témoignage accident Roc de la Pe che

Bonjour,
étant souvent sur ce secteur je suis tout à fait d'accord avec Vivagel. (Redescendre au Pont de la Pêche, pourquoi pas, les coulées venant par la droites sont courantes également.)
Bon courage, merci pour le témoignage!

Bonjour,
Pour avoir séjourné à Montaimont et être allé à Roc la Pêche, je ne vois pas en quoi il y a erreur ; il est normal à vue du refuge de chercher à traverser dès que possible. Les lieux sont assez anodins, l'altitude modérée. La rive gauche est dangereuse et le refuge de Roc la Pêche est construit avec une coque en béton pour parer aux avalanches, mais cela ne se voie pas. Il n'y a rien à se reprocher. Il faut parfois accepter le "pas de chance", même si on est rentré dans une période où l'on assiste à la recherche systématique d'un responsable à tout. A mon sens, le mieux reste de skier à nouveau.
Bon courage

Merci pour cette analyse qui nous aide à mieux comprendre ce qui s'est passé précisément.
Autant quand quelqu'un se fait prendre dans le Jager ou en face sud de Moucherolle, on regrette mais on sait que les risques sont très élevés. Autant là se faire prendre à 30m d'un refuge dans un secteur plutôt tranquille, ça interpelle. En tous cas au vu de la carte j'aurai fait exactement comme vous. Aurais-je détecté le piège ? J'en doute.
Bon courage pour surmonter cette épreuve.

Je viens de recevoir ce poste à l'instant, du à mon pseudo qui contient un « le » en plus, n'étant pas une forumiste de skitour, je me permets quand même de vous laisser 2 grains de sel... riche en iode et non raffinés.
Étant moi même rescapée d'un accident... pas de 30m, mais avec un zéro en plus, (j'ose même pas à écrire le chiffre), le résultat était le même. Je me suis levée et une de mes copines... disons... avait fermé « son carnet de courses ».
1)Point de vue humain: après une situation pareille, nous avons besoin de recevoir une montagne d'empathie, quelle soit de la part nos proches ou de la part des inconnus... mais de préférence de ceux qui pratiquent les mêmes passions que nous. Cette empathie nous sert comme absorbeur de choque, chaque mot compte et la compréhension de ceux qui pourraient faire pareille est IMPORTANTE. Nous ne maitrisons pas tout et sommes loin de la perfection, même les plus experts se laissent prendre.
2)Point de vue technique: beaucoup de choses ont déjà été écrites.
Je rappelle juste 2, le DIALOGUE, le manque de dialogue qu'il soit en montagne ou ailleurs, mène souvent au point de non retour. Exprimer ses craintes n'équivaux pas à un signe de faiblesse, mais plutôt, ça peut être un signe salvateur. « je communique = mon interlocuteur réfléchi 2x = on adapte nos actes ».
Les DISTANCES nécessaires, souvent trop négligées! Même plus que celles marquées dans les modes d'emploi, on doit les adapter en fonction de chaque endroit. Pendant qu'il arrive malheur à un, l'autre peu réfléchir. « ex: un groupe sur une partie de glacier plate 50kg + 70kg + 80kg + 70kg = trop de poids pour la glace » ou la neige et pareille dans une pente. Dans le feu de l'action, ils sont rares ceux qui pensent.
Et pour conclure mes idées, quand on a un accident de voiture on n'arrête pas pour autant de conduire, après c'est à chacun de savoir à quel niveau il vit sa passion.
Et concernant la mort, je dirais que la chose la plus naturelle serait de toucher sa retraite, mais malheureusement la mort n'a pas d'heure... c'est plutôt aléatoire.
J'arrête mes blablatages, ça m'a encore couté un paquet de mouchoirs. (je te remercie Mag!)
Bon rétablissement Nico, soigne bien ta douleur! (elle nous permet de grandir)

décidément effectivement quelle bien triste saison.....

merci pour ce récit "à chaud" sans doute pas facile à écrire, mais écrire ça sert aussi parfois à se délester un peu...

tout plein de courage pour la suite

Bravo pour ton courage a faire un post sur ce drame, aller en montagne n'est malheureusement jamais sans risque et à la lecture de ton compte rendu je n'aurais sans doute pas fait autrement.
la vie continue...
Du courage a toi.

Et bien tout a été dit.

Je comprend dans quelle détresse tu te trouves 🙁 . L'accident est bête, et il coûte cher... très cher. Mais remonte sur des skis peautés. Si tu as aimé la rando à ski, repeaute dès que tu le pourras. Tu as déjà pris le risque de commencer, maintenant tu as plus d'expérience que beaucoup sur ce site. Je pense donc que tu seras plus à même de ne pas reproduire la succession de petites erreurs 😉

Amitié, courage et merci.

rien à rajouter si ce n'est qu'effectivement, la plupart d'entre nous, pour ne pas dire TOUS, aurions fait la même chose. La malchance était là, tout simplement. Courage!!!

