Départ : Ailefroide (1522 m)
Topo associé : Brêche Victor Chaud, Couloir Pelas Verney, en boucle
Sommet associé : Brêche Victor Chaud (3142 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1800 m.
Ski : 5.3
Sortie du dimanche 8 avril 2012
Conditions nivologiques, accès & météo
Ciel bleu et quelques rares nuages sur les sommets alentours, créés par le fort ventEtat de la route : nickel
Altitude du parking : garé au parking d'Ailefroide
Il a bien neigé cette nuit dans le secteur! Les traces des gens qui sont montés la veille pour aller dormir au refuge du Sélé n'étaient presque plus visibles.
Bonne poudreuse dès 2000m mais qui s'humidifiait très vite au soleil après 11h. Dans le couloir, c'était assez irrégulier : entre les purges passées et les purges en cours, on voyait un peu de tout. Des bonnes zones de poudreuse donc mais aussi quelques zones en neige dure.
Altitude de chaussage (montée) : vers 1700m
Altitude de déchaussage (descente) : 1600 en restant en rive droite
Activité avalancheuse observée : de nombreuses purges en aérosol, déclenchées par les vents forts (voire très forts!) sur les crêtes. Parfois, cela dépassait le simple aérosol au point de créer des débuts de coulées.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par akolastiko)
On était partis pour aller vers le Coolidge et c'est un changement de plan de dernière minute qui nous a fait nous diriger vers la brèche Victor Chaud dont nous rêvions tous les deux secrètement.
Dès le début nous ne sommes pas déçu de notre choix : ambiance hivernale et peu de monde dans le vallon, je ne peux pas me retenir de sortir l'appareil photo! Dès 2000m on commence à brasser et très vite le couloir est en vue : on s'attend déjà à un bon gros brassage dans le couloir, ça va être la fête des cuisses...
Du coup Lolo se la joue "Tour de France" : il amène son sprinter (moi) dans son sillage jusqu'au départ du sprint (comprendre le pied du couloir ;-) )
Arrivé au pied du couloir, un gros aérosol dévale le couloir sans faire de bruit : encore sur les skis, nous avons juste le temps de nous carapater pour sortir de l'axe du couloir. Nous hésitons alors à continuer mais après de longues tergiversations et observations du manteau on se dit que c'est pas plus mal, la purge est passée et nous pouvons y aller.
Contrairement à ce que nous pensions, nous n'avons pas trop brassé dans le bas du couloir : on sent qu'il a déjà été purgé avant les chutes de neige et que l'aérosol qui vient de passer l'a bien nettoyé de sa couche de poudreuse à certains endroits. Du coup, à part quelques rares passages, on trouve toujours un endroit avec une bonne sous-couche dure où l'on ne s'enfonce pas trop, quitte à louvoyer un peu. On continue alors sans problèmes jusque 2700m où l'on se rend compte que la zone juste au dessus est régulièrement soumise à de gros aérosols déclenchés par les vents sur les crêtes. On s'en prend un dans la gueule qui, en plus de nous aveugler pendant une bonne trentaine de secondes, déclenche une mini-coulée au centre du couloir.
Nous faisons donc demi-tour sur-le-champ : contrairement à ce que nous pensions en nous lançant dans le couloir, le vent continue à déclencher des purges de taille variables, souvent limitées à un simple aérosol aveuglant, mais pouvant aussi devenir plus conséquentes. La question ne se pose plus pour nous : nous redescendons.
Les 200 mètres de poudreuse qui séparent le pied du couloir du lit du torrent sont un régal, du pur 5 étoiles. Il n'est même pas 10h30 et nous ne pouvons pas laisser toute celle belle poudreuse intacte. Nous prenons donc la direction du glacier des Boeufs Rouges, juste histoire de prendre un bain de powpow.
D'ailleurs heureusement que nous n'avons pas visé le col des Boeufs Rouges (le topo est dans le toponeige Ecrins Est) : ça ne passe pas du tout, il y a un très gros passage en glace vive. Ca nous aurait fait un double but :-) Du coup on s'est gavé de poudreuse dans la descente, mais pour ça les photos feront l'affaire!
Le mot de la fin : déjà que nous étions plutôt content d'avoir fait demi-tour dans un couloir qui nous faisait rêver tous les deux, cette session poudreuse achève définitivement le dernier petit bout de frustration qui aurait pû mûrir en nous!!
Tant que j'y pense : au pied du couloir nous avons croisé 3 surfeurs qui semblent avoir réalisé le couloir alors si vous passez par là n'hésitez pas à nous dire comment c'était :-)