Départ : Täschalp (2203 m)
Topo associé : Dufourspitze, Les 4000 de Zermatt
Sommet associé : Dufourspitze (4634 m)
Orientation : T
Dénivelé : 6750 m.
Ski : 4.1
Sortie du jeudi 18 avril 2013
Conditions nivologiques, accès & météo
Globalement beau, chaud, absence de ventEtat de la route :
Altitude du parking : Tasch 1430
Neige dure, tassée, soufflée sur les sommets.
Toutes les conditions selon les expositions et l'heure de redescente en dessous.
Glaciers biens bouchés.
Altitude de chaussage (montée) : 3800
Altitude de déchaussage (descente) : 2075
Activité avalancheuse observée :
RAS sur les itinéraires empruntés au dessus de 3000.
En revanche, beaucoup de coulées de neige humide en versant W-SW en dessous de 3000 notamment dans les pentes au-dessus du vallon de Taschalp
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec CAF Annecy : Françoise, Colette, Brigitte, Patrice, Jacques, Kleber, René
Zermatt>Breithorn>Monte Rosa Hutte - Signalkuppe>Monte Rosa Hutte - Monte Rosa Hutte>Britanniahutte - Strahlhorn>Britanniahutte - Rimpfischorn>Zermatt
Annulé l'année dernère pour cause de mauvais temps, avec René nous avons compté encore cette année sur la chance, pour nous offrir un créneau météo suffisant afin d'aller rendre une petite visite aux 4000 de Zermatt.
Initialement prévu sur 7 jours notre séjour sera ramené à 5 jours bien remplis.
J1 : + 950 m
Départ d'Annecy 3h15 - arrivée à Tasch 6h30. A peine le temps de se dégourdir les jambes et s'équiper que notre taxi nous emène pour nous déposer à l'entrée de Zermatt.
Quelques dizaines de minutes suffiront dans les rues de Zermatt pour arriver aux remontées mécaniques.
Titre de transport en poche (en échange de 64 FS), nous pouvons partir à l'assaut des sommets valaisans.
Le 1er qui nous saute à la figure et qui nous accompagne jusqu'au sommet du Klein Matterhorn, le Cervin bien sûr !
Arrivée au sommet grandiose et des 4000 à portée de main !!
Pour commencer le classique Breithorn (4076 m) pour une 1ère mise en jambe avant de rejoindre par une traversée descendante puis une légère remontée le Schroarxtor. Pause repas ici avec sous le nez Pollux et Castor, avant d'entamer une longue descente du Schroarxtorgletscher. Descente somptueuse entre larges pentes et passages de séracs.
Vers 2500, repeautage pour une longue longue remontée sous la chaleur au refuge du Mt Rose. interminable !
Refuge du Mt Rose "flambant neuf", plutôt pas mal. C'est grand et confortable, c'est un peu l'usine mais on y est plutot bien.
J2 : + 1600
La journée de la veille a déjà laissé des traces dans les organismes : une journée longue, une grosse chaleur et pas le temps de l'aclimatation, et aujourd'hui nous partons pour le plus haut sommet de notre séjour : Silgnalkuppe (4554 m).
Réveil 4h, départ 5h, on est pas encore bien frais, mais on se fond dans l'agitation des différentes cordées pour se mettre en route.
Le petit jour arrive vers les 6h, ce qui rend un peu plus facile la recherche du bon itinéraire... des fois qu'en suivant le gros des troupes on se retrouve au sommet de Norden comme la plupart des groupes partis devant nous.
La montée est longue et l'environnement est surdimensionné. Nous montons lentement pour laisser personne en chemin, il nous faudra pas moins de 6h pour atteindre le sommet.
Le refuge Margherita que l'on atteint à pieds trône sur le sommet du Signalkuppe. Quelle idée de l'avoir posé à cet endroit !? En tout cas si l'on veut aller aux toilettes la nuit, vaut mieux pas se tromper de coté. La vue est vertigineuse.
La pause au sommet est courte, l'air est frais et l'altitude commence à taper un peu.
La descente est en neige dure jusque vers 3400, ca secoue pas mal. La suite, neige plutôt humide et lourde : pas du grand ski, mais un joli sommet en poche.
J3 : +1600
Sans doute l'étape clé du raid. Objectif : ralier Britanniahutte.
Tout commence par une traversée horizontale et le passage d'un éperon rocheux qui permet de basculer sur le glacier voisin. Repéré la veille au soir, ca semble pas trop difficile...
Petite surprise au départ : tempête de neige :-(( On redescend vite de notre petit nuage et on se dit que c'est pas gagné.
Dans l'obscurité nous suivons de vieilles traces en espérant garder le bon cap. A l'approche de l'éperon rocheux visé nous éprouvons quelques difficultés à trouver le passage repéré la veille.
Tant bien que mal, dans une neige qui n'a pas regélée nous arrivons à retomber sur des traces qui nous mènerons au petit collet nous permettant de basculer (altitude 2800 environ). Cette petite sauterie nous aura quand même couté 2h et pas mal d'efforts. Mais ça s'est fait. Et la météo entre temps s'est arrangée ; tout va bien.
