Départ : Pont des Allemands (813 m)
Topo associé : Col de l'Arpison, par le Monastère de la Grde Chartreuse
Sommet associé : Col de l'Arpison (1490 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 530 m.
Ski : 1.2
Sortie du samedi 2 avril 2022
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : neige sans interruption - température clémente (j'étais pratiquement toujours abritée du vent) - Limite P/N : ? je ne l'ai pas atteinte, me suis arrêtée à 400m - encore qq flocons
Conditions d'accès/altitude du parking : route difficile à 11h30 - voitures en perdition - route coupée avant mon arrivée par une coulée à la sortie du dernier tunnel, à mon retour venait d'être dégagée pour coulée au même endroit - route meilleure à la descente, le chasse-neige venait juste de passer
Altitude de chaussage/déchaussage : 813m
Conditions pour le ski : montée très physique en raison de la profondeur de neige nouvelle (jusqu'à 70cm) mais sans bottage - descente décevante en raison de la faible pente mais très bonne glisse dans les traces de montée
Activité avalancheuse : dans les zones sous le vent du N, des plaques sont en train de se former sous l'effet de la bise - coulées fines de neige pulvérulente
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Le plomb dans mes jambes de la plaisanterie de la veille et l'argent dans les yeux en pensant à tous ces flocons en train de tapisser hêtraies et sapinières, ces deux choses se sont longuement livré combat ce matin au fond de mon lit.
Quand, sur les coups de 11h, le déneigement s'est soudain souvenu de l'existence de notre hameau, j'ai pris cela pour un signe et j'ai saisi mes skis. S'ils avaient su ce qui les attendait, j'aurais sans doute pris un coup de latte entre les deux oreilles.
Sur la route de St Pierre de Chartreuse, j'ai vite abandonné mon idée de Scia en voyant les furieux tourbillons de neige que le vent offrait comme petit indice de ce qui se passait plus haut. Vite aux abris : bois et clairières ! Il était encore temps de bifurquer vers le Pont des Allemands. Là, 3 messieurs en raquettes m'apprennent qu'ils viennent de s'échauffer par le pelletage en règle d'une coulée/soufflée qui obstruait la route après le dernier tunnel. Sur ce, ils prennent la piste qui mène au Habert de Chartrousette. Je ne les reverrai plus. Comme je ne verrai quiconque ensuite. Les gens ne sont pas fous. Enfin, pas tous.
Devant moi, se déroule le tapis intouché du grand silence. Jusqu'au Monastère où un moinillon – mécaniquement très bien équipé – balaie (euh non déneige) devant sa porte et tout autour de l'édifice. Il a fort à faire.
A ce stade-là, je sais déjà que si personne n'a passé avant moi, je n'irai pas bien loin. Effectivement.
C'est dur, pénible, lent, de brasser dans une profondeur qui passe rapidement de la moitié du bâton aux deux tiers. Et pas un « lokal matador » à l'horizon pour me prêter cuisse forte. Et même pas un lokal minautore pour me poursuivre pour que j'aille plus vite et, à tant faire, profiter de cette trace si laborieusement construite. Oui, construite. Car chaque pas est comme la pose d'une pierre pour les fondations d'un édifice éternel.
Je me disais « eh te voilà bien faible, je ne te reconnais plus » et je m'inquiétais. Mais maintenant que j'ai lu que certains, des qui n'ont à coup sûr pas des jambes de cigogne, ont souffert autant que moi, je me rassure. Il y en a même qui invoquent quelques sluffs vaporeux pour l'excuse d'un demi-tour. C'est ce que j'ai fais aussi. N'empêche, peu après ma renonciation, j'ai rencontré deux petites coulées sans doute inoffensives, mais sait-on jamais. Toujours est-il qu'elles avaient déjà recouvert largement la trace que je venais de faire.
Pour cette descente à très faible déclivité, heureusement que j'avais ma trace de montée car en-dehors point de salut : on était stoppé net. Un schuss depuis l'intersection du Sentier du Pavé jusqu'à la scierie, je n'avais jamais fait ça !
Mais j'étais venue pour voir danser les flocons. Et j'ai été servie.
(à partir d'ici les brut de pomme peuvent s'abstenir de lire et d'écouter)
La danse des flocons
Fallait pas monter bien haut
Le gris du ciel était si bas
Fallait pas espérer le soleil
Gagné ! J' préfère la lune
Fallait pas aller bien loin
L'éphémère est si proche
Fallait pas rester sous l'édredon
Alors que valsent les flocons
Ski et danse, mêmes ébats
Elan, rythme et grâce tout à la fois
Si on peut.....
Et pour les indécrottables romantiques, la Valse des Flocons de Tchaikovsky