Départ : Bonneval sur Arc (1800 m)
Sommet associé : Albaron (3637 m)
Orientation : T
Dénivelé : 5000 m.
Ski : 3.3
Sortie du vendredi 7 avril 2023
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Grand beau hormis le vendredi
Conditions d'accès/altitude du parking : au parking à Bonneval, Au chalets dans le valons des aiguilles d'arves
Altitude de chaussage/déchaussage :
Conditions pour le ski : Bonnes
Activité avalancheuse : faible
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Parce qu'il est dans la vie des moments d'exception, tel un alignement de planètes, réunir les potes, la bonne météo et la belle neige n’est pas simple. L'age aidant, certains dirons l’expérience, nous permet de reconnaître à quel point ces bonheurs sont rares et précieux. Ce week-end prolongé de Pâques 2023 est de ceux là.
Ça commence par une bande d'amis qui partagent une passion commune pour la montagne et notamment le ski alpinisme depuis plus de 15 ans (bientôt 20 ?) bref ça nous rajeuni pas ! La vie fait que ce n'est pas toujours simple d'être disponible simultanément surtout quatre jours consécutifs mais cette année on est six.
Les idées de destinations ne manquent pas mais cet hiver plutôt sec nous contraint d'abandonner le projet d'un tour du grand Paradis. Qu'a cela ne tienne, après avoir écumés topos et cartes, contacté des refuges souvent complets pour ce week-end prolongé, nous optons finalement pour la haute Maurienne.
J1 Vendredi 7/4 5h
On se retrouve chez Sylvain comme à l'accoutumée, on charge les sacs dans la remorque et ça commence à chambrer malgré une nuit bien trop courte. On récupère les stéphanois exilés à Villeurbanne et Chambery pour se retrouver peu après 9h à Bonneval sur arc. Une fois l'oubli des lunettes de soleil solutionné par le délestage de 40 € chez un commerçant local, on embarque dans la navette qui nous redescend à Bessans. Le temps a déjà tourné et les chamois aperçus en bord de route à l'aller ont quittés les lieux. Cette fois c'est parti, on met les sacs sur le dos, les appli GPS en route et l'on double les écoliers du villages qui font une balade en raquettes. Certains semblent regretter la salle de classe et ne mesurent peut-être pas la chance de vivre dans un tel endroit. Notre petite équipe avance petit à petit en direction du refuge d'Avérole. Les flocons ont fait leur apparition et les premières ampoules aux pieds se font sentir lors de ces 2h30 de faux plat jusqu'au refuge.
Une fois au sec on se retrouve pour partager nos sandwichs autour du poêle qui a bien du mal à réchauffer l'atmosphère. Le dortoir, dont la fenêtre est restée ouverte pendant la petite chute de neige du matin, est encore plus frais et certains se risquent malgré tout à y faire un petit somme. Finalement le soleil parvient à percer par intermittence les fines couches nuageuses et vers 15h non sans avoir tergiversé, nous débutons la petite descente en contrebas du refuge. Face à nous de belles pentes couvertes de neiges fraîche ont finalement réussi à nous convaincre de ressortir. Les peaux collés sous les skis nous traçons dans la pente jusqu’au du plan du Mont Séti. Le temps qui tourne à nouveau aux flocons finit de nous convaincre de ranger les peaux pour attaquer la descente. Premier virages, la neige fraîche est bonne au point qu’Hervé se risque involontairement à sauter une barre rocheuse de quelques mètres. Plus de peur que de mal heureusement…
On retrouve la salle à manger du refuge qui s’est bien rempli de la quarantaine de convives et on commande les première bières du week-end accompagnées des saucisses maisons made in Monistrol. La traditionnelle soupe et le poisson tellement plus rare dans ces contrées remplissent nos estomacs avec délectation. Il est temps de rejoindre les bras de Morphée sous des couettes heureusement plus chaudes que la pièce.
J2 Samedi 8/4 6h
Sur les conseilles de la gardienne nous avons convenus de nous diriger ce matin vers la pointe Marie avant de basculer chez nos amis transalpins. Le petit dèj avalé il faut trouver un créneau libre pour tenter de s’alléger dans le seul toilette disponible au refuge à cette saison et comme disait J.C. « je vous parle pas du bruit et des odeurs »
7h30 les skis sont au pieds l’ascension dans le vallon d’Arnès débute. Le ciel entièrement dégagé a permis au froid de venir faire son apparition. Rapidement la pente se redresse et les corps en mouvements sont vite réchauffés contrairement à ma pipette que j’ai négligemment laissé au grand air avec de l’eau à l’intérieur… quel c… !
La pente se raidi pour accéder au glacier ou l’on retrouve la trace effectuée par un groupe passé ici dans les jours précédents. On passe le barre des 3000m et ma déshydratation ne me permet plus de suivre le rythme. « Quand dans un groupe t’as pas trouvé le boulet, c’est que c’est toi !»
La descente s’amorce ensuite pour rejoindre le col d’Arnès. On évite soigneusement les quelques crevasses qui jalonne cette descente recouverte de poudre de cinéma. P… que c’est bon !
