Bleu de Bonneval et panini du Grand Paradis (8j de raid franco-italien) 
Massif : Grand Paradis
Départ : Route de Valsavarenche (Pont 1961) (1961 m)
Topo associé : Grand Paradis, Voie normale
Sommet associé : Grand Paradis (4061 m)
Orientation : W
Dénivelé : 9925 m.
Ski : 2.3
Départ : Route de Valsavarenche (Pont 1961) (1961 m)
Topo associé : Grand Paradis, Voie normale
Sommet associé : Grand Paradis (4061 m)
Orientation : W
Dénivelé : 9925 m.
Ski : 2.3
Sortie du dimanche 9 mars 2025
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : petite dépression puis 7 jours de beau temps
Conditions d'accès/altitude du parking : voiture garée à Bonneval-sur-arc
Altitude de chaussage/déchaussage : aucun portage
Conditions pour le ski : très bon enneigement - encore de la neige fraiche sur les versants Nord et de la neige printanière sur les versants Sud - moins de neige en Italie vers Chivasso/Savoia mais bonne neige sur Benevolo
Conditions nivo et activité avalancheuse : pas d'activité avalancheuse observée durant la semaine
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
J1 - Bessans -> Refuge d'Averole
J2 - Refuge d'Averole -> Refuge des Evettes
J3 - Refuge des Evettes -> Refuge du Carro
J4 - Refuge du Carro -> Refuge Vittorio Emanuele
J5 - Refuge Vittorio Emanuele -> Vittorio Emanuele (et sommet du Grand Paradis)
J6 - Refuge Vittorio Emanuele -> Refuge Benevolo
J7 - Refuge Benevolo -> Refuge du Prariond
J8 - Refuge du Prariond -> Bonneval
GPX approximatif (tracé à la main sur VisuGPX)
J1
Montée au refuge d'Averole après un ravitaillement en Bleu de Bonneval dans la vallée. Le poêle peine à réchauffer les lieux et on regrette déjà de ne pas avoir pris les duvets.
J2
À peine le raid entamé, nous sommes déjà contraints de faire demi-tour : dès les premières conversions du matin, le retour d'Est bat son plein. Après avoir tant bien que mal progressé au GPS en direction de l'Albaron, nous décidons de redescendre à Bessans pour mieux remonter aux Evettes par le fond de vallée.Une tentative de stop infructueuse (nous avons eu la bonne idée de laisser la voiture à Bonneval), une tarte aux myrtilles, et un passage au Proxi, nous voilà repartis vers les Evettes. Le quatrième luron, qui nous a rejoints entre-temps, nous tracera la route dans la nuit tombante. La fondue aux pommes de terre et le limoncello du week-end d'ouverture nous remonteront le moral après ce début laborieux.
J3
Journée exceptionnelle de traversée glaciaire où les 15 cm tombés la veille et la quiétude des lieux offrent une impression d’éloignement et d'isolement. Premier encordement sur le glacier du Mullinet pour atteindre le col de Trièves, suivi d’une superbe descente dans sa face nord. Une dernière montée nous conduit au col des Pariotes et au refuge du Carro, où les gardiens sont restés spécialement pour nous. Soirée intimiste d’échange et de planification de l’itinéraire italien : après quelques coups de fil, nous devons nous rendre à l’évidence. Il nous faudra pousser jusqu’à Vittorio Emanuele le lendemain, les refuges intermédiaires (Savoia et Chivasso) étant fermés.J4
Réveil énergique au Pas du Bouquetin, où les crampons permettent d'en rassurer certains. Hésitation devant un couloir un peu raide (mais bien enneigé), nous basculons finalement vers le vallon du lac Serru par le Colle della Rocca (qui porte bien son nom). S’ensuit une lente progression sur une route interminable et interminée qui nous mène à une descente scabreuse sur le hameau de Pont où nous faisons la rencontre d’un charmant couple de Grenoblois avec qui nous partagerons la trace jusqu’au Grand Paradis. 700 m de dénivelé plus tard, quelques branches de bois mort entassées sur nos sacs, et nous atteignons Vittorio Emanuele, où deux dortoirs exigus sont ouverts pour la saison d’hiver. Bien que le second ne dispose pas de poêle, nos amis décident de s’y installer (après que nous avons enlevé nos chaussettes dans la première pièce).
La journée tant redoutée de l'ascension du Grand Paradis s’apparente finalement à une journée reposante tant les conditions sont clémentes (et le Diamox efficace...). Nous ne sommes que six à fouler le sommet en ce mardi 4 mars. De retour au refuge, l’après-midi de farniente est particulièrement appréciée : baignade, lessive et bronzette au programme.
J6
Pour s'éviter la piste forestière gelée en ce début de matinée, nous faisons le pari gagnant de remonter 200m vers le fond du vallon pour redescendre dans une neige bien fraiche sur Pont. Nous apprendrons plus tard qu’un passage par le Colle della Punta Foura aurait permis d’éviter Pont (voir: www.camptocamp.org/routes/46935/fr/pointe-foura-traversee-refuge-v-emmanuel-refuge-chivasso).Razzia de cappuccini, panini et autres cornetti au bar de Pont devant chez qui nous campions en attendant l'ouverture. Puis nous repartons vers le col Nivolleta, privilégié à son voisin, le col de Leynir, jugé moins direct. Quelques mètres de cramponnage avant la traversée sur la vire qui prolonge le glacier Basei, un dernier passage raide pour atteindre le col, et nous filons vers Benevolo qui lui est rempli (mais pas un seul italien à part le gardien)
J7
Petit détour par le col de Bassagne pour profiter de la neige encore fraîche des versants nord italiens avant de rebasculer en France par la Galise. Nous arrivons vers midi au refuge du Prariond, où la gardienne nous fait comprendre que nous ne pouvions pas plus mal tomber : un héliportage est prévu dans 30 minutesNous nous faisons les plus discrets possible, observant le largage millimétré et le rangement organisé des fûts de bière, cageots de carottes et autres pots de compote qui permettront de tenir la saison. Pendant ce temps, nous comptons nos maigres réserves de nourriture. Nos regards de chiens battus auront raison du cœur de la gardienne, qui nous offrira quelques Mars qui nous éviteront la disette (en plus des vivres laissés par les randonneurs de l'hiver).
La fatigue commence à se faire sentir et les nuages sont de retour: nous optons pour le col du Montet plutôt que pour le passage plus alpin par la Grande Aiguille Rousse pour rebasculer en Haute Maurienne. Cette fois, la boulangerie de Bonneval est ouverte pour un dernier gueuleton (délicieux pain fourré au bleu de Bonneval) avant de nous séparer.
Les plus courageux poursuivront dans les Grandes Rousses, tandis que les autres rentreront se reposer.
Refuge des Evettes
Refuge des Evettes
Pas du Bouquetin
Pas du Bouquetin
Vittorio Emanuele
Arrête sommitale du Grand Paradis
La fameuse vierge
Commentaires
Pat irl, le 09.03.25 19:04Purée 😱...vous avez la caisse...quelle bambée c'est magnifique.. bravo à vous👍
B
bernie, le 09.03.25 20:31Bravo !
De retour du Grand Etret, nous vous avons croisé sur le parking à Pont. Vous nous aviez déjà bien impressionnés ! Sacrées bambées journalières. Bravo !
Arno74, le 10.03.25 09:09
Le retour à la réalité doit être compliqué!! 😁
En tout cas, magnifique raid!! Bravo!! 👏
Connectez-vous pour ajouter un commentaire
Pour soutenir Skitour, faites le bon choix