Départ : Isola 2000 (station) (2040 m)
Topo associé : Cime de Tavels, Tour et sommet
Sommet associé : Cime de Tavels (2795 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1730 m.
Ski : 3.1
Sortie du jeudi 26 avril 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Tempête de ciel bleuÉtat de la route : parfaite
Altitude du parking : 2050
Altitude de chaussage (montée) : 2050
Altitude de déchaussage (descente) : 2050
Activité avalancheuse observée : Un petite corniche s'est détachée sous nos yeux à la Baisse de la Lause... sinon rien vu sauf de très nombreuses anciennes coulées.
Objectivement les 4* sont méritées. Pas l'ombre d'un portage, une neige bien skiante sur la quasi totalité de l'itinéraire...
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Col Mercière | 2300 | N | 9h00 | Traversée neige dure | Dure | Bon regel Nocturne, descente Sud sur moquette parfois prof |
Baisse de la Lause | 2600 | S | 12h00 | Corniche délicate | Moquette | Sorbet dès le bas, mais porte très bien. Sous le col veines neige jaunes+lourdes |
Vallon de Valscura | 2600-1760 | SE | 13h00 | Grosses Qté | Moquette | Ubac Lause béton s/100 m. Belle moquette => 2400, puis s'alourdit mais skiante |
Vallon de Valscura J2 | 1760-2600 | SE | 6h30 | Bon regel | Moquette | Bon regel, mais pas dure. Excellente à tracer pour la montée |
Druos > Isola | 2600-2000 | W | 11h00 | Traversée dure | Moquette | Dure jusqu'au lac puis excellente moquette +ou- longue, très skiante |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par Phil'Ô)
Isola 2000 > Col Mercière > Baisse de la Lause > Refuge Valasco > Baisse de Druos > Isola 2000 en 2 jours
Jour 1 : Isola 2000 > Col Mercière > Baisse de la Lause > Refuge Valasco : D+850/D-1150
L'envie de skier et d'allier ce plaisir à celui d'une nuit en refuge était grande, alors le faire avec son fiston, c'est juste le summum du bonheur. Mais est-ce le bon moment ? Après une nuit très courte (est-ce raisonnable de partir 2 jours avec Tim avec cette chaleur ?), nous voilà à Isola 2000 skis aux pieds dans une station fantomatique alors qu'il y aurait de quoi skier encore 15 jours, voir 3 semaines. Même la piste de la lombarde est pleine... Bref, on ne va pas se plaindre de débuter notre raid dans le calme. Seuls les bruits de nos peaux qui glissent, rompent le silence de cathédrale.
Le col Mercière se profile déjà, mais la traversée est en neige dure... Tim réussira t-il sans les couteaux... Et bien oui... ce fut tendu, mais c'est passé. Le large col nous ouvre un panorama époustouflant, surtout pour une fin avril. Même en plein hiver, j'ai connu ce passage avec moins de neige.
La descente est agréable, mais vers 2200 certaines veines de neige colorées par le sable du sahara, nécessitent de maitriser ses appuis car elle transforme plus vite. La neige est continue jusqu'à la piste et la remontée se fait très bien. La combe de la Lause se remonte assez bien, d'autant qu'un léger vent de N nous rafraichit et maintient la neige en étant optimal. Je propose à tim de passer par le Pas de Portette, mais il le juge trop raide et il est vrai que de part et d'autre il est ravagé par les coulées... Alors on continue jusqu'à celui de la Lause. Le dernier raidillon nous coupe du vent frais et c'est dans une étuve que nous arrivons au Col.
Il est midi pile, même si la corniche est en neige dure, je demande à Timothée de faire un dernier effort pour continuer et manger notre sandwich une fois arrivés au refuge, car la neige sera sur le bas surement bien molle.
La descente des 100 premiers mètres, une fois la corniche passée, se fera en dérapage pour Tim car la pente est prononcée et surtout la neige béton. Mais dès que l'on passe au soleil, les virages s'enchainent et nous arrachent des cris de joie. On a vu personne et on a l'impression d'être seuls au monde. La descente sous Valscura n'est même pas tracée et je ne suis jamais descendu jusqu'au Pian Valasco... On va faire ça à vue et ça passe plutôt bien. Quelques fissures me surprennent dont une qui m'a obligé à sauter par dessus, mais rien d'insurmontable. Bien au contraire, la neige, même si elle commence à être lourde, reste très skiante et les virages peuvent s'enchainer avec beaucoup de plaisir, même si les cuisses chauffent un peu par moments. On arrive sur le plat et il va falloir pousser pour arriver au refuge Valasco, encore emmitouflé sous 2,50 m de neige. Le sandwich est vite avalé au milieu de nombreux raquettistes italiens qui sont venus en couple ou en groupe pour déjeuner au refuge.
L'après midi, on vaque, on traine, on bronze, on fait sécher les affaires, Tim fera même la sieste... La nuit fût douce et réparatrice, bercé par le ronronnement du poêle à granules...
Jour 2 : Refuge Valasco > Baisse de Druos > Isola 2000: D+850/D-550
Le réveil matinal (5h40) n'a pas trop dérangé mon ado, car entre la sieste et le couché à 20h30, il a fait le plein de sommeil. Nous sommes presque les premiers dehors et nous faisons la trace en suivant grosso modo celles que nous avons laissé la veille en descendant. Vers les 2000 m d'Alt nous sommes rattrapés par 4 français qui ont partagé notre chambrée et qui rentrent à Isola après 5 jours passés entre potes à arpenter notre si beau massif. Ils nous dépassent rapidement et passeront par la Lause et Mercière, alors que pour nous c'est plus direct, car on franchira Druos.
La montée se fait sur une bonne neige, le regel a été bon sans transformer la neige en béton. Bref, la neige a été parfaite. Nous montons à un train de sénateur, mais c'est sans stress et on profite de chaque instant... l'appareil photo crépite... ici un zoom sur le couloir Zen, ici sur le Colletto, là sur les Tablasses, encore là sur le refuge Questa... Bref, nous emmagasinons plein de belles images pour les prochains jours de travail.
Arrivés au Lac Inf de Valscura, nous quittons nos traces de la veille pour préférer passer en rive gauche, car la neige y semble plus douce... ce fut le cas... la dernière pause se fera à l'ancienne caserne à présent en ruine, avant d'attaquer le dernier raidillon sous Druos. Ça passe tranquille. Au Col, on appelle la famille pour la rassurer (car pas de réseau depuis Mercière hier) et on attaque la traversée en neige béton. Tim n'en mène pas large, mais au final ça passe pas si mal. On va éviter les boules et les veilles coulées regelées et se faire bien plaisir. La neige commence à devenir agréable à partir du lac Sup de Terre Rouge. La suite ne sera que bonheur, virages voluptueux à gogo. Aucun déchaussage (c'est déjà rare en général, encore plus à cette époque) pour un retour direct par la piste désaffectée.
Conclusion :
Après le raid de 3 jours en VdM de cet été, voici qu'on remet ça en mode ski... Il a l'air d'avoir vraiment apprécié, lui qui au début des vacances voulait juste faire une sortie VTT à la journée, le voilà heureux de ces deux jours de ski de rando passé en compagnie de son vieux paternel. Je ne mesure pas encore à quoi pourront bien servir ces moments de partage, sauf qu'il y a déjà le bonheur immédiat... mais nul doute qu'il est en train d'aimer la montagne. J'espère juste que rien dans sa vie ne l'en écartera trop longtemps...