Gueules de poissons

Ce sont des gueules de baleine et pas de requin...
Donc pas de gros danger pour moi. On les observe effectivement sur les versant sud de moyenne montagne sur des sols herbeux ou rocheux qui permettent le glissement, parfois elles reviennent d'une année à l'autre (clairière du versant sud est de la pinéa par ex.), on pourrait presque les apprivoiser !
J'en connais qui sont situées sur des hors pistes très fréquentés et qui ne bougent pas malgré de nombreux passages...

Bonsoir,

Je me réfère au livre de WERNER MUNTER 3x3 avalanches qui est une méthode probabiliste de réduction du risque d'avalanche, par la mise en place de facteur de réduction tel que : Choix de l'inclinaison des pentes, leurs orientation, distance de délestage lorsqu'on est plusieurs à skier dans la sortieetc...

Dans ce livre il est précisé page 50 que les pentes où il y a des "gueules de poisson" qui se situent dans une couche de neige en reptation, sont des pentes sûres, tant que les plaques de neige en question ne sont pas humidifiées de part en part.

dans ce dernier cas, le poids des îlots de neige peut entrainer des départs spontanés de plaque je suppose.

Cordialement
Laurent

entre Munter et l'article du SLF, ya de quoi y perdre son latin 😮

Effectivement,

Mais disent ils vraiment le contraire?

Munter précise que le danger vient de l'humidification total du manteau neigeux, lorsque la pente présente des gueules de poisson.
En l'occurrence le bulletin SLF précise des conditions météo de beau temps, sur une pente plein sud, avec une inclinaison de pente à priori supérieur à 40° comme le suggère les barres rocheuses au dessus et en dessous de l'itinéraire de monté au col.

On peut penser que la dernière partie de la phrase de Munter était dans ce cas remplie et que le manteau neigeux était devenue totalement humidifié.

Pour moi, c'était aussi d'après le livre de Munter (le vieu : le risque d'avalanche) un signe de libération de contrainte et donc plus ou moins de stabilité. Mais c'était surtout lié au réchauffement du manteau et donc à l'humidification....
Je ne pensais pas en trouver en ce moment ! Ou alors j'ai pas tout compris 🤭 donc je prends en note ces info (celle de SLF)


Au passage ta photo Etienne est superbe... bien exposée, bien composée, avec des détails dans la neige ...

D accord avec toi Laurent.
Je pense qu'effevtivement le SLF parle dans ce cas précis de manteau bien humide. Les photos de l article le prouvent de toutes façons.
il n' y a vraissemblablement pas de contradiction avec les propos de Munter.

Ce phénomène est fréquent sous le pic du pin en face est (quand on fait le tour coche/aigleton)
au printemps il y a des gueiules beantes ,ça va quand c'est regeler, mais quand le manteau s'humidifie il vaut mieux ne pas trop trainer. ça décape jusqu'au sol , Voir les amoncellements au pied et les blocs gros comme des camions .

Pour moi lorsque la gueule de baleine s'élargit ça peut finir par donner une plaque de fond et ça ne se produit pas seulement dans les orientations chaudes. L'explication du SLF (chute de neige importante en novembre/décembre donc sur un sol pas encore très froid ce qui va permettre l'humidification à la base du manteau neigeux) semble correspondre à ce que l'on observe actuellement. Peut être aussi qu'une petite couche fragile (grains anguleux) au niveau du sol favorise ce phénomène?
Un exemple dans le massif du Jura vers 1450 m, orientation Nord Ouest (mais 1°C à 1700 m) :

ces phénomènes ne sont ils pas le signe d'une humidification de la base du manteau neigeux qui se met à repter! vers l' aval....prémices d' une avalanche de fond quand cela va se réchauffer ( l'après midi par exemple) mais en meme temps signe d' un détentionnement des contraintes et augmentation provisoire de la stabilité par bon regel....ce qui est différent du probléme des glissement permanent des séracs meme par grand froid.
Que l' on constate ce phénomène de reptation en décembre semble indiquer que le sol est resté très chaud, corrélé par les gels difficiles des cascades de glaces.

