagne significativement en stabilité.
On note par ailleurs que ce phénomène est souvent confondu avec des plaques.
Je suis assez curieux d’avoir votre avis sur la question ?
Privilégiez-vous plutôt une pente avec une gueule de poisson ou au contraire vous la bannissez de votre itinéraire ?
La discussion est ouverte.
Merci.
Je ne la bannis pas, mais j'appelle ça plutôt une gueule de baleine.
Moi, je la bannis, parce que les gueules de baleine, ça pue et ça fait moche sur les photos !
Gueule de Poisson, c'est une appellation controllée? 😜 😉
Non sérieusement, c'est la première fois que je l'entends je crois.
Moi j'apelle ça des phénomènes de reptation, mais peut-être est-ce autre chose?
Salut Clems,
J'ai en effet vu plusieurs de ces "gueules de poisson" (j'ai cru pendant un moment que tu parlais...des touristes....pardon pour eux 🤭 ) durant nos dernières sorties.
je n'ai pas de grosses connaissances en nivologie et j'ai effectivement assimilé ce phénomène à d'éventuelles plaques et donc adapté l'itinéraire en fonction d'un danger? potentiel.
Il me semble que ce phénomène est localisé principalement sur des faces E voir S (faces E de chartreuse), et je suppose que le soleil en est la cause principale.
Ta théorie tend-elle à dire que ces gueules de poisson sont un (petit) gage de stabilité du manteau?? (sans bien sur garantir une sécurité absolue)
les gueules de baleines (jamais vu de poisson de cette taille-là 😄 ) c'est plutot un signe de danger pour les avalanches de glissement. ça induit surement des contraintes mecaniques moins fortes dans le manteau neigeux mais ça montre surtout que celui-ci ne "tient pas en place" alors que c'est quand même ce qu'on espère de lui en priorité.
Dans une avalanche aussi, il n'y a plus (ou plus qu'un petit peu) de contraintes mécaniques 😉 🤨
Extrait d'un rapport hebdomaire du site du SLF (sous la photo 3):
"Les randonneurs devaient également tenir compte du danger d'avalanche de glissement. Il fallait contourner ou éviter tout particulièrement les endroits exposés où des gueules de baleine s'étaient déjà ouvertes. "
Personellement, les gdb, j'évite!
En fait ce terme de gueule de poisson est utilisé par les Suisses. Niveau poisson, ils y connaissent pas grand-chose…mais niveau avalanche, ils ne sont pas mauvais.
Ce phénomène illustre la reptation du manteau neigeux. Il est souvent confondu, par abus de langage avec des plaques à vent, qui n’ont vraiment rien à voir. Sur des critères purement physiques, ces trous existent car le manteau se tasse aussi bien en épaisseur qu’en longueur. Ils sont donc signe de stabilité.
Après, privilégier une pente avec de tels trous…
Un article à ce sujet, sur le site de slf.
h**p://www.slf.ch/lawineninfo/wochenbericht/Schwerpunktthema/Gleitschneelawinen/index_FR?redir=1&
A priori, si j'ai bien compris, c'est le signe d'une certaine instabilité, le manteau glisse lentement sur le fond herbeux (ou dalleux). Mais il pourrait céder brutalement également.
Toutefois, si rupture brutale il doit y avoir, celle-ci serait spontanée. Ce n'est pas un skieur qui pourrait créer le déclenchement.
La rupture peut intervenir en tout temps, nuit, jour, froid, chaud.
La température de l'air, de la neige et du sol doit peut être rentrer en jeux dans le critère de stabilité.
Un bon manteau bien froid avec un sol bien gelé, il est possible qu'il soit bien stable. Cependant, si tout est plus ou moins chaud, je pense que de nouvelles contraintes apparaissent avec l'élévation en T°. Si T augmente, l'énergie augmente donc nouvelles contraintes, plus d'état stable.
Qu'en pensez vous???
Donc, il ne faut pas s'attarder sous ces pentes, surtout par temps chaud quand la probabilité de glissement est plus grande.
Dans l'approche pratique, vis-à-vis de ces gueules de baleines, c'est un peu comme un sérac, à mon sens. C'est envisageable de passer dessous si on ne peut pas faire autrement, mais il ne faut pas y picniquer...
elles sont très fréquentes dans les bauges (pentes raides , herbeuses , et à basse altitude) et on les retrouve très souvent chaque année aux mêmes endroits (ex: mt d'armène)
perso j'essaie de mémoriser ces zones et de passer au large 🤢
un truc m'échappe, que le manteau se libère de ses contraintes c'est une chose, mais ne s'en créé-t-il pas de nouvelle ?
Toute la lèvre inférieure de ce qui est resté en place est dans le vide, il n'y a plus d'appui contre la neige du dessous, ça ne fragilise pas énormément ce qu'il y a au dessus ?? 😮
Perso, dans le doute, je passe au large 😯
j'aime beaucoup la similitude de Mid avec les seracs 🙂
la seule façon de minimiser les risques objectifs, c'est de limiter le temps d'exposition et donc de passer vite si on peut pas contourner la zone
ci dessous une photo prise dans la combe N du Bec Charvet (fond dalleux) 🤢
d'après Munter, c'est le signe que le manteau neigeux s'est débarrassé de ses contraintes, et donc d'une certaine stabilité