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Sorties > Valais E - Alpes Pennines E > arête E Allalinhorn 4027: mission crevasses

arête E Allalinhorn 4027: mission crevasses ⭐

Massif : Valais E - Alpes Pennines E
Départ : Saas Fee, station Hannig (2336 m)

Sommet associé : Allalinhorn (4027 m)

Dénivelé : 2200 m.
Ski : 3.1

Sortie du samedi 14 juin 2025

foulquierhugo

Conditions nivologiques, accès & météo

Météo/températures : orages / pluies / chaud 
Conditions d'accès/altitude du parking : ras
Altitude de chaussage/déchaussage : 2300 - 2200
Conditions pour le ski : bonnes 

Conditions nivo et activité avalancheuse : 

Glacier complexe à naviguer et domaine skiable complètement défiguré par les pelleteuses qui creusent à même le glacier pour enneiger les pistes et boucher les crevasses des pistes. Spectacle triste à voir et surtout bien bien complexe et galère à naviguer (des gouffres de dizaines de mètres et des crevasses et zones crevassées énormes)

Skiabilité : 🙂 Bonne

Compte rendu

Itinéraire suivi : départ saas Fee à pieds (remontées fermées) -> britanniahut (non gardée) ->  arête E allalinhorn et descente par le glacier et le domaine 
Horaires : départ 3h30, sommet 8h30… voiture 13h après 2h30 de bourbier dans le domaine et le glacier…


Je pensais avoir rangé les skis après le Mont Blanc mais bon, Aurelie m’a bien motivé et avait bien raison car sans les skis c’était but garanti. Une super sortie! l’Allalinhorn n’étais pas à la base un sommet qui me faisait rêver au vu de la sur-fréquentation de cette montagne dû à la facilité de la VN et de son accès + qu’aisé via les remontées. Hors, aujourd’hui, nous étions 3 au total au sommet et personne dans la VN ! Donc la je dis oui. L’arête E est magnifique, et le panorama également. J’ai eu une grosse pensée et un moment de tristesse en regardant l’arête où est décédé mon héro… Patrick Berhault. Pour les condis: Presque aucun regel, à ski ça allait mais l’arête en crampon… j’en ai bien chié à tracer certaines parties pour parler franchement. Le ressaut était en mixte avec des placages douteux et en plus quand tu perds ton piolet ça ajoute du piquant. (Si quelqu’un y passe, il doit traîner quelque part sur le glacier en bas (gully orange)). La descente du glacier a été laborieuse et louvoiement entre d’énormes crevasses dont certains passages étaient infranchissable… puis vint la galère: arrivé sur le domaine skiable nous nous pensions sortis d’affaire: aucunement. Des repeautages, des crevasse énormes, des pelleteuses qui massacrent le glacier en faveur de neige consommable pour le domaine skiable… on a quand même pu éviter les orages ! Merci à Aurelie pour la bonne humeur et cette belle course ! 


Commentaires

M
marcskie, le 14.06.25 21:40

Le pelleteuses ne creusent pas le glacier pour récupérer de la neige pour le domaine skiable.
Comme tu as pu le constater les crevasses sont énormes et il y a des zones qui seraient limite des séracs.
Ils rebouchent simplement les crevasses pour pouvoir exploiter le domaine skiable.
Aucun domaine skiable sur glacier ne rebouche pas les crevasses sur ses pistes.
Saas-Fee a un glacier très tourmenté et des crevasses monstrueuses, donc bien plus de travail que des stations comme Tignes ou les 2 Alpes.

Par ailleurs ça ne change strictement rien à la fonte du glacier, il n'y a qu'à voir les claques que se ramassent des glaciers non exploités.

Et c'est probablement aussi grâce au enneigeurs que tu as pu descendre aussi bas à ski.

M
marcskie, le 14.06.25 21:40

Mais merci pour le cr et les photos :)

foulquierhugo, le 14.06.25 21:51

Salut ! Merci pour avoir éclairé sur la première partie de ton commentaire, c’est vrai que les crevasses sont particulièrement énormes… en cherchant une sortie je suis tombé nez à nez avec des gouffres et me suis fait assez peur. De manière générale je n’aime pas l’artificialisation des sols, le ski alpin et ce qui l’entoure, creuser dans le glacier pour en poser la matière ailleurs, peu importe la raison, ça me rend triste. J’écris les CR pour mes proches et moi, mais je donne volontiers les condis pour les autres ! 

Bonne fin de saison 

chihuahua4, le 15.06.25 18:49

en tout cas c'est drôle 

foulquierhugo, le 15.06.25 18:53

 chihuahua4 non, pas du tout.

J
jvo13, le 15.06.25 20:17

Impressionnante la photo 6! Je m'interroge: comment sont ancrés les pylones? J'imagine qu'ils vont chercher le rocher sous le glacier?

