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Accueil > Tous les forums > Neige & avalanches > Frayeurs du week-end

Frayeurs du week-end


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luc
- Le 07/04/2005 23:26

Suite de la théorie de Pat . . .

En deux mots ce que l'on croyait avant est faux.
Ce que l'on prenait pour des points d'ancrages sont en fait des points faibles dans le manteau neigeux et comme lorsque tu casses une plaque de chocolat aux noisettes entières, la rupture se fait autour des noisettes et non le long des barres, pour la neige c'est idem (en gros)...


Source bivouak.net

stef
- Le 08/04/2005 10:46

Clair. C'est un point qui doit être connu de tout skieur: les rochers ou autres obstacles constituent des points de fragilité dans une pente enneigée. Après, selon la situation sur le terrain (grande pente, couloir...) il faut s'adapter. Dans tous les cas, si le risque parait marqué:
- s'espacer voire progresser un par un
- progresser en "taillant" le moins possible la pente (zig-zags cours par exple)
- éviter les rochers isolés (points faibles)
- ca peut valoir le coup de tester le manteau en dégageant une collonne de neige...

Extrait d'un doc de l'Anena:
--------------
Prendre en compte la réalité et l’évolution (et non plus les prévisions) des conditions nivo-météorologiques, topographiques et humaines pour choisir son itinéraire :

- la météo : surveiller en particulier les chutes de neige ou de pluie, le vent, la température de l’air et le soleil, la présence de nuages et de brouillard (la perte de visibilité ou le “jour blanc” sont des facteurs aggravants, car ils rendent difficiles voire impossible les observations visuelles) ;

- la neige : surveiller en particulier la consistance de la neige, les liaisons entre les différentes couches, l’existence en profondeur de couches fragiles (gobelets ou faces planes, givre de surface, neige roulée) ou de plans de glissement (croûte de regel), l’épaisseur de neige fraîche (mais attention : un manteau neigeux peu épais n’est pas pour autant stable), la présence d’indices signalant un transport de neige par le vent (irrégularités dans l’épaisseur de neige récente, zones d’érosion de la neige et zones d’accumulation, corniches, surface de la neige travaillée par le vent, etc.) et l’humidification passée ou en cours du manteau neigeux ;

- le terrain : les facteurs influençant la stabilité du manteau neigeux sont l’altitude (limite pluie-neige), l’exposition par rapport au soleil, l’inclinaison et le profil de la pente, ainsi que la topographie locale (combes et couloirs, croupes, crêtes, arêtes, cols, barres rocheuses, séracs, etc.) et son orientation par rapport aux vents dominants ;

- les hommes : condition physique, niveau technique.
----------

casscroot
- Le 08/04/2005 12:49

Mouais... Et bien pour moi, la transposition de la "théorie" du chocolat aux noisettes au menteau neigeux reste à démonter! Un manteau neigeux n'est pas du chocolat aux noisettes et les effort ne sont pas les mêmes. Raisonner de la sorte par analogie me semble très approximatif.

Pour ma part, je maintiens que les ancrages tels les rochers me paraissent bénéfiques quant à la stabilité d'une pente, dans la limite où leur relief ne renforce pas la formation de plaques. Surtout quand le mantaux neigeux travaille en compression sur les rochers.
Pour moi, un couloir étroit est souvent bien plus sûr qu'une grande pente.

casscroot
- Le 08/04/2005 13:03

D'ailleur je me permet de souligner que sur la photo de l'année dernière www.bivouak.net/album_photos/photos/Avalanche_au_Bec_de_l_Homme_1755.jpg on voit bien que le manteau neigeux n'a pas pété contre "les noisettes" mais à 2-3m de celles-ci. (quand on casse le choco, onvoit très bien les noisettes à découvert).
A mon sens , il s'agit d'une plaque formée par la neige descendant des rochers comme c'est souvent le cas. L'utilité de progrsser proche des rochers est :
- D'éviter de faire partir la plaque en ne la chargeant que sur les cotés et donc en limitant le couple de force exercé sur celle-ci (si l'on réduit la plaque à une poutre s'appuyant sur les rives).
- d'éviter de tout se prendre sur la gueule en cas de départ en limitant la masse de neige au dessus de soit, voir faire partir en dessous de soit. Pour ma part, lorsque je pense que ça crains un max et que je veux passer quand même (et oui, il m'arrive d'être un peu con) et bien je marche quasiment sur le rocher.

