Massif : Dolomites
Départ : Refuge Fanes (2060 m)
Sommet associé : punta pénia ( marmolada ) (3343 m)
Orientation : T
Dénivelé : 5000 m.
Ski : 4.1
Départ : Refuge Fanes (2060 m)
Sommet associé : punta pénia ( marmolada ) (3343 m)
Orientation : T
Dénivelé : 5000 m.
Ski : 4.1
Sortie du lundi 14 mars 2022
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : grand beau, froid le matin (-13°c à Misurina) et doux en journée
Altitude de chaussage/déchaussage : Entre 1500 - 2000m selon versants
Conditions pour le ski : Conditions générales médiocres, avec des faces froides souvent cartonnées ou défoncées par le vent (ou gobelets sans fond), et des faces "chaudes" également moyennes (pénitents, manque de neige, croute).
Globalement il faut viser les secteurs froids abrités du vent, ou pentes E transformées. Plus de neige coté Misurina que San Pellegrino.
Activité avalancheuse : Quelques structures de plaque mais plutôt stable. En cas de chute de neige ce sera explosif ! Beaucoup de vieille neige, dont des tapis de gobelets impressionnants !
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Photos "provisoires", elles seront visibles après traitement sur ma page pro ;)
Itinéraire suivi : J1 : Passo San Pellegrino/ Forca Rossa / Malga Capella/ descente face N Marmolada / barrage Fedaia
J2 : lac Fedaia / Rifugio Luigi Gorza (col) / Sasso Pordoi / Val Mezdi / transfert refuge Lagazuoi
J3 : Lagazuoi / Forcella del Lago / Piz de Lavarella / Rifugio Lavarella
J4 : ref Lavarella / Bechei di Sopra / descente sur Pian de Loa (épingle de la route SS51) / Transfert à Misurina
J5 : Misurina / ref Auronzo / Forcella Lavaredo / Forcella grande / Misurina
Avec Seb (guide et tuteur), Alexandre, Michel, Jean-Michel, Jean-Francois, Vincent et Francis.
La traversée des dolomites, voilà un
moyen idéal de découvrir ces massifs à la géologie exceptionnelle, et à
l'ambiance particulière ! Merci à Seb qui est l'organisateur de ce raid,
et avec qui j'effectuais un "tutorat" aux petits oignons.
Pour
la géologie exceptionnelle, il n'y a pas grand chose à ajouter aux
photos, et assez peu de surprises... Les tours, les falaises, les
vallées encaissées aux couleurs contrastées correspondent très bien aux
attentes.
L'ambiance
des dolomites est par contre surprenante ! On passe sans arrêt d'un
vallon débonnaire à un défilé vertical, certes, mais ce qui étonne le
plus c'est qu'on alterne entre "wilderness" et parc d'attraction ultra
aseptisé, hôtels de luxe avec sauna puis bâtiments abandonnés ou refuges
fermés, ... C'est une gestion du "patrimoine" parfois déroutante !
Les
conditions de neige étant vraiment médiocres cette année, la traversée
n'est que très peu fréquentée. Sur cinq journées, nous avons croisé sur
notre route 'un unique groupe de cinq randonneurs, au col sous le Piz de
Lavarella ! Ajoutez à cela un côté grégaire très prononcé des randonneurs locaux,
et vous obtenez des portions non tracées (ou aux quelques traces
effacées) malgré un manteau neigeux qui date de Mathusalem !
Panorama,
météo radieuse, solitude,passages techniques, un super groupe : tous
les ingrédients étaient réunis pour se faire plaisir malgré les
conditions de neige...
Nous
avons attaqué notre traversée au passo san Pellegrino, par une journée
"toute riquiqui" sur le papier : 700m de dénivelé en peaux, 3
téléphériques, et deux descentes dont un "long hors piste". Pas de quoi
effrayer un randonneur, mais c'était sans compter sur la pénibilité des
descentes qui ont saisi le groupe à froid ! La première était en neige
difficile à skier, mais n'était qu'une vague mise en bouche avant la
descente de la Marmolada, proprement immonde.
La
face a été défoncée par le vent, laissant une neige changeante (béton,
carton ou gobelets), et de grosses crêtes de coq, quand ce ne sont pas
des vagues scélérates :D
Une
bonne référence pour la suite du raid, qui laisse forcément espérer
mieux ! Malgré tout, le passage d'un canyon et le lieux nous ont fait
passer une belle journée.