M
marcskie, le 15.06.25 21:03

 jvo13 : 
Chercher le rocher sous le glacier, désolé je n'ai pas pu m'empêcher de rire. 
Tu n'a pas idée de l'épaisseur de glace à cet endroit. 
Par ailleurs le glacier se déplaçant ça arracherait tout.

A la base du pylône il y a un câble sur lequel est fixé un gros cube de béton. 
Le bloc de béton est enfoui dans la neige. 
Toutes les x semaines il faut ouvrir le trou, sortir et déplacer le bloc de béton dans un nouveau trou créé à cet effet vers l'amont vu que le glacier se déplace vers l'aval.

Les pylônes sont aussi stabilisés par des câbles qui passent au sommet des pylônes.

Sur des téléskis se trouvant sur des zones assez plates les pylônes reposent parfois sur des patins fixés dans la glace ou la neige au moyen de pieux. Il faut aussi les déplacer régulièrement mais l'opération est nettement plus facile que pour les blocs de béton.

Et régulièrement il faut aussi redonner un coup pour reboucher les crevasses qui se rouvrent au fur et à mesure que le glacier se déplace.


M
marcskie, le 15.06.25 21:10

 foulquierhugo : 
En plus du ski de rando je fais aussi du ski en station et j'ai beaucoup skié sur ces glacier en été, et je suis aussi passé en ski de rando ou en alpi durant les gros travaux de préparation.
Et ça ne me choque pas outre mesure car contrairement à des pistes hors glacier qui sont passées au bul, les travaux sur glacier sont réversibles.
Je trouve beaucoup plus moche les terrassements faits hors glacier car ceux sont visibles de manière permanente, mais je comprends que ça puisse choquer quand on a pas l'habitude.
Je fais aussi une distinction entre la montagne exploitée et celle laissée à un état plus naturel.

David Z, le 16.06.25 06:55

En tous les cas, merci marcskie pour tes infos ! 

P
Pignouf, le 16.06.25 13:58

Merci d'éclairer la communauté car les randonneurs ont appris à skier en station et profitent largement des infras, le véritable problème c'est l'accès tout voiture contrairement à la suisse avec son réseau ferroviaire

titoutim, le 16.06.25 19:20

Salut  marcskie merci pour tes éclaircissements,

Je me permet de faire remarquer que ton analyse sur la fonte est sujet à discussion - 

A priori, (parce que je ne suis pas scientifique) Lorsque la surface de la neige est travaillée, elle fond beaucoup plus rapidement qu'une surface uniforme car cela permet à l'eau de fonte de s'infiltrer, de fragiliser la couche de glace sur une grande épaisseur tout en créant des "canaux" de chaleur (l'eau étant plus chaude que la glace)

L'albédo est également optimal sur une surface plane ce qui est moins le cas après le passage de chenilles.

A l'échelle des travaux qu'on voit sur les photos, l'impact est forcément considérable sur ces zones là.

Sans rentrer dans les débats plus profonds (que les crevasses :D) sur la nécessité de ces travaux - Sportivement

P
Pignouf, le 17.06.25 14:02

A fortiori la neige compactée résiste mieux à la fonte par l'effet de surface au vent (lisse) et une densité supérieure à une température donnée. Travailler la neige permet aussi de combler les zones grises, l'idée est de maintenir l'eau en altitude. D'un autre coté nous avons le réseau routier secondaire le plus dense d'Europe et on déneige mécaniquement 15 cols, plus l'entretien des routes avec le ruissellement qui va avec. Je suis pas inquiet le postulat scientifique met 20 ans pour être admis. 

titoutim, le 18.06.25 00:11

 Pignouf je n'ai pas tout à fait compris dans quel sens allait la dernière phrase de ton commentaire ? :)
Pour les zones grises, ça me paraît logique en effet, à condition qu'il y ait ensuite un compactage, j'imagine donc qu'il faudrait que ce soit damé après le pelletage.

titoutim, le 18.06.25 00:12

 Pignouf je n'ai pas tout à fait compris dans quel sens allait la dernière phrase de ton commentaire ? :)
Pour les zones grises, ça me paraît logique en effet, à condition qu'il y ait ensuite un compactage, j'imagine donc qu'il faudrait que ce soit damé après le pelletage.

M
marcskie, le 18.06.25 09:26

Oui la neige damée et compactée résiste mieux à la fonte que la neige non travaillée, que ce soit sur les glaciers ou à des altitudes plus basses. 
Le fait de la travailler la rend plus résistante à la fonte que la neige non travaillée.

Quand la neige devient sale en dehors des pistes, et donc plus foncée la neige damée régulièrement reste plus blanche.
Le blanc réfléchissant plus la lumière du soleil et absorbant moins son énergie elle fond donc moins vite.