Donc pour résumer, point besoin de faire intervenir une théorie de "la plaque de chocolat" dans les deux cas discutés sur le forum. Pour moi, la proximité de la cassure avec les rochers vient du fait que ces plaques se sont formées à cause de la neige "coulant" des rochers, ces derniers étant d'ailleurs toutjours placés au dessus dans les deux cas.

michael
- Le 08/04/2005 13:43

La face N de Bellecote semble un bon spot de plaques. L'année dernière (en Avril), je descendais avec un copain la face N du col du midi de bellecôte à vue. Après le gros Glacier qui n'inspirait déja pas trop confiance, ns ns sommes engagés ds les couloirs du bas. Une première cassure s'est formée sans que la plaque dévale. Ns ns tenions le plus prêt possible des rochers afin de limiter la masse de neige au dessus de nous comme conseillé par casscroot. Une nouvelle cassure s'est formée quelque métres en aval et cette fois, une petite partie du couloir (en dessous de nous) s'est décidée à partir. La masse de neige n'était pas trop importante mais largement suffisante pr te faire dévaler le couloir.

LAL
- Le 08/04/2005 14:54

Casscrout a dit :Pour ma part, lorsque je pense que ça crains un max et que je veux passer quand même (et oui, il m'arrive d'être un peu con) et bien je marche quasiment sur le rocher.

Comme beaucoup, c'est aussi comme ça que je raisonne. Et c'est d'ailleurs ce qu'on a fait (i.e. longer les rochers.....et accessoirement être un peu con) la veille donc le vendredi, lorsque j'ai déclenché la plaque quasi au centre du Gros Glacier.
J'ajoute que la cohésion de surface était en effet très perceptible au milieu de la pente, alors que la poudre était légère le long des rochers, d'où notre décision de poursuivre.

Philippe, je me suis permis de "piquer" ta photo et de la mettre sur Volopress pour matérialiser notre itinéraire, et l'endroit -en rouge- ou on a déclenché.

D
davidg
[1232 posts] - Le 08/04/2005 15:44

> Et bien pour moi, la transposition de la "théorie" du chocolat aux noisettes au manteau neigeux reste à démonter!

Les ruptures des pentes sont potentiellement dangereuses pour plusieurs raisons :

Le manteau neigeux est plus mince donc a priori moins fort

Le gradient de température entre le sol et la surface (voir entre les couches intermediaires) est plus prononcé et peut créer des grains anguleux à faible cohésion (faces planes ou gobelets). Les rochers sont aussi des conducteurs de chaleur (peut-être pas a 2700 m. dans la face Nord du Bellecote en début Avril).

Les rochers (arbres etc.) sont des zones de stress dans un manteau neigeux. Se méfier donc des arbres seuls et a la sorties des forets sur pentes avalancheuses.

Pour cette dernière pointe l’illustration de Pat est pas mal.

Au printemps les rochers lisses/verglacés forment un plan de glissement.

> Pour moi, la proximité de la cassure avec les rochers vient du fait que ces plaques se sont formées à cause de la neige "coulant" des rochers, ces derniers étant d'ailleurs toujours placés au dessus dans les deux cas.

