Départ : Moulin Vieux (1100 m)
Topo associé : Grand Armet, Combe Nord
Sommet associé : Grand Armet (2792 m)
Orientation : N
Dénivelé : 3600 m.
Ski : 3.3
Sortie du dimanche 15 mars 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Samedi : Beau temps + vent frais, mer de nuages montant l'AM.
Dimanche : Grand beau, chaud. Etat de la route : - Route du Poursoullet : déneigé jusque 1500.
Route de Moulin-vieux : ça passe jusque 1200 (quasiment au bout).
Altitude du parking : 1500 / 1200
Altitude de chaussage (montée) : 1500 les deux jours.
Altitude de déchaussage (descente) : 1500 les deux jours.
Activité avalancheuse observée : nombreuses purges de fond, surtout dans le cirque du Grand Armet.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Taillefer | 2850 - 2500 | SW | 13:00 | Irrégulière | Pas de décaillage à cause du vent | |
Crêtes de Brouffier | 2500 - 1800 | W | 15:00 | Moquette | 3*, agréable. | |
Grand Armet | 2500 - 2200 | N | 13:00 | Dure | Croûté en haut. | |
Bas de la combe du Grand Armet | 2200 - 1700 | N | 13:30 | Moquette | Faut trouver son chemin entre les purges... | |
Plancol | 1900 - 1600 | W | 14:00 | Moquette | 5* |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Robin, Charles, Benoît.
J1 : Brouffier - Pas de la Mine - Croix du Sergent Pinelli - Petit Taillefer - Taillefer - Pas de la Mine - Brouffier x 2 - J2 : Moulin-Vieux - Grand Armet (300m sous le sommet) - Plancol.
La montagne était belle ce week-end, mais elle pouvait attendre...
Comme beaucoup, je me suis dit qu'après tout, l'isolement et la distanciation sociale, recommandés contre le virus, c'est justement ce que l'on recherche en montagne... J'aurais bien voulu rester dans la combe du Grand Armet, coupé du monde, à attendre la fin de l'épidémie...
Qu'au fond, face au risque sanitaire, je pouvais moi-même définir mon niveau de précaution, un peu comme face à une pente risquée. Alors voilà, petit groupe, nuit en gite, j'y suis allé...
On avait tous une bonne raison, d'autant que c'était peut être la dernière de la saison, mais voilà le résultat : nous nous sommes rués sur la montagne comme d'autres se sont rués sur des paquets de pâtes dans les supermarchés. Ou comme sur les buttes Chaumont à Paris, ou encore comme dans les cafés vendredi soir... J'ai appris que des refuges étaient bondés ce week-end, mais y a-t-il pire comme lieu confiné ?
Tout le week-end, nous étions heureux de sortir de la "psychose", mais le samedi soir, je me suis quand même dit que nous n'étions pas vraiment à notre place... C'était beau, cela fait du bien d'en profiter, mais ce n'est plus le moment.
L'heure est à la mobilisation. Car si individuellement, on ne prend pas de gros risques, et si on sait les limiter, on incite et participe tout de même d'un mouvement global qui ne va pas dans le bon sens... Comment demander aux plus urbains, aux non sportifs, de rester chez eux quand nous nous aurions le droit de continuer nos activités, plus "nobles" et plus "sures" ? Approprions-nous ce nécessaire confinement, qui va nous être imposé faute de se l'être appliqué de manière citoyenne. Il sauvera les nôtres, et nous sauvera peut-être de notre égoïsme, c'est peut-être même un premier pas vers un combat écologiste plus structurel.
Aller, bon courage à tous pendant cette période compliquée, la montagne est belle, elle nous attendra, encore plus belle.
NB : Si des gens se rendaient dans la combe, un piolet a été oublié au pied du ressaut sommital.
Commentaires
Ce "mea culpa" qui vous honore dit parfaitement ce qui s'est passé dans la tête de bon nombre d'entre nous qui sommes sortis jusqu'à la dernière limite. Merci de l'avoir exprimé aussi simplement et aussi honnêtement;
Nous ne pouvons plus qu'espérer que cette situation ne se prolonge pas excessivement, sinon pauvre de nous et de bien d'autres...sans compter votre piolet qui risque alors d'avoir à abattre tout seul, bien confiné, les corniches du ressaut sommital ou de rouiller là-haut 😯