On attache les skis au sac pour les quelques mètres plus raides au milieu des pierres figés par la neige et on franchi la frontière. Et la ça continu, le manteau tombé la veille nous fait oublier la tôle ondulée des couches enfouis et après un petit coup de pousse bâton, on rejoint le couloir du rio d’Arnès surplombé de son intimidante face rocheuse. La neige ici un peu plus lourde laisse ensuite place à un petit jeu de slalom dans les mélèzes avec une belle moquette printanière. Hervé après sont exploit de la veille croise d’un peu trop près l’un d’entre eux mais contrairement aux piquets bleus ou rouge le mélèze n’est pas doté de rotule à son pied. Aoutch !
On déchausse donc finalement les skis à peine à quelques encablures du refuge città di Cirié. Au vu des conditions on est espérait pas tant !
Le refuge Gastaldi n’étant pas gardé ce printemps pour cause de « manque de neige » on a préféré descendre plus bas plutôt que d’alourdir les sacs et de risquer le surbooking avec seulement 10 places disponibles en mode hivernal.
En bas c’est le printemps les randonneurs à pied profitent de la terrasse ensoleillée et nous des amuses bouches servis par le charmant personnel de cet établissement. On profite également du confort d’une bonne douche chaude et de la chaleur du poêle à granules. Laurent qui nous parle de polenta depuis 2 jours s’attaque ce soir aux copieux plats dont nous ne viendrons pas à bout.
J3 Dimanche 9/4 6h
Les cloches de Rome ne raisonnant pas dans ce petit vallon pour Pâques et la mise en route n’est pas plus efficace que les jours précédents. Départ donc à 7h20 et si le menu de la veille au soir était copieux, celui de jour l’est également.
Mise en bouche avec 300m de D+ crampons aux pieds et ski sur le sac pour remonter un couloir de neige et s’en échapper par le raide sentier d’été.
Pour le plat de résistance on remet les skis aux pieds pour de longs kms jusqu’à la petite muraille des italiens (1200m D+). Le soleil toujours bien présent est atténuée par un petit vent qui évite la surchauffe sur ce versant Est. Ce dernier forci d’ailleurs largement lorsqu’on rebascule en France pour atteindre la selle de l’Albaron.
Ça y est, on est au départ de l’arête en guise de dessert, le temps de remettre les skis sur le sac et de grignoter un bout, on est parti sur cette esthétique voie normale qui nécessite toute notre attention à chaque pas. Physiquement bien entamé et mentalement pas serein je profite pour proposer à mes partenaires de s’alléger de quelques mètres de corde en m’y attachant au bout. Si elle est impressionnante et assez engagée cette arête n’est finalement pas très technique et l’on fini lentement par déboucher au sommet après 300 m D+ supplémentaires.
Le vent ayant miraculeusement disparu depuis la selle, ce grand plateau qui culmine à 3637m et la météo toujours au beau fixe nous laisse savourer ces belles émotions partagés, quel pied !!!!
Les skieurs arrivés précédemment au sommet font la queue pour le rappel sur le versant Ouest. L’attente dans ces conditions exceptionnellement belles à cette altitude nous permettent donc de profiter de ce moment en toute quiétude. Viens enfin notre tour et la corde fixée au panier nous rejoignons après 25m de descente assez verticale la pente de neige.
On rechausse les skis et on entame la descente par les Vallonnet, après quelques pas de remontée au col du grand fond. Là encore si les passages ont été nombreux sur cet itinéraire la neige est restée froide et légère et l’on profite de la belle lumière de fin d’après midi en traçant de belles courbes entre les séracs. Que c’est beau !
On retrouve pour finir la moquette des pistes de Bonneval où les dameuses ont commencé leur ballet. Retour au point de départ il est 17h30 !
Voilà c’est fini enfin pas tout a fait.
L’incertitude plane pour le lendemain et après quelques coups de fil nous rejoignons le centre UCPA de Valloire pour passer la dernière nuit. Pizzeria pour le soir on savoure au propre comme au figuré la fin d’une journée qui restera dans nos mémoires
J4 Lundi 10/4 Bonus
8h30 Parking de Bonnenuit, on est parti pour le vallon des aiguilles d’Arves. Initialement à destination du col des 3 pointes mais la face quasi vierge de trace sur ce sommet sans nom coté 2887 remporte finalement les suffrages du groupe. On dépasse rapidement un groupe de Lyonnais puis les collègues se relaient pour tracer dans cette poudre qui n’a pas toujours une bonne cohésion avec les couches inférieures
12h30 toujours décroché physiquement je rejoins le groupe au sommet. Ça débat de ligne à emprunter pour tirer le plus de plaisir dans ce qui seront les derniers virages de cette saison. Ce n’est pas la place qui manque pourtant dans ces pentes soutenus, mais là encore avec une peuf de rêve. Une fois en bas on apprécie avec satisfaction la régularité de ces dessins laissés sur la face.
On remets les skis sur le sac une dernière fois pour rejoindre le parking en se demandant ou l’on ira l’an prochain ! Qui viendra verra !
























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