Sortie du dimanche 16 février 2025
N∇BL∇
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : iso 0° a 2000-2500m
Conditions d'accès/altitude du parking : arrêt obligatoire a la barrière du Casset
Altitude de chaussage/déchaussage : 1-2km secs sur la route allant au Gioberney. Préférer la route plutôt que le GR en contrebas car l'enneigement n'y est pas vraiment meilleur.
Conditions pour le ski : Neige humidifiée par le soleil qui regèle la nuit en formant une croute parfois jusqu'à 15-20cm d'épaisseur. En descente : neige transformée et moquette de luxe!
Conditions nivo et activité avalancheuse : Des coulées humides au départ des rochers se sont formées un peu de partout avec le redoux. Pour accéder au refuge d'anciennes vieilles et imposantes coulées sont à traverser.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Itinéraire suivi : Montée au refuge du Charbournéou en 4h30 le samedi, montée au pic Jocelme le dimanche matin de 6h30 à 13h (il fallait tout tracer, d'où le temps de montée un peu excessif), et redescente en 3h jusqu'à la voiture
Le récit du Petit Nicolas:
Ce week-end, c’était l’aventure avec le copain Sylvain. On allait dans un refuge non gardé, et alors ça, ça en fait des choses à emporter ! À croire qu’on partait pour une expédition polaire! En plus des sacs un peu lourds, on avait une corde et un baudrier avec des broches qui faisaient "cling cling" à chaque pas. C'était drôlement chouette, on aurait dit qu'on portait un coffre au trésor rempli d'or, sauf que non, c'était juste du matériel pour monter sur un glacier. Enfin, un glacier… M’est d’avis que le glacier exposé plein sud à 3000 mètres, il devait être autant en forme qu’un cornet de glace que tu achètes sur la plage et qui dégouline dès que tu reviens sur ta serviette. Mais bon, les broches, ça fait sérieux. C’est comme les ambulances sur la route, ça fait du bruit et tout le monde les laisse passer. Sauf que nous, on n’a pas de gyrophare, et ça, c’est vraiment dommage.
Et puis, pour bien commencer l’aventure, Sylvain est arrivé avec une surprise : des talkies-walkies que son papa lui a offerts ! Ça, c’était super parce qu’on pouvait dire plein de bêtises dedans. Alors, on a commencé par faire les sérieux, en disant que c’était hyper important, que ce n’était pas du tout pour faire les guignols, que c’était vraiment utile et tout et tout. Et puis une fois qu’on avait bien expliqué ça, on a décidé qu’on devait se donner des surnoms comme dans les films et qu’on dirait "Roger, Roger" même si personne ne s’appelait Roger. Et puis on a oublié le coup des surnoms, dommage, c'est peut être donc ça, grandir? En tout cas, si c'est ça, moi, je veux pas.
Enfin toutes ces histoires, c'était pendant la marche d'approche et quand elle s'est terminée, on a attaqué la montée pour aller au refuge et là, plus personne ne voulait parler dans les talkies, parce qu’on soufflait comme des bœufs asthmatiques. Quand on est enfin arrivés au refuge, on avait une faim de loup! Et là, Sylvain a dit :
— Imagine, ils ont oublié une canette de Coca dans le refuge. Ce serait pas génial ?
(Le Coca, c’est un nom de code ici pour parler d’une boisson que boivent les grands et à laquelle les enfants n’ont pas droit, parce qu’après, ils peuvent faire des bêtises comme danser sur la table, et une table, c’est pas fait pour ça.)
Ensuite, il est entré dans le refuge et il en est ressorti avec des étoiles dans les yeux. Apparemment, il n’y avait pas qu'une canette de Coca… il y en avait des caisses entières! Bon, il s’est avéré que ces canettes n’avaient pas été oubliées par des explorateurs. Elles trônaient bien en évidence pour attirer les voyageurs de passage, comme Ulysse dans mon livre d’histoire quand il rencontre les sirènes. Sauf que là, ce n’était pas comme avec les sirènes : il fallait juste payer 5 euros, et en plus, personne ne nous attachait au mât du navire… déjà parce qu’il n’y avait pas de navire.
Alors, on a siroté notre Coca en regardant la vallée à travers la baie vitrée du refuge, en se disant que c’est encore plus chouette quand on est tout seuls. Et puis, on a vu des gens qui montaient… c’était un peu triste d’avoir de la compagnie, mais bon, ils étaient très gentils en vrai.
Le lendemain, on est partis du refuge sous la lumière de la lune, avec les broches qui tintaient sur le baudrier, dans une magnifique vallée en direction du Pic Jocelme. Il n’y avait vraiment personne, pas même une trace pour aider à monter, là, l'aventure, elle se sent!
La montée a du coup été longue et difficile, et à la fin, on avançait au ralenti. Mais le moral a tenu, et on l’a fait, ce fichu pic, non mais sans blagues, c’est vrai quoi, à la fin!
La descente, elle, avait bien pris le soleil, comme prévu. Et la neige était facile à skier. C’est un peu le minimum, parce que c’est quand même pour ça qu’on est là... Et puis après cette jolie descente, on a essayé de garder nos skis le plus longtemps possible sur la route, et on ne les a quittés qu’au dernier moment, quand il n’y avait vraiment plus du tout de neige.
C’est à ce moment-là que Sylvain a appelé Manon et a dit :
— C’est bon, on a fini, on rentre à pied à la voiture.
Manon, c'est la copine de Sylvain et elle aime bien savoir quand on a fini nos pitreries. Ce qui est dommage c'est qu'on sait bien dire quand on les commence, les pitreries comme elle dit, mais pas trop quand on les termine.
Et là, ça n'a pas raté, il n’avait pas encore raccroché qu’on a vu une dernière langue de neige qui descendait jusqu’à la rivière, là où on avait garé la voiture. Alors, on a rechaussé les skis et on s’est battus avec des ronces et des cailloux, dans l'unique but d'avoir la fierté d'arriver à skis jusqu’à la voiture.
En somme, une bien belle aventure pour ce week end ensoleillé du mois d'avril, heu, de février...