Départ : Clyde River (0 m)
Topo associé : Crabe Fuyant, Couloir de Crabe Fuyant
Sommet associé : Crabe Fuyant (1100 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1100 m.
Ski : 5.2
Sortie du jeudi 24 avril 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau, grand froid !Etat de la route :
si la trace de motoneige est considérée comme route, alors elle était bonne !
Altitude du parking :
On a garé notre pulka au pied du couloir, soit 2m environ, dépendant de l'épaisseur de la banquise...Altitude de chaussage (montée) : sur la mer !
Altitude de déchaussage (descente) : sur la mer aussi !
Activité avalancheuse observée :
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
E | Dure | dure et froide, neige parfaite ! |
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Avec remi73, Thibaut, Damien
Sortie précédente www.skitour.fr/sorties/dead-lemming,59688.html#sortie
Le troisième couloir de notre périple, le dernier que nous avons skié dans Clark Fjord, et surement l’un de ceux les plus représentatifs de notre voyage en Terre de Baffin.
Sur cette section du Fjord, en particulier sur cette rive, il y a beaucoup d’itinéraires imaginables. Lorsque nous marchions la veille, nous hésitions à chaque ligne qui se dessinait entre les falaises et les arêtes rocheuses, repoussant à chaque fois l’installation du camp pour la nuit.
Finalement, à coté d’une autre bien plus évidente, nous avons misée sur cette ligne, dont le parcours entre les mouvements du relief était incertain, mais qui nous a plu.
Nous voilà donc parti pour nos quelques kilomètres d’approche sur la banquise, tirant une pulka pour quatre, pleine de skis, de cordes, de nos chaussures et sacs de rando.
Arrivé au pied du couloir, on enfile les chaussures de ski et les crampons, les sacs avec les skis sur le dos, et les baudriers, ne sachant à quoi nous attendre. Après quelques dizaines de mètres de dénivelé, le fusils est caché dans les rochers, le corps réchauffé, et on monte vite sur cette neige durcit par le long hiver.
Un immense bloc posé sur la roche lisse et sans neige obstrue le couloir à 300m du départ. Le petit pas de dalle se transforme en renfougne inconfortable mais amusante avec les skis sur le dos, rien d’insurmontable.
Puis le premier embranchement nous laisse un choix facile, la branche de droite allant mourir sur une arête après un passage de mixte. Nous filons donc à gauche, au dessus d’un volume rocheux qui surplombe le bas du couloir, ambiance superbe.
La pente forci au fur et à mesure que les mètres défilent sous nos pas en zigzag, le couloir se retressit encore.
Seconde intersection.
La neige crée une belle corniche entre les deux branches, l’occasion d’une pause sur le replat, de quelques images, d’un anecdote de Rémi et aussi de se souvenir qu’il fait froid quand on ne marche pas. On repart, Thibaut perd un crampon et galère, nous ça nous fait rire.
On est parti à droite, un peu au feeling, et ça marche (ne jouez pas trop à ça en politique, ici on ne parle pas de choses sérieuses).
Et puis on continue à marcher, la neige est de plus en plus belle. Le couloir bien encaissé semble la protéger mieux qu’ailleurs, il y fait vraiment froid, ça crisse sous les pieds, la descente sera bonne !
Le couloir s’est élargi, la vue n’en est que plus belle.
(A partir de maintenant, je vais arrêter de faire le poète, sans quoi je vais perdre les gens que cet itinéraire pourrait intéresser, skitour c’est un truc sérieux !!)
Cette fois on repart à gauche, le bras de droite est surplombé par un gros passage en rocher. Je connais certains énervés à qui ça pourrait plaire, heureusement ils n’étaient pas là.
La pente est devenu bien raide, certains passages doivent flirter avec les 50°, environ beaucoup plus que la température du moment !
Cela étant, quand on parle de -25°C, on ne parle plus de « flirter » mais plutôt de friser…
Et puis finalement, la dernière fourche nous laisse voir une sortie, que sera même en neige, avec un rayon de soleil !
On profite de la chaleur pour manger tranquillement notre Beaufort, se balader un peu sur le plateau qui vient de s’ouvrir.
On tombe sur une balise scientifique dont la pancarte métallique a été pliée, quasiment enroulée autour du poteau qui la supporte. On réalise encore un peu plus la force des éléments, mais il n’y a pas de vent, alors une blague débile clôt le sujet, on est reparti.
Skis aux pieds on attaque la descente, c’est raide et étroit, la neige est parfaite et les virages s’enchainent. La vue ferait oublier le Machu Picchu à un lama et les pyramides à Numerobis, on sait pourquoi on est là.
Encore un couloir magique, et encore un couloir dont on ne sait pas si il a été skié avant nous. La seule certitude est que nous en avons fait notre découverte, et c’est ce qui nous a semblé précieux.
Vous trouverez plus d'images sur le blog de Thibaut www.terrainsdaventures.com , dans notre petit film vimeo.com/102214887 ou sur notre page facebook www.facebook.com/pages/Deep-in-Baffin/1396935060561352?ref=bookmarks, ou en venant nous voir sur les festivals :-)
nb : le peu de photo est lié au fait que nous avons choisi de filmer dans ce couloir, beaucoup plus d’images à voir dans le film donc. Et sinon, jetez un oeil à la sortie suivante www.skitour.fr/sorties/flying-rabbit,59693.html#sortie