Ueli Steck, sprinters des faces nord - Alpinisme

Bonjour, je feuillette actuellement "montagnes d'une vie" de Bonatti, il a decidé de mettre fin a sa pratique de l'alpinisme alors que ,justement, il devinait les prémices d'exploits tels que ceux d'Ueli Steck dans un futur proche. Je crois que j'affectionne d'avantage les exploits d'un Bonnati en son temps que ceux de grimpeurs contemporains, car plus proche d'une introspection personnelle et d'une aventure humaine sans égale.

J'y connais pas grand chose en alpinisme mais j'ai l'impression qu'il y a effectivement surenchère. Faire des itinéraires en 2 ou 3 heures que les ouvreurs, certes à une autre époque, ont mis près d'une semaine à faire et que le commun des alpinistes actuels met 2 jours en prenant les precautions necessaires, me parait très osé.... voire suicidaire. Me trompe-je? Ceci dit, bravo pour l'exploit sportif qu'il y a certainement...

plus proche d'une introspection personnelle et d'une aventure humaine sans égale.


comme toi, j'adore bonatti et ses livres, mais je crois honnetement que Steck fait en himalaya ce que bonnatti et desmaison faisaient en leur temps dans les Alpes : ils ouvrent de belles lignes, avec un grand engagement et un moral d'enfer.

C'est pas parce qu'on aime et respecte les anciens qu'il faut décrier les jeunes.

O tempora, o mores !

Loin de moi l'idée de décrier l'exploit surnaturel de Steck, c'est juste qu'entre 1 alpiniste moderne assujetti aux moyens ultra sophistiqué(matos, prevision méteo, assistance...) et un alpiniste réduit à sa plus simple expression face à la nature, ce n'est certainement pas la même aventure. Nous avons à faire à 2 exploits identifiables et auxquels chacun s'identifiera...

Je ne sais pas si la réalisation de Steck est "surnaturel" (qu'est-ce que cela signifie au juste?). Cette réalisation s'inscrit, me semble-t-il, dans l'histoire de l'alpinisme moderne. Sans Bonatti, sans Profit, sans Messner, sans Lorétant, sans Berhault,... sans tant d'autres, la réalisation de Steck n'aurait pas été possible. Je dirais même que Steck s'inscrit "naturellement" dans cette tradition de grands alpinistes...

tout devient trop rapide , mais les physiciens(quantiques,seulement), les autres regardent encore tomber la pomme! nous expliquent que le temps s'accélère....et c'est vrai, seulement comme pour le mythique 100m, le verra t 'on courir en 3 secondes? et fera t'on la face nord de l'Eiger en 30mn?, donc la question fondamentale que j'aime poser en parreil circonstance devant tel ou tel exploit: ET APRES ?? après quoi court t'on?
un ancien marathonien des 4000....

"surnaturel", c'est à dire qu'il met à peu prés autant de temps pour monter au sommet des "grandes jo" que toi pour faire une pâte à crêpes...

Bonatti avait la "chance" à son époque d'avoir dans les Alpes pleins d'itinéraires vierges à parcourir.
Aujourd'hui ce n'est quasiment plus le cas et chacun cherche à vivre ses aventures dans les Alpes comme il peut.

A quoi ça rime de faire l'Eiger ou les Jorasses en moins de 3 heures comme Steck ?

A quoi ça rime d'enchaîner comme Bérhault d'enchaîner des km d'arêtes et de faces.

A quoi ça rime de dénicher des itinéraires "ranfougne" sans logique et sans glace en dry-tooling ?

Effectivement il y a de la surenchère, mais il y en a toujours eu en alpinisme. On a toujours cherché toujours à faire plus raide, plus dur, plus expo, plus rapide, plus long, dans des conditions plus merdiques.

Steck s'inscrit dans la logique de l'alpinisme, comme Bérhault, comme Bonatti et les autres et sa performance est réelle et incroyable.

Du moment qu'il ne se fait pas récupérer en hélico au sommet après ses ascensions express, pas de soucis...

J'espère seulement que Steck ne finira pas haché, un jour de malchance.
Respect à lui quand même (mais je me sens plus proche d'un Rebuffat ou d'autres du même tonneau, pleins de poésie dans leur approche de la montagne).
Et puis, chacun fait un peu comme il veut, à partir du moment où il n'emmerde personne !

j'adore rebuffat et sa façon de voir la montagne, mais n'oublions pas que dans sa jeunesse c'était pas forcément l'alpiniste contemplatif que l'on retient, mais un dur qui a ouvert ou répété des trucs bien extrèmes à l'époque ( 2ieme des Jorasses, c'était quasi une première ! )
lire les conquerants de l'inutile où Terray ( pas un rigolo ) n'ose pas tenter certaines courses alors que rebuffat y va gaiement, sans l'ombre d'un doute

rien ne nous dit que steck n'éecrira pas de beaux livres dans quelques temps aussi....