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Suite à l'accident tragique de ce wd en chartreuse, deux photos prises à des dates différentes.
www.skitour.fr/sorties/col-de-mauvernay,79882.html
J'ai regardé les deux photos, l'endroit ne semble pas être le même, je me trompe ?
rominet a dit :Le moment n'es-t-il pas opportun d'étudier en priorité le fonctionnement du cerveau, plutot que celui de la neige?
Réponses en vrac ; un peu à toc en ce moment ...
Notre cerveau étant immensément plus complexe qu'une pente enneigée, j'ai choisi de tenter d'ancrer d'abord quelques concepts simples mais salvateurs sur la neige :
- se poser systématiquement des questions à l'approche du 30°
- se tenir au courant de l'activité avalancheuse en cours,
- et pour les plus expérimentés, essayer d’évaluer la consistance de ce que l'on a sous les pieds... voire se faire une idée de sa stabilité (bien avant d'être dans le secteur expo).
Pourquoi ?
Parce que, après un accident, je déplore souvent que les protagonistes :
- n'aient pas eu conscience qu'ils étaient sur (ou sous) du suffisamment raide,
- n'aient pas intégré que ce qui est en train de les embarquer s'est déjà produit pas bien loin il n'y a pas bien longtemps,
- n'aient pas songé à pousser un peu le bâton (côté rondelle ou poignée) pour constater que c'est complètement pourri sous la neige de surface.
ET LA, c'est bien pourri dans pas mal de pentes 🤭
Alors on a vraiment peur que les accumulations de neige récente ne mangent encore quelques uns d'entre nous dans les jours à venir 🙁 🙁 🙁
xdo a dit :A l'époque de l'intuition primitive
Et moi, j'arrive encore à ma gourer sur la stabilité d'un bloc qui est sous mon nez 🤢 , alors je te dis pas pour une pente que je n'ai pas encore parcourue 😮
www.youtube.com/watch?v=gtH-n_1NQKY
Déjà, est ce que je suis capable de faire une prévi sur 2 m3 de neige ?
La part d'imprévisible ???
Nous constatons tous une évolution explosive de la végétation au dessous de 2000m.......sans doute une grande influence sur le comportement du vent ?
@Alain
Je suis étonné que dans les recommandations on n'insiste pas plus sur le fait qu'on doit estimer la fiabilité de l'estimation du risque que l'on est entrain de faire.
Lorsque j'analyse un risque, mon dernier step avant décision est d'évaluer la qualité de mes paramètres (en particulier sur la connaissance de l'historique de la zone : force et direction du vent, chutes de neige précédentes, variations de températures, ...) pour définir un niveau de fiabilité de mon estimation.
Et si je considère que mon estimation est finalement pourrie, je fais demi-tour.
Il y a souvent une recommandation autour du brouillard car on n'a pas de visi de ce qu'il y a au dessus et en dessous. Mais on pourrait parler de ce qu'on doit faire si on a pas de visi sur l'historique, ...
xdo a dit :fiabilité de l'estimation du risque que l'on est entrain de faire
Généralement très faible : tu n'as pas en main les données sur la stratigraphie (extrêmement variable), ni sur l’historique avalancheux de la pente que tu ambitionnes (or le fait qu'il y ait eu 3 ou 0 avalanches à cet endroit depuis le début de l'hiver change tout), par exemple.
xdo a dit :recommandation autour du brouillard car on n'a pas de visi
Disons que ça, c'est concret, et que ça concernera aussi les éventuels secours...
xdo a dit :ce qu'on doit faire si on a pas de visi sur l'historique
Ben, c'est à peu près toujours le cas. Alors le doute et la prudence si tu souhaites limiter le risque.
Merci en tous cas pour ta question, qui a le mérite d'être parfaitement claire et structurée 😎
Alain
J'aimerais bien que tu répondes aux questions que je t'ai posées en page 1.
Tu ne t'es jamais fait piéger ?
Amicalement
JC
jc69 a dit :Tu ne t'es jamais fait piéger ?
Salut JC 😎
Alors, par chance, je ne me suis jamais fait enfouir.