La
seconde journée quand à elle attaque de manière originale, puisque l'on
remonte en peaux pour aller rattraper un col... Occupé sur l'autre
versant par un téléphérique ! Cette partie des Dolomites est colonisées
par les stations, auxquelles il n'est pas évident d'échapper totalement.
On rejoint alors le Sasso Pordoï puis le Pordoï, où la vue du plateau
décapé par le vent nous fait vite renoncer à gravir le Piz Boè, et
rejoindre directement le refuge homonyme. Ici ce sont les larges plateau
et pentes en orientations chaudes qui auraient values une visite ! Mais
le timing est assez serré, et nous attaquons donc directement la
descente du Val Mezdi, visuellement peu enneigée mais finalement assez
agréable ! Le couloir de départ est en neige dure à bon grip, agréable
pour ceux qui ont le niveau d'y faire des virages, ou se dérapant bien.
Ensuite dans le vallon il faut serpenter un peu, entre les blocs rocheux
et à la recherche des zones de neige dure, seuls skiables sans
difficulté, le reste est carton. On termine par un "canyon" étroit,
impressionnant vu d'en haut mais qui passe sans embrouilles, à part 3m
de glace à contourner.
Un peu d'aventure loin des foules et
des remontées, qui se conclu donc par un équilibrage habituel sur ce
raid : après un taxi, on reprend un téléphérique pour dormir dans un
hôtel d'altitude :D
La journée suivante marque
un tournant dans le raid, puisque l'on entre dans le massif des Fanes,
moins équipé en remontées et plus propice au ski de randonnée. Les
étapes s'allongent en dénivelé et deviennent plus techniques, les
randonneurs sont toujours aux abonnés absents. Le passage de la Forcella
del Lago est superbe, entre de grandes falaises colorées, mais très peu
enneigé ! L'ambiance est donc alpine et minérale, on se sent en léger
décalage avec nos skis dans le pierrier : une langue de neige nous a
permit de monter une partie du col, mais la neige est béton donc il faut
rentrer skis aux pieds de plusieurs mètres dans le pierrier pour
pouvoir déchausser en sécurité... Ensuite un superbe sentier, aménagé
avec des rondins de bois, nous permet de retrouver la neige et de
franchir le col.
Derrière pas vraiment de ski, mais une
descente au mieux ;) Et on remet les peaux pour gagner agréablement le
col sous le Piz de Lavarella, qui s'atteint skis sur le dos par un
cheminement facile et esthétique.
La descente est plus
compliqué coté NE, le début en face N est très exposé et en neige
délicate, jusqu'à rejoindre le couloir NE où les conditions améliorent.
Seule une toute petite partie du groupe passe à ski jusqu'au col, avec
l'aide d'une main courante pour passer une zone mixte. Pour les autres,
c'est aussi rapide à pieds...
Le couloir se descend sur une
neige médiocre, puis la descente jusqu'au refuge est particulière, en
zig-zag permanent au milieu des chaos rocheux peu enneigés ! Très belle
étape pour son ambiance, mais le ski est de nouveau compliqué !
Nous
démarrons la quatrième étape requinqués par une nuit très confortable
au refuge, mais avec quelques incertitudes sur les options de
traversées. Certaines articulations sont douloureuses, et le moral un
peu en berne pour les moins bons skieurs du groupe.
Finalement
la "micro traversée" est vite oubliée, pour son peu d'intérêt et la
perspective d'aller chercher le soleil juste au dessus. On se dirige
donc vers la plateau suspendu que domine le Bechei di Sopra, banquettes
de neige à 20-35° dominant une falaise, l'ambiance est garantie !
Seb
accompagne un membre du groupe dans la traversée des banquettes, tandis
que nous rejoignons le sommet. Il remonte au pas de course nous
retrouver, en repérant et gravissant au passage un couloir de toute
beauté en face E. Dans ce couloir étroit entre 30-40°, les lignes de
fuites sont saisissantes et l'ambiance prenante. La neige est enfin
agréable, même si l'exposition contraint certains à descendre prudemment
en dérapage... Depuis le sommet, nous avons manifestement mis le pied
en territoire "wilderness", puisque nous ne croisons que les traces de
chamois !
Nous regagnons par une courte montée un terrain plus
détendu, puis après la pause pique-nique nous profitons de la
configuration du vallon de descente pour faire un "plan tiroir" à
géométrie variable : 3 personnes sur une antécime pour un petit couloir
supplémentaire, 3 personnes qui se reposent, et 2 malins qui s'offrent
un vallon suspendu en frisette, peut-être la meilleur du séjour ? Je
n'ai pas été malin, mais le couloir offrait de belles vues pour les
photos !! :D
La suite alterne entre du bon ski, et beaucoup de
descente entre les requins, sur un pierrier immense avec peu de fond.
