Départ : Bessans (La Bessanaise) (1737 m)
Topo associé : Ouille du Favre, Versant NW
Sommet associé : Ouille du Favre (3415 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 2400 m.
Ski : 4.1
Sortie du samedi 29 avril 2017
manu R, MaudC, micha, Laurent Couturier, Salome, Sev_, Toz, Jérôme Couturier
Conditions nivologiques, accès & météo
beau, pas de vent, frais le matin (-12°C à 7h15), et chaud au retour Etat de la route : ok
Altitude du parking : 2080m (Plan du Pré)
Lauses Noires SW : poudre sur le haut puis poudre collante au milieu et réchauffée non collante sur le bas, 3* (4* pour ceux qui ont fartés la veille...)
Ouille du Favre WNW : alternances de poudre réchauffée et de transfo, des zones plus froides, ensemble très agréable à skier, 4*
vallon de la Lombarde et sous le refuge : transfo puis transfo en cours de regel, glisse sympa, 4*
Altitude de chaussage (montée) : 2080m (Plan du Pré)
Altitude de déchaussage (descente) : 2080m
Activité avalancheuse observée : pas de plaque récentes, 1 purge en face E de l'Ouille du Favre le matin, certainement qq purges dans les versants rocheux chauffés au soleil
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par manu R)
Plan du Pré > refuge > col d'Arbéron > glacier du Baounet > Pointe des Lauses Noires > Lac sup de l'Autaret > col de l'Autaret > Derrière le Clapier > Ouille du Favre > vallon de la Lombarde > refuge > voiture
Préambule : pour les conditions de neige et tout le factuel voir plus haut, la suite ne concerne que les personnes... concernées ! CQFD ;)
Les frangins azuréens ont été séduits par la Haute-Maurienne lors de leur précédent séjour, ils ont un créneau de dispo et souhaitent remettre çà, pas de souci, on reprend les bonnes habitudes d'hébergement, un choix de courses privilégiant la solitude et la beauté sauvage du coin, et on en profite aussi pour convier quelques copains, parce que le bonheur, c'est comme le pinard ou le rhum, c'est encore mieux quand c'est partagé.
Les conditions de neige dans le secteur nous ont rassurés, la dernière chute relativement modeste couplée à l'enneigement plus que correct du coin nous permet d'envisager un week-end relax niveau nivologie, et une qualité de ski plutôt bonne à excellente. Vu la météo annoncée, on mise tout sur le samedi qui semble être LE jour à ne pas foirer. Quitte à n'avoir qu'un jour, on mise sur un beau et grand tour sauvage avec un peu de pente, dans un secteur confidentiel, nous serons servis. Passé les hordes de skieurs régurgités par le refuge et lancés tels des chenilles processionnaires à l'assaut des classiques du coin (Albaron, Marie, Arnès), nous voilà quasi-seuls au pied de Roche Allemande. Bien sûr du monde bien au dessus en direction de l'Arbéron, mais à partir du col éponyme, le désert, comme prévu ;)
La première micro-descente sur le glacier du Baounet est d'abord excellente sur une poudre récente, puis moins sympa en bas à cause de la croûtée, mais le niveau de ski général du groupe n'y laisse rien transparaître, ou presque !
La remontée du Baounet est très belle, apaisante, et le col entre les Pointes de la Valette et des Lauses Noires est vite atteint. Jusqu'ici le plan s'est très bien déroulé puisque justement tout a déroulé sans effort, l'envie du pique nique ne se faisant sentir que depuis quelques minutes. Bon, on va quand même finir de torcher le travail jusqu'au sommet par la belle arête y menant. Ambiance alpine, vue exceptionnelle, sauvagerie absolue, on y est, rhaa lovely, à taaable !
Pause autant "sustentative" que contemplative. Sauf que de là on voit aussi la suite du programme et elle ne s'annonce pas aussi belle qu'espérée. En effet la Pointe de Costans est loin d'être blanche, mais bien soufflée et décapée, et la face N de la Pointe du Fort ne ressemble en rien à celle du toponeige, le retrait glaciaire a ici aussi eu le loisir de dévoiler des barres rocheuses en travers de la belle pente. Les reliques du ski vont grandir tant et plus d'ici peu et le mal est déjà presque acté pour pas mal de pente, à notre plus grand regret (surtout celui de Maud et Jérôme dans ce cas précis ;))
C'est pas tout çà mais on a encore du chemin, alors profitons de l'instant présent pour basculer en Italie, et donc place à la glisse... Le départ est bon puis la neige devient collante, et vu que personne n'a farté ses skis depuis 15j minimum, on n'apprécie que moyennement cette petite farce. Cela ne dure pas et on fini par un rayage en règle de la combe jusqu'au lac dont le déversoir semble plonger vers des abîmes insondables, Rochemelon en arrière-plan, magnifico ! Remontée express au col et gros questionnement quant à la suite du périple.
Initialement, l'idée était d'aller à la Pointe Costans, descendre sur le glacier de Derrière le Clapier et aller bricoler dans le secteur Fort-Ribon-Arcelle. Vu la gueule du Fort et l'expo du reste (magnifique pentes perchées par ailleurs), on lâche l'affaire et on se rabat sur l'Esticule... pardon, l'Ouille du Favre. Le peu d'image de cette montagne et particulièrement de son versant Sud rayé par une grande barre nous avait empêchés de prendre en compte raisonnablement ce sommet dans la boucle. La présence de 2 couloirs permettant l'accès à la crête menant au sommet ont fini de nous convaincre de la faisabilité du bordel, alors feu ! En plus on aura le choix pour descendre entre la WNW et la NNE+canyon Valletaz.
La remontée fut plus chaude et éreintante que prévue, mais une fois sur l'arête SW, quelle vue, quelle ambiance, l'envie de devenir poète : "enc**é de bordel de put**n qu'c'est beau ! Oui, la poésie est une autre de nos passions, çà glisse tout pareil ;)
Au sommet notre Popeye a envie d'égaler son idole en faisant des roulés-boulés dans du 5.6 E5... ils s'en tirera moins bien avec une entorse de la cheville : mais put**n tu vas les serrer tes grolles !! ;)
Un petit fourvoyage et on plonge dans la face WNW baignée de soleil, et remplie de poudre réchauffée - normal il est 16h bien tassé - très bonne à skier.
Et une face de plus rayée "komilfo" par de joyeux drilles amateurs de glisse ! Le retour par le vallon de la Lombarde sera une formalité, profitant du regel diurne en cours dans le fond pour glisser sans trop de souci jusqu'au refuge, au grand bonheur de Laurent. Courte remontée puis ski jusqu'à la voiture, banane énorme pour chacun d'entre-nous.
Bon c'est pas tout çà, mais faut préparer le festin du soir et l'apéro gargantuesque pour arroser ce beau voyage, goooo !
Merci à vous tous, on remet çà quand vous voulez !
Et puis surtout, soigne bien cette cheville ;)