C'est un témoignage en effet touchant et instructif.
L'analyse que tu en fais me semble à la fois lucide et exacte.
Après quelques centaines de course en montagne, je sais avec certitude que je serai capable de faire exactement les mêmes erreurs ... confiance réciproque avec un compagnon de même expérience, baisse de vigilance près du refuge ...
Ton récit est important pour nous tous mais sans doute aussi pour toi ... pour tenter d'évacuer par les mots le poids du remord, de la culpabilité, pour rechercher dans le regard des autres, les réponses aux interrogations qui te hanteront longtemps.
Courage à toi

Merci d'avoir eu le courage de nous livrer ton témoignage par écrit.
Tu as fait une analyse lucide de cet enchainement de petites erreurs qui séparément n'ont pas de conséquences.... et qui réunies se terminent par une catastrophe
Déjà rien que le premier point que tu retiens est fondammental. Combien d'entre nous y attachent de l'attention ? Mais ce n'est pas le moment ni le lieu de parler de cela, je crois.
Vous avez notre estime et ce soir une grosse pensée a vous . Après sera un autre jour, celui d'aujourd'hui est lourd de chagrin, demain tu verras bien ce qui te semble juste et peut être reviendra tu en hommage à ton ami. Courage à toi a à vos proches.

merci pour ton récit
je n'ai pas grand chose à ajouter par rapport aux commentaires ci dessus si ce n'est que je comprends ("un peu" car chaque situation est particulière) le poids psychologique d'un accident mortel pour avoir vécu la même chose.
Une (quasi) certitude on n'oublie jamais une telle expérience : perso 15 ans après je m'en rappelle (presque) que comme hier.
Pour moi "je vis avec" car comment faire autrement? et j'ai repris la rando avec un oeil forcemment un peu différend des autres.
j'espere que ces qq lignes pourront t'aider pour l'avenir.
bon courage

Ce que tu appelles des "erreurs", c'est ce qui balise notre quotidien. On passe notre temps à faire des choix qu'on pense raisonnables au moment où on les fait.
A chaque rando , on procède comme ce que tu décris. Passer par ce passage plutôt que par celui-là? Des multitudes de petites décisions, comme les vôtres, qui passent inaperçues. On n'en a pas conscience parce que 999 fois sur mille, ça passe et on oublie. Si on voulait décortiquer comme tu l'as fait, il y aurait de quoi frémir sur notre pratique.
Une rando, c'est une succession de micro-décisions à prendre, de choix plus ou moins bons, de prises de risques, aussi minimes soient-ils. C'est ce qui en fait le sel, c'est ce qui procure les émotions, c'est ce qui nous rend heureux une fois la course terminée.
Où se situe la frontière entre prise de risque et erreur? Remonter une pente à 30 degrés, c'est déjà prendre un risque. L'autre jour j'ai déclenché une plaque dans un pente pas + forte que ça. Je ne pensais pas que c'était possible. Elle m'a embarqué, j'ai bien cru que j'étais foutu. Des pentes à 30, pratiquement toutes les randos en ont, on n'y fait à peine attention.

La seule façon de ne pas prendre de risque en rando, c'est de ne pas en faire. Mais à ce compte là, il faut se priver de presque toutes les activités de plein air et rester devant sa télé.
Vivre, c'est prendre des risques. Dès qu'on affronte l'inconnu: se mettre en couple, faire des gamins, construire une maison, changer de boulot, partir en vacances... On a beau le faire en connaissance de cause, on est jamais sûr de ses choix. Il ne faut pas parler d'erreurs.
L'absence de prise de risques, c'est la mort! Doit on considérer que vivre est une erreur? Kundera dit que la vie est un éternel brouillon, aucune situation ne se représentant jamais à l'identique.

Toi-même, en livrant ton témoignage ( bouleversant ), tu affrontes l'inconnu. Tu prends le risque d'être jugé par tes pairs. Tu t'exposes à ce qu'un imbécile te traite d'irresponsable et ça te démolira complètement. Le choix que tu as fait d'écrire est-il une erreur?
En le faisant, tu prouves au contraire que tu fais le choix de la vie. Tu y gagnes la reconnaissance, le soutien de toute notre communauté et tous ces messages de réconfort. Tu y gagnes d'avoir mis les premiers mots sur ton traumatisme.

Il te reste le fardeau de la culpabilité... On souhaiterait de tout coeur le partager avec toi pour t'alléger.

Je crois que tu dois à ton copain de continuer la rando. Vous partagiez la même passion. Fais-le en pensant à lui. Je ne suis pas croyant mais je me dis que s'il te voit de l'au delà, il t'accompagnera dans tes escapades, il t'habitera, tu lui feras partager ce qu'il aimait. Il ressurgira dans les conversations de façon positive. Dans les randos, il sera votre ange gardien. Retourne faire le Roc de Blanchon.

En enterrant cette activité dans laquelle tu trouves un équilibre et dans laquelle tu as sans doute une partie de ton réseau relationnel, tu le fais mourir une 2ème fois.

Bonne chance.

🤭
Merci pour avoir partager cette expérience "très douloureuse et injuste". Mes pensées vont aussi à la famille de ton ami qui doit être dans une forte incompréhension et une énorme détresse.
Courage à toi, Courage à eux. La vie se doit de continuer en mémoire à ceux que nous avons perdu.
Amitié

Merci infiniment à tous pour vos marques de soutien.

Je suis bien entouré par mes proches, mais aucun ne connait la montagne. C'est très important pour moi de pouvoir communiquer avec vous qui partagez cette même passion.

[Edité par etienneh le 09/03/2010 18:18] Contenu hors sujet (copie de l'article du Dauphiné)