Le glace étant protégée par la neige elle sera attaquée moins tard que les zones à côté des pistes.

Sur certains glaciers des pièges à neige sont créés, ce qui permet de récupérer la neige emportée par le vent, et aussi éviter que le vent n'emporte de la neige fraiche.

Exploiter un domaine skiable sur glacier n'accélère donc pas sa fonte et n'a aucun impact sur son retrait.

Le seul responsable de la fonte des glaciers c'est le réchauffement climatique.

Si la zone d'accumulation est suffisamment alimentée en neige et qu'elle se trouve en dessous de la ligne d'équilibre à la fin de l'été alors cette neige à une chance de rester et de se transformer en glace, alors le glacier grandi et regagne du volume, si la zone d'accumulation n'est pas assez alimentée ou/et fond trop alors elle se trouve au dessus de la ligne d'équilibre et le glacier recule et perd du volume.

Certains glaciers se retrouvent complètement à nu à la fin de l'été, ce qui veut dire qu'ils ne sont plus alimentés, et du coup ils fondent très vite.

Certains glaciers non exploités ont perdu environ 5 à 6 mètre d'épaisseur de glace par été ces 2 ou 3 derniers étés.
Pourtant ils ne sont pas exploités. Regarde les publications du glaciologue Suisse Matthias Huss.

Et aussi de ce que je vois, soit de glaciers ou je vais régulièrement, soit de glaciers que je compare sur des photos, qu'ils soient exploités ou non la fonte est très rapide.

La seule chose qui empêcherait la disparition des glaciers c'est que les températures baissent à nouveau.

P
Pignouf, le 18.06.25 11:08

Bonjour titoutim hélas l'épistémologie n'est pas partagée par tous et conduit à des impressions ou des avis non scientifiques. Nous avons de nombreux exemples, comme la pastille verte sur les véhicules diesel en 2000, la destruction des industries dites bas de gamme, la perte du savoir-faire nucléaire.
L'instinct et l'opinion nous montrent souvent que l'on passe à coté, soit de la causse profonde, soit d'une action plus efficace.
Cette approche est souvent peut visible car elle n'est pas concomitante avec la situation, d'où le délai pour changer les mentalités.
L'aménagement de la montagne n'échappe pas à cette règle, les orientations, les effets de masque, sont des solutions qui impactent l'aval, notamment pour éviter l'étiage des cours d'eau.
Pour finir sur une note positive, l'aspect des remontées mécaniques avec la réduction du nombre de pylônes et les sièges débrayables ont diminué l'impact visuel.

T
taramont, le 19.06.25 07:04

Aussi impressionnante que la fonte des glaciers est l’énergie déployée pour défendre leur exploitation mercantile.

M
marcskie, le 19.06.25 08:26

Les glaciers fondent et ce n'est pas le fait de supprimer leur exploitation qui va ralentir le processus.
Les déplacements en voiture pour aller au départ des itinéraires de ski de rando polluent aussi.
En quoi les activités du premier sont elles pires pour l'environnement que celles du second ?

Internet est aussi un gros émetteur de Co2, est toi comme moi on y contribue aussi.

titoutim, le 19.06.25 12:35

 marcskie techniquement et scientifiquement parlant, très arguments touchent. 


Reste que la raison pour laquelle ce travail est fait, c'est l'exploitation d'un domaine skiable, dont l'accès se fait principalement en voiture, qui est la première cause d'émission de CO2 en Europe. 

C'est un peu le serpent qui se mord la queue... 

Dans ce contexte, les travaux réalisés sur les glaciers ne sont clairement pas défendables. 

Surtout quand on connaît le reste des impacts liés aux domaines skiables... 

P
Pignouf, le 19.06.25 15:25

titoutim il ne s'agit pas de défendre l'exploitation des glaciers mais de montrer les actions les plus impactantes sur le plan environnemental.
L'exemple des routes touristiques en est un, avec comme corolaire l'accès à la haute montagne en voiture. Le col du Galibier est sur-fréquenté  les marcheurs vont n'importe où et détruisent  le sol millénaire. Pour info je le fréquente en vélo par l'ancienne route. Oui l'exploitation des glaciers coûte de l'argent mais le client paye le transport, je sais l'argent c'est mal.
Dernier exemple, on interdit certaines côtes pour les mêmes raisons voir la Pointe du Raz.
La montagne en Europe et à fortiori en France et un écosystème et un environnement avec des gens dedans.
Il ne s'agit pas pas refaire le plan neige des années 60, qui est dans son époque. Mais de regarder les 4000 ans de conquête pour adapter sa démarche et son onanisme. 
Pour finir j'ai des photos des cours d'eau dans les années 70 et maintenant, les progrès en terme de pollution sont remarquables. 

Cette sortie
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