montée a la croix par les pistes, descente par le couloir de la passerelle et remontée dans le couloir des Roberts. Ressaut passé en posant un friend, pas de glace, rocher trempé. Rappel en bon état apparent. couloir ok malgré quelques cailloux qui affleurent. Remontée a la croix puis redescente par les pistes.
Ce matin, mon copain Sylvain et moi, on avait décidé d’aller skier. La météo disait que la neige faisait des trucs bizarres. En dessous de 2200 mètres, elle devenait toute mouillée, et au-dessus, il y avait des plaques à vent qui font "woufff" si on n’est pas prudents. Alors, on a réfléchi super fort (on est comme ça, nous), et on s’est dit qu’on allait viser un couloir pile à 2200 mètres. Ni trop mouillée, ni trop dangereuse. Moi, je trouve qu’on est drôlement malins parfois.
On est partis tôt pour aller vers les lacs Roberts. Au début, c’était facile, parce qu’on montait sur les pistes de Chamrousse. Bon, facile pas pour tout le monde, parce que Sylvain, même s'il disait qu’il était crevé à cause des fêtes de Noël, il montait drôlement vite. Moi, je ne sais pas ce qu’il a mangé à Noël, mais s’il était vraiment fatigué, ça fait peur de l’imaginer en forme.
"J'ai les jambes en compote à cause d'hier !" je me suis dit. Mais au fond de moi je savais que mon histoire de compote elle n'était pas très crédible, parce qu’hier, on était déjà ensemble à tailler des courbes sur la piste. Alors, pas d’excuse pour la caisse de poisson pané!
Quand on est arrivés au couloir de la passerelle, c’était vraiment beau. Il y avait une passerelle en bois, toute fragile, qui traversait le vide. Ça faisait un peu peur, comme les ponts suspendus dans les films avec des crocodiles en dessous. Moi, j’ai regardé s’il y avait des crocodiles, mais il n’y avait que de la neige. Après, en bas du couloir, près des lacs, on a mis nos crampons pour remonter le couloir des Grands Vans. Là, c’était moins rigolo, parce qu’il y avait des coulées de neige humide partout, et Sylvain brassait dedans. Moi, je suivais dans ses traces, et c’était beaucoup plus facile, un peu comme quand Maman pousse le caddie au supermarché et moi je m’accroche derrière. Mais je n'ai rien dit, faut pas exagérer non plus.
À un moment, on a dû passer un ressaut. Sylvain a sorti un friend (c’est un truc de grand pour grimper). Il a essayé de le coincer dans une fissure, mais comme la roche était toute mouillée, il a un peu galéré et il s’est retrouvé trempé. Moi, je n’avais pas mis ma veste imperméable non plus, alors quand j’ai grimpé à mon tour, j’ai pris une douche froide. Mais bon, dans ces moments-là, je fais comme si j’étais un aventurier, et les aventuriers, ça ne se plaint pas.
Quand on est arrivés en haut du couloir, le vent nous a attrapés comme si on était des feuilles. On était tout mouillés, du coup, on n’a pas traîné. On a utilisé le relais pour descendre en rappel, et on est redescendus dans le couloir.
La descente, c’était quelque chose ! La neige était lourde, et il fallait faire des virages sautés car le couloir était étroit. Mais moi, parfois, je n’avais pas trop envie, alors je me laissais glisser doucement. Il y avait des cailloux cachés sous la neige, et quand on tapait dedans, ça faisait clonk, et ça, c’était pas très rigolo.
Après, on est remontés un peu sous le télésiège du lac, puis on est redescendus sur les pistes. Le ski, c’est chouette, mais là, j’avais surtout faim. Quand on est arrivés au parking, on n’avait pas mangé, alors on a pique-niqué dans la voiture. Moi, j’ai trouvé ça trop bien, parce qu’on était au chaud, mais pour la vue on repassera.
C’était une journée drôlement chouette, d'autant plus que j'en attendais pas grand chose. Un peu comme quand à la cantine il y a des épinards alors on est un peu triste et après on se rend compte qu'en fait c'est bon les épinards!