Une autre bonne pointe qui est, sans analyse plus précise, peut-être une raison déterminante dans le cas de Philippe.

l'accident de Philippe m'a rappelé l'accident du groupe BLMS en Decembre 2002 dans un couloir dans les Ecrins. Une petite plaque a entraîné deux skieurs : bilan un fémur cassé.

stephane
- Le 09/04/2005 22:03

Je voudrais ajouter un ou deux mots à ce débat.
C'est moi qui était au dessus de Philippe, les deux pieds dans la plaque qui s'est décrochée 🤨
Comme je faisais la trace dans ce bout de couloir, j'étais particulièrement attentif au type de neige:
ce petit couloir (voir les photos sur bivouak.net) était pour l'essentiel en neige froide et tassée, assez typique de ce qu'on rencontre dans ce genre de terrain quand la neige n'est pas fraiche, sauf le dernier bout, sous les fameux rochers qui formaient une "barre" avec une petite chatière par laquelle nous nous appretions à passer. Donc effectivement c'est la topo qui faisait que sur une zone limitée il existait une couche de neige froide plus ou moins cartonnée reposant sur une couche tassée, avec visiblement une très mauvaise cohésion...
Pour ce que j'ai vu du terrain, je vois toujours deux raisons pour la création de cette plaque:
- des coulées superficielles ("spindrifts") venant de plus haut et s'accumulant sous la chatiere,
- le vent qui accumule de la neige dans ce couloir encaissé, venant buté sur les rochers qui le ferment au dessus. Je ne sais pas si on peut parler exactement de plaque à vent dans ce cas, mais le mécanisme devrait être similaire.

Bref, d'un seul coup ca a fait crac et ca fait tout drole. Visiblement dans une situation de ce genre, je cris "merde". J'y ai cassé un bout d'omoplate, le plus con c'est que c'est mon ski, attaché sur le sac, qui est le responsable...

Encore une précision importante: le chocolat, c'est cool aussi avec des amandes, je trouve.

Philippe
- Le 15/04/2005 17:57

Quelques nouvelles du blessé: la galère continue pour moi. Sur proposition de mon médecin traitant, je suis allé repasser une radio, puis le doute venant, un scanner hier. Bilan: en plus de l'entorse,fracture de l'astragale à la cheville droite. Ce qui veut dire: opération mardi, sortie de la clinique samedi, 1 mois d'arret de travail, 3 mois avec béquilles et 6 mois sans sport.
L'addition commence à être lourde...

Philippe 🙁

T
Tomtom
[740 posts] - Le 15/04/2005 18:26

Bon courage et bon rétablissement à vous tous. 🤨
Et encore merci pour ces précisions intéressantes sur les mécanismes ayant potentiellement contribué à former et faire partir cette plaque.

Pat
- Le 16/04/2005 21:01

Tout d'abord courrage à Philippe et Stéphane, déjà vous êtes entiers, pour le reste patience ça reviendra y a pas de souci !
Je suis très intéréssé par l'ensemble des info échangées dont des professionels qui prennent position, c'est pas si courrant, alors merci.
Je mets donc mon grain de sel :
Déjà si un gars suffisament "sioux" faisait la synthèse de toutes les info, je crois qu'on aurait une image assez sérieuse de la réalité du moment et aiderait peut etre à une compréhension objective de l'accident et de sa "généralisation" en terme d'analyse.
Ce qui me fait réagir c'est le coup de la tablette de chocolat.
En physique et c'est connu, une hétérogénéité dans un systeme homogène, comme un rocher isolé ou qques rochers dans une face neigeuse dont on considérera qu'elle constitue un milieu homogène et continue, peuvent etre des points de fragilisation ou des ancrages, tout dépend en fait de la qualité de l'interface entre le rocher et le manteau neigeux (l'hétérogénéité et le milieu).
Si la neige est compactée et adhere assez bien au rocher on consolide localement le systeme, si il n'y a pas d'adhesion si faible soit elle entre les deux le systeme est fragilisé.
Donc la tablette de chocolat n'explique pas ce qu'il se passe, mais elle permet une visualisation parlante de ceux qu'il peut se passer dans le cas le plus défavorable qu'on puisse trouver.
Donc finalement le prendre en compte peut peut etre déjà nous alerter et donc faire que l'on fasse "plus gaffe", ou se poser des questions et donc augmenter notre vigilance.