Pour apporter une petite contribution scientifique, ces fentes apparaissent quand le manteau neigeux "flue",
du verbe fluer, (voir phénomènes de fluage)

en mécanique le fluage est un déplacement
à contrainte constante.

ex: une étagère vide : déformation = 0cm
une étagère chargée de livres = def = 2cm
(ca ne devrait pas bouger dans le temps, car déformation = contrainte x module de déformation du matériau - F=k.x)
sauf qy'avec le fluage, au bout de 3 ans
la même étagère chargée de livres (qui n'ont pas bougés)=def=3cm
c'est ca le fluage

le fluage est un phénomène dépendant du temps qui s'écoule. x=f(t)

dans la neige c'est pareil, c'est pour cela qu'on parle de réptation,
c'est vraiment pour parler d'un phénomène lent.

Pour en revenir aux "fissures de réptation", on peut dire qu'elles indiquent:
- que le fluage est uniforme sur l'épaisseur du manteau neigeux
----> on peut en déduire l'"uniformité" mécanique du manteau neigeux, il s'agit souvent d'une grosse épaisseur de grains vieilli et impréniès d'eau liquide.

- que le sous sol est favorable à un glissement d'ensemble du manteau
puisqu'il le laisse glisser par fluage.
----> risque de départ de gros volume (tout le manteau)
----> risque accru quand l'eau liquide circule à l'interface neige/sol

=> pour moi ca donne juste une indication sur le type de sol,
quelqu'un qui connait bien son massif, dispose de la même information,

souvent on dit, "passe pas par là c'est une grosse pente d'herbe, si ca part, y a tout qui part."

le poisson c'est juste ca qu'il dit.

Il dit aussi de skier de bonne heure, pour profiter
d'un éventuel regel nocturne et éviter l'écoulement d'eau liquide
sous le manteau

Exactement ce que dit Dan en fait !

Bonnes sortie à tous les marins-skieurs

@+

réponse à moi même et aux autres que ça intéresse,

avec une gueule de baleine (poisson) tombée de nuit dans le Sancy sans faire suite à un réchauffement "hors norme"
Très gros dépot.

Qui confirme bien la théorie du "Sérac" = article SLF,
plutôt que la stabilité présumée de Munter.

*

*

*photos et conditions extraites du forum Sancy de skipass

Je confirme, dans les cours de nivologie de la Bergwacht en Bavière, on nous indique que les gueules de baleine (de poisson) sont imprévisibles.
On passe son chemin, de préférence jamais en dessous.

En début de saison ( chartreuse combe des Revols au Charmant Som par exemple) c'est le sol qui est encore chaud et rayonne (en profondeur est est à 10°). En fin de saison c'est le manteau neigeux qui se réchauffe.
L'effet est le même plus de gel et de cohésion au niveau du sol, le manteau neigeux particulièrement épais cette année glisse plutôt lentement, rien à voir avec une plaque.
Eviter d'y passer en plein cagnard.
A éviter absolument en début d'hiver ( voir Alain Duclos)

mick38 a dit :En début de saison c'est le sol qui est encore chaud et rayonne
😮
mick38 a dit :Eviter d'y passer en plein cagnard.
Et puis avant et après aussi 😉

Ivan BERGZOLL a dit :il s'agit souvent d'une grosse épaisseur de grains vieilli et impréniès d'eau liquide.
Il faut aussi sortir en début d'hiver, les gars 😉
ex. :
<www.data-avalanche.org/static/dataavalanche/joomla/index.php?option=com_wrapper&view=wrapper&Itemid=134&aval_id=1355076136979>
<www.data-avalanche.org/static/dataavalanche/joomla/index.php?option=com_wrapper&view=wrapper&Itemid=134&aval_id=50000668>
<www.data-avalanche.org/static/dataavalanche/joomla/index.php?option=com_wrapper&view=wrapper&Itemid=134&aval_id=50000548>
<www.data-avalanche.org/static/dataavalanche/joomla/index.php?option=com_wrapper&view=wrapper&Itemid=134&aval_id=50000414>
etc.