Départ : Gîte d'étape du Plan du lac (1180 m)
Topo associé : Petit Roux, par le vallon de Lanchâtra
Sommet associé : Petit Roux (3035 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1900 m.
Ski : 4.3
Sortie du dimanche 13 avril 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Voile d'altitude la matin laissant place à un beau ciel bleu, chaud, pas de vent. Puis des cumulus se forment au-dessus des reliefs à partir de 11H.État de la route : RAS
Altitude du parking : 1200m
Regel nocturne correct au-dessus de 2000m.
Face NW: poudre tassée froide ou neige dure ou poudre légère, globalement bonne à skier.
Face NE: poudre transformée en cours de tassement, bien humidifiée en surface, sécurisante et très souple à skier. Un vrai plaisir!
Combe du Replat au-dessus de 2000m: poudre lourde ou moquette selon les orientations des pentes et leur expo au soleil, excellente.
Combe du Replat au-dessus de 2000m: manteau de type printanier, bien dense et revenu juste à point, donc moquette à poils ras, excellente jusqu'au terminus à ski.
Altitude de chaussage (montée) : 1700m
Altitude de déchaussage (descente) : 1700m
Activité avalancheuse observée : RAS
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Que dire du Petit Roux, ce sommet méconnu qui n'a de petit que le nom...
La journée commence par une grande approche dans le vallon de Lanchâtra. Arrivé au hameau homonyme, l'objectif paraît encore si loin... Finalement ça déroule très vite à pied, le sentier étant complètement sec. Cette approche ne doit pas être une partie de plaisir encore enneigée, sans parler des risques d'avalanches. C'est un vallon qui se consomme au printemps.
La neige commence peu avant le Replat, à 1700m. Je chausse les skis en scrutant cette grande face de plus de 1300 mètres devant moi. Plusieurs lignes de progression sont possibles, les pentes d'accès à la face NE du Petit Roux sont larges... Et soutenues! Une fois engagé, l'inclinaison ne repassera jamais en-dessous des 30°. Par neige dure, il faut rester vigilant à la montée, une chute mal placée pourrait être difficile à enrayer...
La montée de la combe du Replat passe vite tandis que la neige se transforme en surface. Le soleil donne désormais, quelle chance! Cela rassure de savoir qu'on ne va pas skier des pentes en neige dure... La face NE se rapproche, je cherche les cheminements possibles et me laisse tenter par les anciennes traces gravées dans la face. L'itinéraire suit un Z, et comme tout Z qui se respecte, il faut accepter une certaines exposition. Le suspens est grandissant, c'est plus original de parcourir un cheminement tortueux que rectiligne. La poudre encore faiblement tassée et déjà bien humidifiée laisse présager une descente confortable...
Le couloir d'accès tourne à gauche, traverse au-dessus des rochers, puis on atteint une belle écharpe conduisant à l'ultime face NW suspendue, magnifique !! C'est un grand moment de bonheur d'atteindre cette face intime et finalement plus accueillante qu'elle ne paraît depuis la vallée. Le sommet est un belvédère de premier choix, notamment sur le haut vallon de Lanchâtra, la Tête de Lauranoure et la Grande Muzelle, toutes proches, sans parler de tout le reste des Ecrins. La météo permet de se préparer tranquillement pour la descente, il fait chaud, pas de vent, mais les cumulus se forment un peu partout à l'horizon.
Il est 11H30, c'est parti pour la descente. Quelques virages pour s'échauffer dans la face NW suspendue, en neige froide avec des passages tantôt neige dure, tantôt poudre! Et oui, il en reste encore un peu... J'arrive en haut de l'écharpe, fin prêt à en découdre. La neige est facile et la pente pas si raide, mais n'oublions pas que cela se passe au-dessus des rochers. Expo oblige, il faut rester précis et vigilant. J'arrive au crux, la traversée déversante est en poudre transformée, l'ancienne trace de descente ne se sent même pas, j'enchaîne des virages courts sans prendre de vitesse. Ca déroule très bien, j'enchaîne alors dans le couloir d'accès, tout de même assez raide. J'envoie un peu de neige en bas à chaque virage mais sa texture reste très agréable et sécurisante malgré les quelques goulottes en rive gauche qui commencent à se former.
J'en termine avec le couloir et rejoins les grandes pentes de la combe du Replat. Encore presque 1000 mètres de descente soutenue dans une très bonne transfo, plus molle sur le haut qui n'est pas encore complètement tassée. Je profite des contre-pentes orientées Nord où la neige est restée plus froide. Sous 2000m, je finis par de la bonne moquette à poils ras... où longs? Bref, c'était bien bon...
Sur le chemin du retour, je repense à ce beau périple, le cœur léger... Et un peu fatigué tout de même, les belles bambées dans les Ecrins savent se mériter !!