Dernière remarque, elle vaut ce qu'elle vaut, mais cette année a été extrement ventée surtout en altitude et meme à chambery où l'on ne voit pas souvent des bourrasques de vent.
Il y a donc eu boucoup de transport de neige un peu dans toutes les expositions et la la géographie locale doit sacrément jouer.
Le manteau, meme s'il s'est consolidé doit quand meme etre vachement stratifié donc pas trop solide, est ce cela n'a pas un peu pourri globalement les conditions cet hiver?
N'etant pas sorti cette saison suite grosse operation au genou à la suite de belles gamelles dans nos cheres montagnes, (philippe c'est long mais on s'en remet, tu verra la saison prochaine sera encore plus belle!) j'ai suivi les conditions par les potes qui me racontaient (a priori globalement pas top en savoie) et l'ami thierry arnould et ces collègues que j'ecoute depuis pres de 20 ans, merci a eux.
Quant à ce que dit "cassecrout" ou LAL c'est très con mais comme eux je fais pareil...
Donc tous cela n'est peut etre qu'une question d'experience et d'analyse et le role de thierry arnould et ses collegues nous sont d'un sacré secour et d'une acceptation perso des risques liés à notre passion!
Salut a tous et merci pour le debat 🙂

SUGESTION à météo france bourg st maurice ou les autres sites:
Pour analyser et comprendre vraiment les BRA il faut etre de votre metier.
N'y aurait il pas moyen d'ajouter une rubrique peut etre très simpliste mais parlante avec qque mots typique de notre passion qui nous imprégnerait peut etre plus (la vulgarisation est toujours un exercice difficle et parfois difficile à gerer mais pourquoi pas non?)

philippe
- Le 29/06/2005 10:14

Salut tout le monde,

Quelques nouvelles des blessés: dans les deux cas, ça se passe de manière optimale. Steph récupère très vite de sa fracture à l'omoplate, ça ne se voit presque plus.
De mon coté, j'ai été pris en charge par l'hopital Sud de Grenoble, traumatologie du sport et chirurgie orthopédique. Je ne peux que recommander chaudement ce service !
Contrairement à ce qui m'avait été recommandé par ailleurs (je ne citerai pas de nom), le chirurgien a pris la décision de ne pas m'opérer et je m'en suis tiré avec 45 jours de platre. Long et chiant, mais c'est un moindre mal. Je suis sorti du platre en marchant sur mes béquilles il y a 4 semaines, mais aujourd'hui, je marche bien dans la vie courante. J'étais même au sommet de l'Etna le WE dernier, à la fin d'une conférence en Sicile.
Je suis retourné à l'hopital hier et ça les a bien fait rire. Il ne me reste plus qu'a terminer ma kiné, mais le pronostic est que je vais retrouver une cheville normale dans 3 mois. Comme déjà je peux bouger normalement et crapahuter un peu en montagne, c'est le bonheur. Mon kiné me dit que j'ai une bonne constitution physique et que je récupère plus vite que la normale, c'est assez courant chez les montagnards.
Reste que cet accident me fait toujours réfléchir, j'arrive pas complètement à me persuader qu'on aurait pu l'éviter, car aujourd'hui encore, ça ne me paraissait pas si pourri que ça.
Ce qui veut dire implicitement que quand on se balade dans ce genre de sortie, on doit accepter une part de risque non nulle et qu'on peut hélas le payer très cher.

amitiés,

Philippe 🙂

N
nat
[626 posts] - Le 29/06/2005 11:45

philippe a dit :
Reste que cet accident me fait toujours réfléchir, j'arrive pas complètement à me persuader qu'on aurait pu l'éviter, car aujourd'hui encore, ça ne me paraissait pas si pourri que ça.
Ce qui veut dire implicitement que quand on se balade dans ce genre de sortie, on doit accepter une part de risque non nulle et qu'on peut hélas le payer très cher.


Tu as raison. Et meme si on pouvait l'eviter, le fait est que l'erreur est humaine.

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