Départ : Porton Fundo el Porvenir (1025 m)
Topo associé : Volcan Quetrupillan, Par la Laguna Azul
Sommet associé : Volcan Quetrupillan (2390 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1900 m.
Ski : 3.1
Sortie du dimanche 4 août 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Très beau temps avec +1°C au départ mais vent tempétueux au sommetEtat de la route : piste, enneigée à partir de 960 m
Altitude du parking : 960 m
Altitude de chaussage (montée) : 960 m mais 2/3 déchaussages
Altitude de déchaussage (descente) : 1000 m
Activité avalancheuse observée : RAS, manteau neigeux très bien stabilisé
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Sommet | 2390 m | W | 16h30 | Soufflée | Un peu de glace au déa | |
Côte 2050 m | 2050 m | NW | 16h50 | Moquette | Bonne moquette agréable à skier | |
Forêt | 1650 m | W | 17h10 | Irrégulière | Un peu de tout avec légèrement croûtée, lourde puis dure sur le bas |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Delphine, David
Montée directe en aller/retour par le sentier "El Volcan"
Après le splendide volcan Villarica skié la veille, nous voici, non loin de Pucon pour l'ascension d'une volcan sauvage : le Quetrupillan. Nous quittons la voiture à la côte 960 m à 9h ce qui est assez bas par rapport aux années précédentes. Aussi il nous faut près d'une heure par la piste avec quelques courtes zones déneigées pour rejoindre le point de départ effectif de l'itinéraire " El Volcan". Pas d'hésitation avec l'itinéraire décrit dans le topo de ski andinisme par la Laguna Azul que j'avais skié avec Yves en 2013 et qui rallonge l'ascension d'au moins 1h30. Pour autant l'itinéraire direct n'est pas évident à trouver mais nous avons de la chance, une trace de la veille semble y monter. Je reconnais d'ailleurs quelques passages. Nous croisons d'ailleurs le traceur, un allemand monté bivouaquer au sommet la veille : courageux le bougre d'autant qu'il n'est plus tout jeune. Nous suivons scrupuleusement sa trace car le secteur est peu évident avec la succession de "murs" de coligues (sortes de bambous) qu'il faut franchir. Il faut dire que les traces nous servent bien pour suivre la bonne direction et sans elles ou sans un tracé GPS, je pense que nous aurions bien galéré pour trouver le bon itinéraire car pour faire suite aux coligues, on trouve des coigues et des lengas qui sont des arbres spécifiques de la Patagonie. Nous sortons de la forêt vers 1650m juste en face le Quetrupillan.
L'itinéraire devient évident et nous progressons rapidement vers le sommet tantôt avec les couteaux et tantôt sans. Nous montons sur la gauche du sommet et à moins de 50 m sous le sommet, nous sommes surpris par un vent soufflant en tempête autour du sommet. Nous mettons les crampons acrobatiquement en raison de la glace bien présente et du vent violent qui nous déstabilise et soulève des gerbes de neige qui nous aveuglent. Me fiant à mes ascensions passées et alors que nous sommes juste sous le sommet, je recherche l'itinéraire qui permet d'atteindre un petit col donnant directement dans le cratère du volcan. Du coup je redescends d'un peu plus de 100 m afin de traverser dans une zone en glace et fortement ventée. Avec ce vent tempétueux, une fois arrivé au col je m'aperçois que Delphine et David ne suivent pas. Du coup, j'attends quelques minutes au niveau du col avec un vent qui manque de me faire tomber à de nombreuses reprises. De plus, dès que je regarde dans leur direction, c'est l'aveuglement avec des bourrasques de neige en plein visage. Dans ces conditions, je vais me mettre à l'abri en franchissant la corniche donnant accès au cratère du volcan et après laquelle le vent se fait nettement plus discret. De ce fait, je poursuis jusque sous le sommet et toujours plus ou moins à l'abri du vent pour y arriver à 15h.
Je gagne tour à tour les deux sommets bien ventés en quête de la recherche de Delphine et David. Ne les voyant pas, je redescends dans le cratère récupérer mon sac afin d'attaquer la descente en crampons. Après quelques dizaines de mètres de descente, je repère Delphine et David qui me voyant à leur tour décident de monter au sommet. Du coup je remonte me mettre à l'abri dans le cratère du volcan puis je remonte à nouveau au sommet afin de descendre à leur rencontre. Ils arrivent à 16h, fatigués mais contents du panorama offert depuis le sommet. En effet, ce volcan est parfaitement situé entre les volcans Villarica et Lanin ce qui permet d'observer depuis le sommet, un panorama superbe vers les volcans Mocho et Choshuenco, le monte Tronador, les volcans Llaima, tolhuaca, Lonquimay et la Sierra Nevada.
Pendant qu'ils dépeautent, je vais repérer un itinéraire de descente depuis le sommet (sur la droite du sommet neigeux dans la direction du volcan Llaima) qui semble passer hormis une petite partie en glace. Ce sera effectivement le cas avec de la neige lissée par le vent suivie par deux courtes zones de glace. Nous retrouvons ensuite à nouveau de la neige lissée par le vent qui permet du bon ski. Le vent est quasiment tombé dans ce secteur. En fait, il était cantonné uniquement au sommet. La suite de la descente sera bonne en moquette ou neige lissée par le vent suivant les expositions. Au niveau de la forêt, ce sera différent avec du ski plus physique tant par la qualité de neige que par la densité des bosquets de coligues à franchir sans se retrouver les skis complètement bloqués !
La suite sera plus facile quand nous retrouvons le sentier puis la piste même si sur cette dernière il nous faudra pousser quelque peu et franchir de nombreuses petites zones déneigées. Nous déchaussons à 5 minutes de la voiture que nous rejoignons à 18h15 juste à la tombée du jour. Au final ce fut une belle randonnée sauvage et assez longue avec près de 26 km et pour laquelle nous avons rajouté du dénivelé avec nos tours et détours.