Départ : La Masure (1203 m)
Topo associé : Pointe d'Archeboc, versant NW
Sommet associé : Pointe d'Archeboc (3272 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1520 m.
Ski : 3.2
Sortie du samedi 20 mars 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau lumineux et froid (-6°c au départ).
Vent d'est soufflant par intermittence.Etat de la route :
ras
Altitude du parking :
1250 mNeige récente froide sur la totalité de l'itinéraire.
Route d'accès au Crot : damée, parfaitement lisse (damage jusqu'au refuge du Ruitor).
Entre le Crot et les Eugelières (1838 m) : damé par les passages
A partir des Eugelières : aucune trace. Le travail du vent est parfois visible jusque vers 2200 m (neige un peu irrégulière avec alternance poudre tassée, petite croûte ou neige frisette).
Au dessus de 2200 m : poudre 5*.
Le col a subi les assauts du vent.
La skiabilité est excellente au dessus de 2200 m. Sur l'ensemble de l'itinéraire elle est bonne
Altitude de chaussage (montée) : 1250 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1250 m
Activité avalancheuse observée : aucun départ observé ce jour. Aucune trace de coulée en bordure de l'itinéraire, mais les quantités de neige fraîche sont importantes et de grosses corniches sont visibles.
Sous le sommet du Goraj on peut observer une ancienne et large cassure.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par veloski)
voir trace GPS
En ce premier jour de printemps, nous quittons la Masure dans des conditions plutôt hivernales : -6 degrés, épicéas du Grand Follié bien enneigés et grand ciel bleu ! La route ayant été nivelée par une dameuse, l'échauffement est agréable ; de la clairière du Plan du Pré, la vue vers les Aiguilles du Charvet nous rappellent nos récentes incursions dans le secteur mais c'est la visite du vallon de Mercuel qui est au programme de ce samedi. A partir du Crot, nous nous enfonçons à nouveau sous le couvert forestier, animé des pépiements de mésanges noires et du chant plus modulé de l'accenteur mouchet, et surplombons le torrent de Mercuel (étymologie liée au dieu Mercure) aux rives artistiquement enneigées et aux vasques garnies de stalactites. A partir de la Sussaz (abri), nous apprécions le soleil qui modère les morsures du bisolet, toujours très actif dans ce vallon.
Le magnifique décor du jour est planté : rive gauche du vallon, les pentes de la Pointe de Foglietta sont signées d'innombrables traces de ski, Pointes des lacs Verdet et de l'Argentière prolongent la crête jusqu'au Goraj et à la Pointe de l'Archeboc ; au nord, l'arête de Montséti semble plus débonnaire...Devant nous, la masse imposante du Bec de l'Ane, semble écraser les chalets de la Motte, alors que nous parvenons à la chapelle St-Roch : celle-ci dédiée à saint Roch (invoqué lors des épidémies de peste et de choléra et... de Covid???) a souffert des combats de 1945 mais a été bien restauré. Traçant désormais la poudre plus ou moins tassée ou soufflée par Eole, nous parvenons au Plan de l'Eglise, dont l'appellation fait référence à l'époque où des habitants de Valgrisenche passaient le Col du Mont, en été, et s'installaient sur ce petit plateau, d'où ils voyaient l'église de Villaroger ; son curé faisait alors mettre un signal au clocher pour indiquer début et fin de messe !
Endossant la doudoune, nous continuons de nous relayer à la trace, à travers les vastes pentes menant au Col du Mont. Les arêtes rocheuses des sommets nous environnant sont abondamment plâtrées et la tranquillité des lieux n'est troublée que par quelques déposes héliski ! Après nombre lacets, nous atteignons le Col du Mont, pas aussi venté que nous le craignons ce qui nous laisse loisir de grimper un peu plus haut et de profiter du panorama sur les sommets de Valgrisenche, dont l'impressionnante face nord de la Grande Rousse.
Le Col du Mont(2636 mètres) a été emprunté dès l'époque romaine, comme voie de passage vers Aoste, étant plus facilement et plus longtemps accessible que le col voisin du Petit st-Bernard. Le passé militaire, ayant également marqué ce passage (à la Révolution et surtout durant la seconde guerre mondiale), explique la présence d'une croix en mémoire des soldats morts au combat et une stèle évoquant les victimes piémontaises prises dans l'avalanche du 26 janvier 1945.Depuis 1980, des rencontres franco-italiennes (Santaférains et habitants de Valgrisenche) se déroulent le 3ème dimanche de juillet pour messe et repas en commun.
Nous rejoignent alors Camille, Rainier et Vincent pour profiter ensemble d'une superbe descente, dans le vaste vallon parcouru à la montée. Les nuages ont commencé à envahir les cimes beaufortines alors que nous continuons de profiter d'un ciel bien pur ce qui incite le trio dauphinois à boucler par le col du Montséti.
En contrebas du refuge de l'Archeboc, Christian et moi, rallions nos traces de montée qui nous ramènent à la piste de montée, plus empruntée que ce matin. La descente est rondement menée alors que quelques nuages masquent, de temps à autre, le soleil, au-dessus de Fogliettaz. Le soleil éclaire encore les chalets du Crot et accentue le patiné des balcons et galeries de mélèze alors que nous continuons notre descente sur la «piste» bien lisse. Quel plaisir d'avoir profité de telles conditions de neige et de continuer à s'émerveiller devant les paysages de Haute-Tarentaise !
merci à Florence pour ce récit particulièrement documenté !