Départ : Maljasset (1900 m)
Orientation : T
Dénivelé : 2600 m.
Ski : 2.1
Sortie du mercredi 14 février 2024
Conditions nivologiques, accès & météo
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Dimanche, j'étais verte : la Chartreuse ne l'était plus ! En soi, c'était un miracle mais c'était la 2e fois que mon chef de La Poste me programmait une mission ubayenne sans consulter la météo du Col de Porte ! Or, les lourdeurs administratives étant ce qu'elles sont, impossible de modifier le planning... C'est que mes consœurs du 04 et du 05 réunis avaient été réquisitionnées pour m'accompagner dans des tournées sinon novatrices, du moins apparemment assez méconnues. Absolument ravie et sans regrets – la Chartreuse ayant joué à la belle d'un seul jour - je vous ramène, chef, de ces tournées, trois rapports de mission factuels et critiques qui, je l'espère, vous agréeront.
Bayasse le 12/2/2024/Tête du Laup
Départ 8h40 (-7°) – Retour 14h40 (+5°)
D+ 750m – 16,6km dont 4km d'approche
agent de compagnie : P du 04
Pour faire bonne impression, j'ai courtoisement proposé la voiture de service chartrousine pour nous rendre à Bayasse. Elle s'en est sortie sans une égratignure, ce qui, vu l'état négligé de la route de la Cayolle, s'appelle un miracle chartrousin délocalisé. Il faut dire que l'initiative de cette tournée venait de moi, c'était donc la moindre des choses de préserver le parc automobile du 04. Oui, ce vallon de la Moutière, j'y tenais mordicus : c'est un vrai bijou. Et une fois de plus, aucune âme qui vive n'a été croisée.
Vu l'alarmisme du BERA, il était hors de question de traverser la Cime de la Plate comme je l'ai fait un jour, flirtant ainsi avec le 06, ce que notre administration ne tolère que du bout des lèvres. A défaut, j'ai visé un sommet dont nul n'a rien su me dire : la Tête du Laup. L'agent P, après avoir survécu à la traversée d'un gué mi-ruisseau/mi-patinoire, n'y voyait aucun inconvénient jusqu'au moment où elle s'est rendue compte que j'étais en train de commettre une faute professionnelle grave : mon DVA était resté branché depuis ma mission « Grande Journée »....Pourtant, je dis toujours qu'il vaut mieux choisir un bon poêle – voire l'éteindre par jour de grand vent – que de compter sur les pompiers. Mais les procédures sont les procédures et maintenant qu'elles ont essaimé de l'administration à la montagne, reste plus qu'à s'y plier. A partir de ce moment-là, j'ai senti l'agent P angoissée et pour ne pas compromettre les bonnes relations entre nos services, j'ai renoncé à pousser la tournée jusqu'à son terminus. Et puisque la poudre n'était présente que sur le tiers de la tournée, je vous remercie, chef, de bien vouloir me la reprogrammer à l'occasion.
NB : accessoirement, chef, si vous avez l'occasion d'aller à Bayasse, allez voir la confiturière des « Gaillardises », vous ne regretterez pas le déplacement.
Ste Anne la Condamine le 13/2/2024/La Lauzette
Départ 8h10 (-5°) - Retour 13h20 (+10°)
D+ 850m – 13,4km dont 4 km d'approche
agents de compagnie : B du 04 et D du 05
La veille, la fumée a tardé à sortir du Vatican de Faucon. Juste quelques fumerolles. L'agent D sous le prétexte de venir du lointain 05 refusait une tournée trop chronophage, l'agent B était du même avis et l'agent P s'est dérobée. Je dois vous dire, chef, que ces agents ne poussent pas, comme moi, le zèle jusqu'à accorder une journée entière à leur tournée, elles ont d'autres marmottes à fouetter au fond de leur vallée. Leur effort est dans l'intensité, pas dans la durée. J'ai dû m'adapter.
Finalement, la Lauzette, la jolie Lauzette, est sortie du chapeau et il faut reconnaître qu'on a tiré une bonne carte. Je ne vous dirai pas, chef, comme la poudre a volé, vous regretteriez d'avoir délégué. Bien que cette tournée ne soit pas tracée sur la carte, d'autres agents du 04 et même des espagnols étaient sur le coup.
Maljasset le 14/2/2024/Col du Roure
Départ 7h30 (-5°) - Retour 15h30(+10°)
D+ 1000m – 20,3km dont 20km d'approche, oui, au bout de 20km, on peut dire qu'on attaque le col
agent de compagnie : P du 04
Ce fut la plus longue tournée. La fameuse « efficacité » qui s'invite à présent autant dans les récits des skieurs que dans la notation des facteurs était aux abonnés absents. En contrepartie, le must résidait dans le paysage. Et je peux vous dire, chef, qu'une tournée sous l'oeil de la Pierre André et le regard de toutes les Aiguilles de Chambeyron n'est plus un travail mais un enchantement.
Je crois bien que l'agent P n'a pas l'habitude de tournées qui requièrent une riche vie intérieure. La marche méditative, voire extatique, nécessaire à la remontée d'un vallon de 10km n'est pas pour les factrices pressées. J'ai deviné des tentations d'abandon mais comme Odetta je chantonnais (en silence) « I'm on my way and I won't turn back ». De même, quand au retour il a fallu remonter de la Bergerie Basse de Mary, elle a un peu tordu le nez. J'espère ne pas l'avoir découragée et être la cause d'une cessation prématurée d'activité. Chef, faites un effort en sa faveur, elle m'a particulièrement bien reçue et vous n'aurez aucune note de frais. Et ne lui faites pas remarquer que l'idée de ce col venait d'elle (et d'un souvenir sublime de vtt, dixit), je m'en suis chargée.
CONCLUSION
Certaines tournées du 04 ont des approches qui nécessitent une âme de Facteur Cheval. Si on choisit bien le moment, on n'en ramènera aucune pierre pour bâtir un château dans la Galaure mais des rêves de ciel d'azur et d'espaces noyés dans l'éternité. Ah ce n'est ni une conclusion sportive ni une conclusion administrative ?








































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Promenades de factrices en Ubaye : Tête du Laup, la Lauzette, Col du Roure 



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