Départ : Saas Fee (Längflue) (2870 m)
Topo associé : Alphubel, 4000 de Saas Fee
Sommet associé : Alphubel (4206 m)
Orientation : T
Dénivelé : 5100 m.
Ski : 3.1
Sortie du vendredi 2 mai 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Couvert, puis ventée, puis grand beau.Etat de la route :
Altitude du parking : 1600
Très grosses chutes de neige le 1er et 2 mai. Lourde en bas, bonne en haut. Il faudra attendre le 4 mai pour qu'elle se transforme un peu. Le 5 mai est enfin une journée normale pour la saison.
Altitude de chaussage (montée) : 1600
Altitude de déchaussage (descente) : 1600
Activité avalancheuse observée : néant
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par Julac)
Avec Aude, Julie, Marc, Antoine et Julien
Saas-Fee > Britanniahutte > Stralhorn en A/R > Epaule du Rimpfischorn > Taschhutte > Alphubel > Saas-Fee
Suite à la traversée Cham Zermatt en 2011, du tour de la Meije en 2013, notre Jeroen-organisateur-cousin préféré, nous propose un tour de 4 jours dans le Valais Suisse. En plus des fidèles Antoine, Aude, Julie et Julien, nous embarquons Marc, un copain Hollandais qui arrive de Stockholm. Jeroen doit nous croire suffisamment autonome pour ne pas avoir pris de “second” pour nous encadrer comme les années précédentes.
Notre raid ne suit pas forcément le topo ci-dessus mais globalement, nous avons réalisé le même parcours.
Vendredi 2 mai : Saas-Fee > Brittanniahutte
La météo n’étant vraiment pas de notre coté pour le vendredi, idél a été décidé de monter par la benne de Saas-Fee jusqu’à Britanniahutte le soir. Au moins, avec 1 heure de marche jusqu’à la cabane, nous ne serons pas embétés par la neige. Rendez vous à l’unique départ quotidien de la benne à 16h30. La neige est tombée depuis 2 jours et il y a pas loin de 80cm de neige lourde en bas.
A l’heure dite, vu que les locaux n’ont vraiment pas l’air de se décider à démarrer le téléphérique, un appel à la cabane nous apprend qu’il n’y aura pas de benne ! Il y a trop de neige et la traversée entre le sommet et la cabane n’a pas été sécurisée. La montée du lendemain matin sera aussi interdite pour ne pas empécher l’hélico de faire le ménage. Il ne faut pas longtemps à Jeroen pour convaincre notre petite équipe de monter à ski. Les 3 autres groupes présents nous emboitent le pas pour les 1200m D+ sous la neige. Dès la première conversion, nous prenons la mesure de la situation : la neige est très profonde, très lourde, ca va etre une guerre de tranchée. Jeroen commence la trace, on essaye vaillamment de prendre des relais mais comme ca botte sous et sur les skis, on en a vite plein les pattes. Heureusement, un couple de Suisse et un autre d’Autrichien se joignent à nous pour creuser la tranchée. Il nous faudra 4h15 pour braver cette étape imprévue. Le groupe de 8 français arrivera 2 heures plus tard en pleine nuit.
Samedi 3 mai : Brittanniahutte > Stralhorn en A/R
Avec les 30cm de neige fraiche tombés la semaine précédente et les 50cm de la veille, la journée se présente encore comme une belle partie de trace dans la fraiche. C’est encore Jeroen qui attaque les 2 premières heures de trace sur le très long Allalin-gletcher. Heureusement, il se trouve un allié de taille, le Suisse de la veille qui a une capacité à garder sa (bonne) vitesse tout en traçant dans de 50cm de poudre. Son entrainement à la “petite” Patrouille des Glacier lui aura été profitable.
Le temps est moyen, les passages nuageux assez nombreux, mais la visibilité est bonne jusqu’à l’entame de la montée du col d’Adlerpass (3789m). Jeroen et Mathieu (le fameux Suisse) trouvent brillement un petit passage le long de l’arrête NW entre les crevasses et les seracs. A partir de 4000m la pente est souple mais l’altitude commence vraiment à faire son effet. Le souffle est court, les jambes sont lourdes, on paye cash notre premier 4000! Tout le monde y arrive à son rythme et quelques trouées nous permettent même d’admirer les sommets voisins. Scéance photo, pause picnic (et oui, même Jeroen a pris de quoi faire des gueuletons !). 4190 m c’est quand même pas rien pour des touristes comme nous.
