Un ski tourien a indiqué que le couloir NW des grands moulins avait été purgé.. j'en sais qq chose, c'est moi qui ai déclenché la rupture d'une plaque dans les premiers virages sous le sommet ; je déclenchais ces virages avec méfiance, dans la zone raide et légèrement concave qui montrait bien l'accumulation de neige.
Nous avions déjà bcp brassé à la montée, surtout au bas du couloir. Nous n'avons pas insisté et sommes descendus par le versant NE.
Je peux cependant dire que le verrou est en glace vive ; si des amateurs sont tentés, il me semble que disposer de deux engins est utile pour pouvoir descendre les qques mètres à 55 °, sans trop de souci.
J'étais sur le point d'écrire un article sur la sortie, même avec 24 h de retard, mais je dois être une vraie bille car je n'ai pas retrouvé (j'y étais cepdt parvenu l'an dernier en écrivant un article sur le couloir occ du Vaccivier) le mode d'emploi.
J'aimerais faire mieux la prochaine fois et je serais preneur de tte info utile pour savoir comment m'y prendre la prochaine fois.
Jean-Marc
jmj.conseil[AT]free.fr
PS : je dialoguerais volontiers avec qqu'un qui a de meilleures connaissances que moi en nivologie : avons-nous fait une erreur en continuant à monter alors que la pente était chargée (mais il nous semblait qu'en choisissant ses lignes de progression, on pouvait tt de même progresser normalement) ; inversement, pouvions-nous considérer qu'à partir du moment où nous avions fait partir une plaque qui avait balayé les 500 m de couloir il n'y a avait plus de pb et que nous aurions pu skier cette pente ?
Bref, je suis preneur de tt commentaire instructif pour tirer au mieux les leçons de l'expérience.
Merci d'avance
Merci pour ce retour d'expérience! ça doit calmer quand même, de décrocher une plaque à ce niveau... 😮
Effectivement, la pente finale concave me semble très propice à se charger un max et à plaquer en cas de vent! L'ayant déja descendue, je me rappelle l'avoir un peu contournée par la gauche pour éviter la "rupture" du haut.
Pour ce qui est du conseil, c'est toujours difficile à juger quand on est pas sur place! 🤨 Je n'ai pas spécialement de bonnes connaissances en nivologie, mais je te donne quand même mon ressenti:
A priori, je dirais que continuer à monter alors que la pente est chargée --> c'est une erreur si on pense que cela peut partir! 😯
--> choisir sa ligne de progression: attention aux idées reçues. Je pense qu'il est très difficile, dans un couloir, de se protéger d'un départ de plaque ou d'une purge. Et préférer les ancrage rocheux, les contres pentes peut s'avérer très trompeur: ce sont parfois les ancrages rocheux qui sont sources de décrochement de plaques, alors qu'on croit s'y abriter!
--> Donc dans cette situation, je dirais qu'on peut avoir la reflexion suivante:
1/ Le couloir est chargé: la neige et les différentes couches du manteau ont-ils une bonne cohésion? Si je pense que non --> demi-tour
2/ Je ne suis pas serein, donc je décide de cheminer selon l'itinéraire le plus "sain": ça veut dire que je doute de la stabilité: au lieu d'essayer de "contourner" les difficultés, et de se rassurer en choisissant l'itinéraire le moins risqué, je fais demi tour. Il n'y a pas d'itinéraire "moins risqué" dans un couloir. Si ça risque de décrocher à un endroit + la pente est chargée --> attention danger!
3/ Je trouve la pente chargée/ les conditions météo ont été mauvaises (vent, pas de purge antérieure du couloir, formation de plaques sommitales) --> demi tour!
Voila juste des éléments de reflexion qui auraient pu te mettre la puce à l'oreille. evidemment, c'est une fois sur place qu'on peut juger, et même avec beaucoup d'experience de terrain, il y a toujours un risque de passer a coté des "signes".