La remontée au Stockhornpass (3789 m) se fait dans un grand désert blanc que nous découvrons à la faveur des éclaircies qui se font de plus en plus généreuses.
Nous effectuons les 200 m de descente avec les peaux, dans une neige de rêve (quel gachi ! ce qui aura bien fait grincer mes petits camarades) avant de traverser le Findelgletscher et de remonter à l'Alderpass, le gros morceau de la journée.
Remontée arrassante pour plusieurs d'entre nous. C'est long même si ça semble près. Ca monte raide sur la fin même si de loin pas tant que ça. Ce passage est à ne pas sous estimer car la pente sans jamais être très raide peu devenir technique si la neige est dure.
Nous voulions faire au passage le Strahlhorn (4143 m) car sur la carte ça semblait à 2 pas, mais la réalité nous a rendu à la raison.
Donc direction Britannia, le sommet sera pour le lendemain.
Longue descente de l'Allalingletscher pour rejoindre le pied du refuge qu'il faut atteindre par environ 100-150 m de remontée encore en pleine chaleur.
Très bon accueil en arrivant et hotesses charmantes pendant les 2 jours en ce lieu.
Le confort de Britannia n'est pas celui du Mt Rose, on retrouve le confort d'un refuge vieux de 100 ans ; c'est juste qu'on s'habitue vite au confort...
J4 : +1400
Cette étape est pour certain le moment d'un break et pour d'autres la suite des 4000.
Objectif, le 4000 laissé sur notre passage la veille.
Démarrage en douceur (reveil 5h-départ 6h), journée de récup' et plaisir du matin au soir.
Le petit jour commence à se lever, les frontales servent juste pour descendre du refuge avant de peauter et de partir avec les premières lueurs du jour.
La température comme tous les matins est très agréable, c'est mieux qu'en rêve.
La lumière aujourd'hui est parfaite et idéale pour les photos. Les appareils mitraillent tout du long.
Nous faisons une petite pause à Alderpass avant d'attaquer les 400 derniers mètres. Un petit passage technique au niveau des séracs pour passer sur l'arête (couteaux appréciés) ensuite c'est un billard jusqu'au sommet.
Les 20 derniers mètres se font à pieds, avec crampons c'est mieux (mais pas obligatoire).
Pas mal de monde sur le sommet et pas beaucoup de place ! Mais on peut reprocher à personne d'être là compte tenu des conditions météo exceptionnelles de ces derniers jours.
Les conditions de descente sont excellentes. Neige dure en haut jusque vers 3600 mais bien skiante, ensuite moquette jusqu'au pied du refuge qui rattrappe la descente en peaux du Stockhornpass la veille.
Le point météo du soir ne nous laisse rien présager de bon pour vendredi et samedi. Donc pas d'autre choix que d'écourter notre raid et de prendre la décision de rentrer un peu plus tôt.
Nous décidons de laisser de coté l'Allalinhorn et l'Alphubel pour une autre fois et choisissons de rentrer par le Rimpfischorn.
J5 : +1200
Longue étape que l'on commence comme la veille et qui se poursuit par l'Allalinpass.
On laisse un peu de matos sur le passage avant de monter sur l'épaule du Rimpfischorn à 4001 m.
Le sommet est tentant et bien plus alpin que les sommets des jours précédants. La neige est dure et le sommet un peu sec.
Les conditions ressemblent plus à une course d'alpi qu'à une course de neige hivernale. Nous ne sortirons pas ce sommet cette fois-ci, même si 2 d'entres nous arriverons au sommet du petit couloir du milieu (quelques guides avec leurs clients parviendront au sommet)
Belle descente dans une neige encore poudre jusqu'à 3640 avant de se transformer en moquette par la suite. Grand ski sur neige de printemps jusqu'à 3000. Ensuite, ça se corse.
Nous avons choisi la descente directe sur Mellichsand pour éviter la petite remontée qui nous aurait amenée sur le refuge de Taschhutte.
La neige devient rapidement molle puis très très molle jusqu'à nous faire faire des baignoires à chaque virage.
C'est physique et pas franchement rassurant. On y va en douceur et prudemment, et après pas mal d'efforts nous arrivons plutôt soulagés jusque dans le vallon de Taschalp.
S'en suit ensuite une longue partie de pousse bâtons dans une neige sans fond qui va nous ramener sur la route menant à Tasch.
Fin d'enneigement à 2075 m, la suite se fait à pieds jusqu'à ce que notre taxi vienne nous chercher et abrège cette petite partie de plaisir.
Ce que nous retiendrons, ce sont des conditions exceptionnelles en haute montagne, qui nous aurons permis de parcourir un itinéraire nous menant de sommets en sommets durant 5 jours, et qui nous auront permis de nous échapper quelques jours dans un autre monde à la dimension hors normes.





















































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Les 4000 de Zermatt 


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