Départ : le Casset (1520 m)
Topo associé : Col des Prés les Fonts, Couloir Davin
Sommet associé : Col des Prés les Fonts (3223 m)
Orientation : N
Dénivelé : 2900 m.
Ski : 4.3
Sortie du vendredi 28 février 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Il faisait toujours beau
Etat de la route : empierrée mais bonne
Altitude du parking :
Altitude de chaussage (montée) :
Altitude de déchaussage (descente) :
Activité avalancheuse observée : Il n'y en avait jamais à l'époque ou alors on n'était pas là...
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Dernier volet de la trilogie « quelle époque épique ».
Fin 77 il y avait encore des pubs pour les godasses en cuir dans la revue du Caf.
Début 79 Koflach sort la Valluga, première (?) chaussure en plastique de rando, une révolution. On va pouvoir envoyer du gros.
Bon du calme, j’ai commencé le ski à 20 ans, après trois fois sur la piste avec des Stratos de 2m05, et hop en rando. Je skie (toujours d’ailleurs) comme une luge à foin.
Mes camarades, qui ont mangé du piquet tout petit, vont se servir de moi comme fusible dans les pentes raides. Si je ne tombe pas c’est que ça passe tranquille…
En plus un petit jeune, mais déjà brillant, nous entraine dans son sillage : Pierre Tardivel (Tartine pour les intimes).
Un Davin en poudre de cinéma me met, à tort, en confiance.
Pour l’anecdote : lors d’une soirée diapos après quelques pentes, était présent l’immense et néanmoins austère Daniel Chauchefoin. Voyant mon style dans le Davin (photo 4) il demande « Qui c’est ? », on lui répond « c’est Perroupette » (mon surnom de l’époque). Il se tourne vers moi de son fauteuil présidentiel et me dit d’un air sévère « tu ne vivras pas vieux toi ».
Auras-t-il raison ? Parce qu’à 59 ans je ne me sens pas encore vieux ;-)
Preuve de ma confiance sur les planches : à la Clapière, on finit le sommet à pied. De retour aux skis, Tartine me dit « monte tes skis au sommet j’ai repéré un passage ».
Et nous voilà partant directement du sommet dans des pentes qui me semblaient, comment dirais-je... pentues.
Je me souviens d’avoir eu très peur mais surtout qu’en rejoignant la voie classique, le couloir me semblait tout plat.
Jean-Sé me propose un Maximin fin juin. Parti de Grenoble tôt nous descendons sous Champhorent en pensant qu’au retour il faudra se payer cette remontée. Arrivé au pont je m’aperçois que j’ai oublié mes crampons à la voiture. Un aller-retour en courant et je retrouve Jean-Sé endormi. La journée commence bien.
La neige commence au dessus du verrou au dessus du refuge, bonjour le portage…
Bien sûr la neige est goulottée, gelée d’un côté, pourrie de l’autre, les skis ne touchant que par la spatule et le talon. Et bien sûr la rimaye est béante, prête à nous manger.
Je survis à la descente en faisant en plus des photos. Sortir le gros reflex en fonte, faire la photo et se remettre dans la pente demande beaucoup de désinvolture.
En repassant la rimaye où Jean-sé me marche sur la main avec son crampon, je suis soulagé quand même.
Au bout de la neige, nous attaquons le picnic, torse nu puis en slip. Toute la solitude de ce grand cirque pour nous en ce jour de semaine.
Jean-Sé fait l’andouille en la jouant string, son slip dans la raie des fesses. Bien sûr je fais pareil.
Il me dit « tu as un bouton sur la fesse, et là aussi et là encore » touchant du doigt les coupables disgracieux. Tout d’un coup on entend « Bonjour ! ».
Un groupe d’une douzaine de personnes, montant au lac des Bèches, nous observe à quelques mètres.
On essaye bien de prendre une voix virile en disant « on a fait le Maximin à ski », le mal est fait, leurs sourires en coin en disent long sur leurs convictions.
Puis un jour j’ai acheté des godasses de piste (Salomon SX80), Canin m’a mis des Vibram et ça changeait un peu la donne. J’ai donc arrêté le raide ça devenait vraiment trop facile ;-)