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Pour information et pour partager cette douloureuse expérience :
Avalanche du 28 mars 2008 :
---> Une coulée c'est produite dans le couloir rectiligne des vallorins
Je réponds ici à berny sur la question posée sur leur sortie:
@berny: certes, vous n'étiez pas protégés et "en vrac" dans le couloir. la question est: peut-on réellement se mettre à l'abri lorsqu'on est plusieurs dans ce type de couloirs??? Pas vraiment. Il faudrait quasi descendre l'integralité du couloir un par un...
» Par berny, le dimanche 30 mars 2008 à 11:07 [Modifier] [Supprimer]
@Marika: Oui et non:
Si la plaque fait partie des imponderables ce que je voulais mettre en avant par l'analyse a posteriori donc pour augmenter l'acquis des lecteurs, c'est que notre situation n'etait pas a la hauteur du niveau de cette descente au niveau de la prudence ! C'est probablement par manque de communication et a cause de la situation un peu euphorique mais je ne suis pas content de moi.
Oui il etait possible de se proteger ! C'est meme l'avantage de ce type de couloir. Sur la photo, il faut 3m en lateral a gauche pour mettre Laurent et Karine a l'abris !
David et Jean pouvaient ne pas etre en meme temps, de toute maniere fallait souffler souvent ...
Avec Paul nous avions ouvert un par un alternativement en se surveillant et notre situation a l'arret etaient relativement bien abritee ...
Il n'y avait aucune raison d'attendre ni de faire un regroupement.
Oui tu as raison, il est toujours possible de se protéger dans des "renfoncements". Et c'est vrai qu'il faut asolument communiquer avant la descente:
- descente 1 par 1
- On s'abrite dès que possible et on ne s'arrête qu'abrité pour attendre les autres
- Le skieur du haut ne part que quand les autres sont abrités dessous.
Ces règles sont d'autant plus difficiles à mettre en oeuvre qu'on est nombreux dans un couloir.
Pour avoir testé à nouveau hier (Pic Couttet, A quatre dans un couloir "tournant"): Quand on est plus de 3 personnes, dans un couloir, on perd énormément de temps à descendre protégés (lorsque c'est possible).
Plus on perd de temps, plus on met en jeu la sécurité: nous par exemple, on s'était protégés avec Jip derrière un rocher sur une contre-pente.
Que s'est-il passé? Une grosse purge est descendue des parois du couloir pile sur nous...Et aurait pu faire partir toute la pente, ou juste notre contre-pente...--> Connerie d'attendre longtemps au milieu du couloir.
D'autre part, tu as raison respecter ces regles de bases aurait peut-être pu éviter votre incident d'hier.
Mais il ne faut pas croire que protégé derrière un virage du couloir, ou dans une contre-pente on est à l'abri...On est seulement à l'abri des purges "de surface" venant d'en haut.
Bref, ne vous accablez pas en cherchant les erreurs après-coup (c'est toujours plus facile, l'analyse à postériori, nécessaire, certes, mais il faut prendre ça comme une expérience). Le bilan est un peu lourd pour karine, mais heureusement ça s'arrête là, et c'est le plus important.
Je tenais tout de même à souligner ce que j'en tire comme enseignement:
- Viser les couloirs en cas de grosses chutes de neige/nivologie douteuse:
ce n'est pas forcément moins risqué. les couloirs n'ont pas toujours auto-purgé partout, on est pas à l'abri d'une contre pente plaquée, et un couloir est une souricière avec très peu d'abris en cas de plaque déclenchée.
- Descendre un couloir en groupe c'est s'exposer beaucoup plus:
Risque lié au temps passé dans le couloir qui va tripler
Risque lié aux purges déclenchées par les skieurs du haut sur ceux du bas
En tous cas, merci beaucoup pour ce partage.
Hier,du sommet de la selle de la lavoir,il n'y avait plus de trace de la coulée....!
Neige ou vent?
D'accord avec Marika sur les leçons. J'en ajoute une : cela peut servir d'utiliser les compte-rendus de sortie Skitour (cf sortie-Vallorin) NB: cette remarque ne doit surtout pas être comprise sur le mode "vous êtes inconscient car on vous avait prévenu", d'autant que vous signalez dans votre CR que vous n'aviez pu regarder la sortie dont je parle Evidemment les conditions évoluent jour après jour et l'analyse de l'auteur du CR peut être fausse, donc il ne s'agit QUE d'une indication supplémentaire. Perso, j'ai préféré renoncer aller dans ce secteur car versant N + froid ces derniers jours = ne transforme pas beaucoup.
