Départ : Novaya Chara (700 m)
Topo associé : Frozen Schnaps, Couloir Frozen Schnaps
Sommet associé : Frozen Schnaps (2600 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 1000 m.
Ski : 5.1
Sortie du dimanche 13 mars 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps glacialEtat de la route :
Altitude du parking :
Altitude de chaussage (montée) : 1500
Altitude de déchaussage (descente) :1500
Activité avalancheuse observée :
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Rivière | 1500 | Glace bleue de rivière | ||||
Couloir | Poudre tassée | |||||
Sommet | 2500 | Poudre |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Nous y sommes ! Après 18 mois de préparation, 2 vols depuis les Alpes, 5 jours de Transibérien depuis Moscou, après 5 jours de pulkas sur une rivière gelée, et surtout après les 3 heures nécessaires pour nous équiper par un froid extrême, nous attaquons enfin notre première sortie skis aux pieds !
Les jours précédents nous ont permis de repérer une première fois les lignes possibles de la vallée, et celle-ci, dont le cheminement se dessine clairement dans la face nous a semblé évidente, incontournable.
Ce matin, comme depuis quelques jours, nos thermomètres semblent figés sur leurs -31°C dans la cabane, où le poêle ne change plus grand chose. Par chance, nous sommes respectueux des traditions locales, et avons avec nous quelques bouteilles de vodka. Idéal pour se rendre compte que nous avons désormais franchis la barre des -40°C, cette dernière étant gelée, sous abri.
Nous voilà donc partis, avec un soleil qui ne semble pas vouloir nous réchauffer autre chose que le moral. Une petite bise nous rafraîchie encore un peu en arrivant sur la rivière que nous empruntons pour atteindre le pied du couloir. Au bout de quelques mètres, deux d’entre nous doivent déjà se protéger le visage, dont les extrémités commencent à blanchir de façon inquiétante.
La journée s’annonce froide, mais nous sommes ultra motivés et la distance autant que les premiers mètres de dénivelée défilent vite. Trop vite. Nous avons quitté la rivière et son courant d’air, le soleil est monté un peu, et l’exposition est propice, nous avons chaud. La contre pente qui nous conduit au pied du couloir nous permet d’arriver beaucoup trop sûr de nous au pied du couloir où nous nous équipons, crampons aux pieds et skis sur le dos. Nous laissons nos grosses doudounes, pour ne garder que les légères, dans les sacs.
Jeunes inconscients ! Comme des collants-pipette qui pensaient pouvoir sortir en collant sans récolter moqueries et quolibets, nous avons cru que la Sibérie était un pays chaud en Mars. Au bout de 15 mètres, notre pente s’enfonce entre les reliefs marqués, le soleil se cache à nouveau, et il fait froid !
Trop excités, trop téméraires, nous continuons de monter. Parfois, une contrepente nous permet de retrouver le soleil et quelques degrés. Entre temps, nous marchons en tentant de garder nos doigts, le visage couvert, la capuche en place.
On se relais rapidement, et Thibaut, dont notre grâce semble éveiller l’oeil de
photographe, commence à ne plus pouvoir récupérer ses doigts entre chaque prise de vue. De notre coté, on s’arrête de plus en plus souvent, et une brise qui remonte le couloir n’arrange rien à la situation.
Il semble clair que nous avons retrouvés les -40°C bien frappés de la vallée.
Finalement, entre la température qui devient réellement inquiétante, et une accumulation qui ne nous rassure pas plus, nous décidons de filer et de skier, enfin !
On s’équipe au plus vite et nous sommes déjà en train d’enchainer les premiers virages. Du moins, de tenter de les enchainer. Je me lance le premier (droit d’ainesse peut-être, à moins que ce ne soit « fusible »). Malheureusement je constate rapidement que je suis incapable de skier à mon aise. Je pense d’abord à de la neige ou de la glace restée sous les skis mais il n’en est rien. Je me fais une raison et laisse la piètre qualité de mes
virages sur le compte de ma fatigue. Mais Rémi, puis Nacho, sont dans le même état et font le même constat : ils n’arrivent pas à skier, n’ont pas de sensations. C’en est drôle.
(et surtout frustrant, dans 30cm de poudre et plus de 45° de pente)
Puis nous repassons au soleil, et tout va mieux. L’explication est là : la neige était trop froide pour skier. Beaucoup trop froide, entre une température franchement négative et un ciel très dégagé, le tour est joué, rien ne glisse !
Tout est revenu à la norme, hormis la température mais il faudra se faire une raison, et nous skions un couloir superbe, assez long, tout poudre, qui a aussi l’avantage de nous donner à voir plusieurs autres vallées et une belle série de pentes qui semblent skiables.
Premiers virages de ce voyage russe, et nous rentrons vers notre cabane, non sans pousser sur la rivière (et sur les bâtons) où le froid semble avoir trouvé refuge, même après une journée de soleil.
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Les autres sorties:
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