Enneigement malgré tout "efficace" puisqu'avec très peu de neige
personne n'a fait de rayure importante sur la semelle...
Malgré ça, on se régale et les pétarades sont
bien vites oubliées devant la splendeur des lieux ;) Le coté Sud est
très beau (et parcouru de petits couloirs et strings de neiges entre les
pierriers, info qui n'a pas échappé à Seb !!), l'arrivée au Col
Lavaredo monte encore un peu la barre, puis la vue des trois faces N
dépasse largement nos attentes pourtant hautes. Un bonheur que de
côtoyer ces faces de légende, surtout pour celui qui a des notions
d'escalade. WAHOU.
Bien qu'on ai décidé la veille d'une
journée "touristico-détente", la vue d'un passage entre Cima Grande et
Cima Ovest, réveille des velléités de ski sauvage et alpin... "Non, oui,
peut-être, houlà ça fait peur, peut être que ça passe en fait, ou pas
?"... On finit par manger un maigre pique-nique au soleil, et le groupe
se sépare : le gros de la troupe choisit de rester sur le tour des Tre
Cime, très paisible, et nous accompagnons le dernier rescapé pour une
traversée qui promet d'être superbe, ou de finir en joli but !
La
montée entre les tours se passe de commentaire, il faut y être pour
mesurer et profiter pleinement de cette ambiance. Écrasante, imposante,
austère, motivante, excitante, il s'en passe des choses dans les
neurones ;)
On se sépare avec Seb pour la sortie, lui à gauche
sous un bloc coincé et moi à droite dans les barbelés, à celui qui
trouvera le bon passage et la descente à ski ! Ce sera à droite, sans
difficultés particulières. Au Col, on découvre un abri creusé en pleine
roche, dans un "spigolo", pour les besoins militaires de la grande
guerre. Quelle misère !
La descente est particulière : le
premier ski des pénitents de 20-30cm, le second profite d'une "moquette"
rasée, et le troisième n'a déjà plus que de la glace sorbet. Ça passe
très bien malgré tout, puis on serpente entre les pierriers dans une
ambiance originale.
Un final parfait pour le raid, quelle que
soit l'option suivie ! Étant donné les conditions, le parcours s'est
révélé plus technique que prévu, mais optimisé par rapport à la qualité
de ski. L'objectif "découverte" du massif est atteint, avec de belles
étapes.
J1 : fenêtre sur tours
J1 : Descente de la Forca Rossa
J1 : canyon dans la Marmolada
J2 : face à la Marmolada
J2 : Sommet du Pordoï
J2 : Descente du Pordoï
J2 : Val di Mezdi
J2 : Val di Mezdi
J2 : Sortie du Val Mezdi
J3 : Levé de soleil depuis Lagazuoi
J3 : Forcella del Lago
J3 : Dans la Forcella di lago
J3 : Forcella di Lago
J3 : Descente avec vue sur le Piz de Cunturines
J3 : Montée au Piz di Lavarella
J3 : Départ du Piz Lavarella
J3 : Descente technique du Piz Lavarella
J3 : Descente du Piz Lavarella
J4 : Pause avec vue
J4 : Vers le Bechei
J4 : Depuis le Bechei di Sopra, de sacrées lignes de fuite !!
J4 : Descente couloir E du Becchei
J4 : Vue sur le couloir E du Bechei et les banquettes suspendues...
J4 : Petit couloir Bonus
J4 : Une descente très estéthique
J4 : Contrastes
J5 : La descente de la Forcella Grande passe dans le couloir de gauche
J5 : Spigolo Giallo
J5 : Fenêtre sur les Tre Cime
J5 : Face N de la Forcella Grande
J5 : Les bijoux des Dolomites (Tre Cime, faces N)
J5 : Sous la Cima Ovest
J5 : Sous la Cima Grande
J5 : Forcella Grande, et "piccolo skieur"
J5 : Forcella Grande
J5 : Passage technique dans la Forcella Grande
J5 : Arrivée à la Forcella Grande, ça passe à droite
J5 : Abri creusé à la Forcella Grande
J5 : Descente S Forcella Grande
J5 : on devine l'abri creusé dans le Spigolo !!
J5 : Descente S entre les pierriers...