Altitude de chaussage/déchaussage : 1530 au départ de l'unique piste encore enneigée à 7h Conditions pour le ski : Bonne à 13h sous le sommet --> 3400m en S / Moyenne dans le couloir du Govard avec quelques requins et de plus en plus lourde / bonnes sur l'ex glacier du Govard en Rive gauche / Bonne sous le col des hauts en direction du SW
Conditions nivo et activité avalancheuse : Il reste encore des zones non purgées en neige fraiche humide, pouvant occasionner des départs sous les skis - >2500m il y a des zones avec bcp de neige fraîche humide.
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Itinéraire suivi : Départ 7h du pied de la piste d'aussois, qu'on remonte jusqu'au sommet du TS de l'Armoise pour retrouver Meddhi et une bonne vingtaine d'autres randonneurs qui nous suivent tous en direction de la dent parrachée - Remontée par la brêche de loza en bonnes conditions de cramponnage, neige dure portante - Traversée vers la face supérieure, neige pourrie vers 3400 un peu meilleure ensuite - Sommet
Redescente par le couloir S du govard jusqu'à 2600m puis remontée au col des hauts par une jolie brêche en gardant les peaux.
Horaires : 7h aussois / 9h20 au TS de l'armoise 2600m / 11h30 au sommet de la brêche Loza / 12h45 au sommet / 13h45 en bas du couloir / 14h pour la casse du ski / 14h15 pour la tentative d'attelle / 15h45 au col des hauts / 16h45 retour station
Vive les péripéties, qui donnent du piment à la vie.
Au delà de l'exploit physique (oui oui messieurs dames) - on retiendra surtout l'atelier pliage de ski réalisé avec succès en bas du couloir S.
Je vous redonne le contexte, vous allez voir c'est amusant.
Vers 10h30, un passage en neige dure sous la brêche de loza nous mène tous à tester notre équilibre - Ca glisse, ça zippe, ça râle, certains mettent même les couteaux, imaginez !
Il y en a un qui ne semble pas gêné et qui monte, imperturbable sur la trace gelée. Interrogé sur cette réalisation remarquable, Medhi vante alors la rigidité de ses Vertical Eagle, idéale pour les traversées raides en neige dure ou les virages sautés,
3h plus tard, cette rigidité se trouve prise en défaut lorsqu'un des skis plie net sous la butée avant lors d'un tout petit plantage dans la neige lourde.
Est-ce que vous avez déjà vu un ski plié ? C'est très amusant croyez-moi.
En plus d'être inskiable évidemment, le ski effectue de façon régulière des levers de spatule, un peu comme un chien qui lève la queue ou un cobra qui se dresse pour voir ce qu'il y a de l'autre côté de la rivière.
Bref, c'est amusant, mais ce n'est pas très pratique un ski cassé.
Alors Medhi a tout d'abord tenté de faire des virages, bien sûr ça n'a pas fonctionné.
Ensuite, il a fait du dérapage et là chapeau parce qu'il est très fort Medhi pour le dérapage - on dirait même qu'il a fait l'école de damage tellement sa trace est lisse et rectiligne.
Après quelques hectomètres bien damés, il était fatigué alors Simon et Marion ont proposé de mettre une attelle au ski en utilisant un baton et du scotch.
Medhi était plutôt content et il est reparti en disant que c'était beaucoup mieux - Pendant ce temps, nous en avons profité pour faire quelques jolis virages.
Et puis sur le plat, Medhi a dit que l'atelle était cassée - Moi, j'ai trouvé que ça n'était pas très pratique une attelle cassée.
Du coup Medhi a repris la technique du dérapage.
On a imaginé beaucoup d'options différentes pour finir la sortie - et ce n'était pas facile de réfléchir avec le flot de soleil qui nous aspergeait le corps - et aussi après 2200m de dénivelé.
1/ Option 1, on séparer le groupe, certains terminent la boucle et vont chercher la voiture pour récupérer Medhi en bas du torrent de Bonne nuit - Option non retenue puisque ça oblige Medhi à skier alors que justement il ne peut plus skier
2/ Option 2, aller récupérer un sentier indiqué sur IGN, qui passe peut-être sur cette épaule qu'on voit plus bas vers 2300m et qui sera peut-être déneigé car il est plein sud et qui arrive peut-être à la voiture.
3/ Option 3, terminer la boucle comme s'il ne s'était rien passé
D'un commun accord, nous avons choisi l'option 3 et nous avons expliqué à Medhi que toute cette histoire n'était que le fruit de son imagination et qu'il fallait continuer normalement.
A partir de ce moment, il est devenu beaucoup plus raisonnable, il a remis ses peaux et il s'est mis à monter avec nous, parfois il faisait même des blagues au sujet de son ski cassé.
Par exemple dans les conversions, il mimait un ski tellement tordu qu'il fallait le soulever avec la pointe du bâton pour le faire tourner.
Au bout d'environ... un certain temps, nous avons rejoint une crête où il fallait mettre les skis sur le dos et là Medhi s'est senti normal car il n'était plus handicapé
Est-ce qu'il suffit d'enlever un membre pour ne plus se sentir handicapé ?
Après, nous sommes arrivés en haut du col des hauts et il n'y a pas eu débat, on était bien d'accord qu'il fallait redescendre.
Alors comme la neige était parfois très profonde et que la technique de dérapage ne fonctionnait pas toujours, on a inventé une autre technique, la béquille humaine
La béquille humaine, c'est facile - je vous explique en mathématiques
Imaginez un homme avec 2 jambes mais un seul ski = 50% d'appui
Imaginez 2 hommes avec 2 jambes et 3 skis = 75% d'appui
Je précise qu'on n'a pas essayé de faire des virages avec la béquille humaine, ça nous semblait bancal comme idée.
Medhi est tout de même tombé plusieurs fois, sans se faire mal, donc on a pu se moquer un peu, mais pas trop parce qu'il est quand même drôlement fort d'avoir terminé la rando.
D'ailleurs, quand nous sommes arrivés sur la piste, Simon a plié le ski correctement pour qu'il prenne moins de place sur le sac et Mehdi est descendu sur un seul ski
Skier sur un seul ski, ça fait drôlement mal aux cuisses, croyez-moi, mais ça marche et il a pu faire des virages dans les 2 sens.
Vers la moitié de la piste du jeu, un monsieur de la station nous a vu et nous a dit qu'on pouvait prendre le télésiège sinon la station allait fermer car il était déjà presque 17h.
Alors il a pris le télésiège et on s'est retrouvé en bas.
A part ça, c'était une belle sortie avec une belle équipe et de bonnes conditions, juste un peu long surtout l'arrivée au sommet avec le métronome dans la tête
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