- Emporté une fois en entrée de couloir (sur qq m avant de m'échapper sur un ski) par une avalanche qui s'est terminée en bel aérosol sur le village 🤢 Je m'étais bêtement opposé à ma compagne, qui insinuait perfidement que mon analyse de la situation n'était pas prudente 😠 ... mais c'est il y a (très) longtemps 🤭
- Une autre fois sur coulée de fonte, quelques mètres aussi, après avoir abandonné quelques copains que je trouvais trop lents à la montée, compte tenu du réchauffement 😡 , justement.
Je dirais : emporté oui, mais pas encore surpris, pourvu que ça dure. Si un jour je me fais manger, j'imagine que c'est parce que j'aurais cédé au chant des sirènes, mais conscient du risque.
Le sentiment d'avoir été piégé ? Non.
Bon, c'est dit, et c'est bien parce que c'est toi 😮
et toi jc69 ?
Je crois que même un expert peut se faire prendre, Alain le sait bien.
Il n'y a pas de mystère là dessus ou plutôt là dessous.
Par contre je crois que le grand chemin à faire pour chacun est dans la prise ou plutôt LES prises de décisions. Celles ci j'en suis convaincu se scénarisent avant. Ensuite, pour résumer j'essaye de déterminer le point de prise de décision nécessaire et consciente (au Col, avant l'engagement, là où il y a encore d'autres options). Il faut sortir de la vision en entonnoir à la fois angoissante, ou pire qui amène souvent à faire l'autruche (ne pas vouloir voir, ou ne plus supporter la tension du choix).
Il est encore plus difficile (quand c'est possible) de renoncer en haut !
Une prise de décision se prépare, se travaille dans le TEMPS et j'aime ça !
Cela mène vers une pratique plus sereine et en conscience.
Bonne montagne à tous.
xdo a dit :et toi jc69 ?
2 fois sans être enfoui, comme Alain 🤭
Les 2 fois par risque modéré selon MF : 2. Mais en fait plus élevé sur le terrain.
Les 2 fois, j'avais fait demi-tour avant d'atteindre le sommet parce que je ne le sentais pas.
La 1ère fois je m'en doutais mais j'avais fait l'erreur de ne pas redescendre par l'itinéraire de montée.
Et la 2ème fois, l'année dernière avec un groupe. Neige fraîche, vent terrible, brouillard, demi-tour. Je dis à tout le monde de bien s'espacer et 50m plus bas je déclenche une plaque sous un talus qui m'a embarqué sur 20m en pente assez douce. Là je m'étais fait piéger parce que je ne pensais pas que ça puisse partir là et alors qu'il avait peu neigé.
Ce n'était pas le chant des sirènes mais plutôt parce que c'était un week-end prévu et qu'on est parti quand même tout en ayant un objectif raisonnable. Le point positif c'était la faible pente dans l'ensemble.
J'ai vécu d'autres anecdotes mais je ne vais pas en faire un bouquin...
Mais pas vraiment fier de tout ça.
Tous les ans, je propose une soirée de formation au CAF de Lyon sur le choix d'une rando à ski.
J'essaie de faire passer le message que 80-90% s'évitent chez soi quand on décide de ce que l'on va faire le lendemain.
Sur le terrain, même si tu fais demi-tour, c'est peut-être déjà trop tard.
Et je ne suis pas trop d'accord avec aoc bauges
3 fois sans être enfoui
1 fois par risque 1 : c'était bien ça sur 1400m en neige de névé sauf que dans les 200 derniers mètres il avait neigé. On a fait 70 m le temps de s'en rendre compte, on a voulu faire demi tour et on s'est fait embarqué. Ce jour là, 3 groupes ont été pris dans le même massif et il y a eu 1 mort.
La deuxième par une coulée de lourde. J'avais oublié de rappeler à mon pote qui ski rarement, d'attendre que je sois en bas et il l'a déclenchée.
La troisième, l'année dernière en Autriche par risque 3, on est redescendu par une pente pas raide. C'était tendu sous la crête, on a fait attention sur 200 m et 50 mètres avant la foret tranquille la poudre était enfin bonne, mais il y avait aussi un talus et sa plaque. J'ai pu rester debout sinon j'étais dessous.
Je confirme que la fierté n'est pas du tout le sentiment qui domine !
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