Il faut absolument écouter tous ces signes, et lorsqu'on doute, ne serait-ce qu'un peu, ne pas chercher à contourner l'obstacle en se rassurant faussement, mais savoir faire demi-tour! 🙂
On a très peu de chance, dans un couloir, de ne pas se faire embarquer par une plaque qui se détache. A la montée, il faut en être bien conscient, on ne peut pas réagir et s'échapper une fois que c'est parti!
Pour finir et répondre à ta dernière question: quand on s'est fait échauder en faisant partir une plaque, purge du couloir ou non, il est beaucoup plus prudent de choisir l'itinéraire le moins risqué et le moins difficile pour descendre comme tu as fait. Moi en tous cas, c'est ce que j'aurais fait... 🙄
Faire du 5.1 avec une étroiture finale en glace à 50° c'est pas vraiment le top quand on a les mollets qui tremblent et la confiance redescendue à -10..., non? 😉
Ca me rappelle une expérience proche au même endroit 2 ans auparavant 🙁 ...
Salut à tous,
Je pense qu'en ce moment les conditions sont très piégeuses.
L'année dernière, j'ai fait partir une partir un plaque de neige "récente" dans un couloir avec je pense des conditions similaires aux différentes sorties rentrées dernièrement.
Je m'explique : en surface il ya une couche de neige transfo qui inspire bien confiance. Mais dessous, dans la plupart des pentes, il y a une épaisseur non négligeable de neige "pourrie" qui ne demande qu'à se barrer à la moindre surcharge.
Personnellement, quand j'ai fait partir mon avalanche, j'aurais mis ma main à couper que ça tenait. J'imaginais même pas que ça pouvais partir !!!
J'ai pas une expérience énorme (j'ai 21 ans mais plus de 200 sorties à mon actif quand même), mais ça fait réfléchir.
Tout ça pour dire qu'il faut faire gaffe, et que tant que ça nous est pas arrivé personnellement , on crois que ce sera toujours pour les autres. Maintenant, quand je le sens pas trop comme en ce moment dans le plupart des pentes, je fais des bouses, mais au moins ça se passe pas trop mal.
Mon discours est tout sauf alarmiste, mais c'était juste pour dire que mon expérience m'a vraiment bien fait flipper et que j'ai eu de la chance de m'en tirer sans rien.
Sur ce, ça m'empechera pas de continuer de sortir !
Bonnes randos à tous,
MAx
Si tu as fait partir une grosse plaque, il est plus que probable que tu as fait une erreur et que tu n'aurais pas du être à cet endroit.
Ce constat à postério est nettement plus facile à faire qu'une analyse durant la course. Pour savoir si tu as fait une erreur durant la course, il aurait fallu être avec toi durant ta course afin de disposer des mêmes éléments informations. Et encore, cela ne suffira pas car l'erreur ne peut s'évaluer qu'en prenant en compte ton acceptation du risque.
L'erreur c'est uniquement quand le risque réel est supérieur au risque supposé ou estimé. La roulette russe = 1/6 "chance" de mourir. Il n'y a donc strictement aucune erreur quand 100 personnes meurent sur 600 tentatives. :-)
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il me semble que disposer de deux engins est utile pour pouvoir descendre les qques mètres à 55 °, sans trop de souci.
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Là, je pense qu'il y a effectivement une erreur ou plutot une inadéquation de niveau. La personne, qui n'est pas capable de descendre quelques mètres à 55° en glace avec une seule pioche, n'a probablement rien à faire dans ce genre d'endroit. Ok, cela passera toujours mieux avec 2 pioches mais cela veut probablement dire que ton expérience alpine est "relativement" limitée. Attention ce n'est pas une critique mais un constat. Dans mes premières courses de ski un peu raide, j'étais nettemnt plus à l'aise sur mes skis qu'avec les crampons au pieds. C'etait une grosse connerie car en cas de problème, il faut savoir courir crampons au pied dans les pentes ou tu es au taquets à ski.