En tout cas, merci pour ce témoignage qui aide à emmagasiner de l'expérience (comme celui des autres accidentés récents: Jean-Luc, etc.) et devrait : a) inciter tout le monde à passer le brevet de secourisme (au minimum cela aide à réagir correctement face au choc psychologique); b) inciter tout le monde à ne pas partir avec seulement une gourde et un nougat dans le sac.
Allez, bon courage à Carine et que ses coéquipiers ne ruminent pas trop !
@jpc : Le CR a été rentré sur la base le vendredi matin. Nous n'avions donc pas ces informations. Nous consultons régulièrement skitour, le BRA (niveau 2) et la météo. L'avalanche a eu lieu suite à la rupture d'une plaque friable en appui sur le couloir.
@David: ne te justifie pas 😉 : comme indiqué dans mon post, ce n'était aucunement un reproche ! 🤭
hello, je rentre chez moi après 14 jours passés à l'hopital de st jean de maurienne; dans qq jours je repars en centre de reeducation et là, les choses serieuses vont commencer!! 🤢
je voulais simplement remercier tous ceux qui ont eu une petite pensée pour moi, cela m'a fait beaucoup de bien, et de revoir mes potes qui me decrivaient leur rando, moi ça m'a donné le peps, j'espère vraiment refaire une belle sortie avec la bande, en 2009 peut-être? je pense que ce genre d'aventure peut éclairer notre pratique, s'informer, acquérir d'autres reflexes...merci encore, je suivrai les sorties de certains(es) sur skitour... 😉
Bonjour karine
J'ai suivi comme beaucoup ta mésaventure , heureux du dénouement je te souhaite une excellente rééducation.
Un petit bonjour a Karine. J'ai appris tardivement ton accident. Je me sens moins seul dans mes malheurs passés..
Courage et a bientôt pour de nouvelles aventures plus cool !!! 😉
Bon maintenant il faut passer à la rééducation Karine, et t'inscrire sur Skitour 😉
Bises et à bientôt 😎
Vous trouverez ci - dessous un lien qui donne accès à un article synthétique (récit et analyse) au format PDF sur cette aventure malheureuse.
L'article a été aussi communiqué et intégré dans la base de données de Data-avalanches.
->Avalanche au couloir rectiligne des rochers du Vallorin
Merci, David, de faire partager cette expérience.
Sans vouloir être polémique, donneurs de leçon ou moralisateur (c'est toujours facile de l'être après coup...), j'avoue que le choix de votre course ce jour-là au vu du BRA me sidère un peu. 500m de 40° par risque 3 (après-midi) avec l'orientation pile poil dans le secteur mentionné comme dangereux dans le BRA, y'a pas comme un pb quelque part?
On peut m'objecter que, il faut voir sur place pour se faire une idées des conditions, c'est vrai, mais j'ai du mal à m'imaginer quels sont tous les signes positifs et rassurants que l'on peut recueillir sur le terrain pour contre-balancer tous les aspects négatifs du bra... 😯
Et bien sur un prompt (et total!) rétablissement à Karine! 🙂
Risque 2 évoluant en risque 3 sous l'effet du réchauffement mais le couloir NE doit rester à l'ombre. Effectivement le BRA signale une persistance locale plaques sur les orientations Nord à Est mais je n'ai encore jamais vu de BRA qui ne signalait aucun risque localisé, surtout dans des pentes à 40° ça restait donc envisageable il me semble.
Ils admettent un manque d'attention dans une situation qui devait alerter ne serait-ce qu'à la lecture du BRA ainsi qu'un comportement peu adaptée (descente à plusieurs)
David,
Merci beaucoup pour ce récit extrêmement clair qui synthétise le déroulement total de la journée, ainsi que pour les réflexions qui en découlent.
J'encourage vraiment tout le monde à le lire, il est rare d'avoir tous ces éléments décortiqués suite à un incident (de plus il y a une illustration avec des photos).
On peut très facilement faire une projection sur les sorties qu'on a soi-même réalisé cette saison par exemple:
Descente en groupe, dans un couloir de pente = ou > à 40°, par risque marqué.
En tous cas, un cas "d'école" qu'il faut vraiment garder en mémoire...
J'insiste également sur le point des Lanières: Je pense comme Bernard que les lanières sont élément très aggravant dans une coulée.
Par contre ça me fait aussi réfléchir sur le fait de bloquer les fix: Je pensais la force de la coulée suffisante pour faire déchausser, et je vois que karine n'a peut-être pas déchaussé. Dans ce cas, c'est aussi aggravant que les lanières...
Je vais remettre en cause mon blocage systématique en descente >4.x...
Est-ce que karine avait des lanières?