La descente est globalement bonne, il y a presque trop de neige pour la faible pente du glacier. Marc a un peu trop forcé avec l’altitude et le retour est un peu laborieux pour lui. Ca ne lui ressemble pas, mais il sert les dents et arrive tant bien que mal à la cabane. La sieste, le confort de ces huttes suisses sont vraiment appréciables. La benne de Saas-Fee ne fonctionnera qu’à 18h et les ¾ des 70 randonneurs rennoncerons à cause du mauvais temps et de la quantité de neige fraiche.
Dimanche 4 mai : Brittanniahutte > Epaule du Rimpfischorn > Taschhutte
La meteo annonce un peu de vent avec un bon ensoleillement. La neige ne s’est toujours pas transformée et nous avons laissé notre Suisse et son amie faire la trace devant. Rien à signaler sur le Allalingletcher puisque c’est une partie de la trace de la veille. Vient ensuite la montée de l’Allalinepass qui ouvre l’accès du glacier Mellich. Le vent devient fort et encore une fois l’altitude rallentie notre progression. Il fait froid et Julie constate qu’à une certaine altitude, comme on ne va plus assez vite, on ne se rechauffe même plus en montant. Malheureusement à 200m du sommet, en pleine tempête, Antoine perd sa fix arrière (dommage que ces Dynafit TLT speed soient aussi peu fiables). La Suissesse Jeanine lui passe une vis de spare mais ne reussissant pas à réparer, il renoncera à monter au sommet. Aude et Marc en profitent pour redescendre avec lui au soleil pour quitter un peu cette pente hostile. Julie nous rejoint un peu plus loin mais devant le trou que Mathieu et Jeroen decident de contourner encordé, elle va elle aussi renoncer et rejoindre les 3 autres. Nous atteindrons “mon” second 4000 juste un peu plus loin, le vent au sommet est totalement absent, il fait presque chaud (!). Pour le coup, la vue de l’épaule du Rimpfischorn est superbe, le sommet n’est pas praticable (faut bien reconnaitre, qu’à la vue de cette montée, je ne suis pas mécontent de ne pas avoir à essayer). Nous descendons rapidement pour récupérer le reste de l’équipe.
Un petit peautage pour passer sur le Alphubelgletcher et c’est une longue descente pas super jusqu’au Taschhutte. Là encore, on fait une belle pause picnic (oui, oui, vous avez bien entendu, encore un picnic avec Jeroen !!!)
Arrivée à la cabane, je remplace le ressort de la fix d’Antoine par un bout de bois (!), on monte cette fix-fixe sur un ski d’Aude qui doit rentrer pour bosser le lendemain. Ca permet à Antoine de garder du matos opérationnel. Marc descend aussi à Tasch pour rentrer en Suède.
Cette cabane est vraiment luxe, il y a même un robinet d’eau chaude dans les toilettes !
Lundi 5 mai : Taschhutte > Alphubel > Saas-Fee
Nous ne sommes plus que 4. Départ en premier de la cabane. Belle montée régulière jusqu’au col Alphubeljosh à 3770. Neige transformée avec un bon regel la nuit. Aucune difficultée particulière, on attaque les passages un peu plus engagés sous les séracs où il ne faut pas trainer. Pour la première fois, la trace a été faite la veille. Malheureusement, ils ont du faire un pari sur le nombre de conversion possible car ils ont tourné tous les 3m sur 200m de dénivellé. Jeroen trace donc encore une bonne partie de ce passage. Il en aura bouffé de la poudre sur les 4j.
Il faut reconnaitre qu’on commence à s’y faire à ces 4000. C’est quand même plus simple au troisième et nous arrivons presque tranquillement au sommet. Le temps est radieux, la descente s’annonce ennorme. Nous avons en effet 1000m de poudreuse vierge avant de passer un très beau pont de neige entre deux crevasses et de finir dans de la neige transformée sur les pistes de Saas-Fee. Vive le timing !
Nous remercions encore beaucoup Jeroen pour sa patience et ses compétances. Merci aussi à Jeanine pour sa vis de spare qu’Antoine aimerai bien lui rendre. C’est définitivement un superbe endroit pour de telles balades.














































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Alphubel, 4000 de Saas Fee 

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