Communiqué de l'ANENA aujourd'hui :
"La neige est à nouveau annoncée sur nos massifs cette semaine.
Constat actuel en versants ombragés ou au soleil rasant : belle épaisseur de faces planes et/ou givre de surface.
La situation risque d'évoluer très défavorablement dans les jours qui viennent dans toutes ces orientations (Nord-Ouest à Est), dans les pentes peu ou pas tracées."
Dans les pentes tracées, on a vraiment moins de risque que cette couche forme une sous couche fragile ? Le passage des skieurs "casse" cette structure de faces planes ?
Avec vos retours d'expériences, confirmez vous qu'une pente régulièrement fréquentés est moins sensible aux avalanches qu'une pente où les traces sont rares ?
Salut Twobody,
Personnellement je ne parierai par sur cela... On a (où du moins j'ai) toujours tendance à penser que les grandes classiques sont moins risquées que les lieux peu fréquentés car par le passage régulier des skieurs, le manteau doit se tasser un peu... Mais d'un autre côté, j'ai en mémoire des cas d'avalanches mortelles dans des lieux hyper-fréquentés comme Chamechaude, les couloirs du croissant à Chamrousse ou encore le col de Léchaud...
Je dirais que nous avons une influence très limité et très localisé sur le manteau neigeux;
Voici pour ma modeste contribution.
Em42.
Comme la photo ici
www.moremountain.com/blog/latest-news/attending-an-avalanche-awareness-course-with-mint-snowboarding/
Exceptionnelle mais bien réelle !!!
Avec vos retours d'expériences, confirmez vous qu'une pente régulièrement fréquentés est moins sensible aux avalanches qu'une pente où les traces sont rares ?
Salut, dans ma (petite) expérience et mon humble analyse, oui c'est en partie vraie, mais à prendre avec mille précautions: Les passages sur les classiques régulièrement surfréquentées vont effectivement largement tasser le manteau neigeux et irrégulariser en surface. Cela a selon moi deux petits avantages:
-Le tassage régulier par passage aura tendance à difficilement permettre l'existence de couches fragiles persistantes, on aura plus un phénomène de manteau uniforme et compact, à l'image d'une piste de ski régulièrement damée.
-L'irrégularité de surface après tous ces passages (bosses, traffolé...) constiura un plan de glissement moins propice aux propagations de ruptures éventuelles, mais là, je vais peut être me faire taper sur les doigts et je ne prendrai aucune décision uniquement en me basant sur cet ingrédient...
Quoi qu'il en soit, si le problème des couches fragiles persistantes dans la neige ancienne est logiquement moins important sur ces classiques surfréquentées, le problème des couches fragiles temporaires existe bel et bien: Je me méfierais donc beaucoup de ce givre de surface par exemple. S'il tombe 40cm de poudre sur ce givre, classique ou pas classique, ça sera dangereux.
Pour moi une classique a tendance à faire baisser notre vigilance, il y a beaucoup à faire la dessus (vigilance, prise de décision, choix de pente ou contre pente...)
Est que la couche de faces planes qu'on a pu observer en de nombreuses orientations et pas seulement N a pu disparaitre avec le passage des skieurs, j'en doute. A part en S bien exposé ou à altitude faible où un redoux est prévu , je pense qu'il faudra être méfiant.
Dans la méthode Munter, le fait que la pente soit parcourue fréquemment est un facteur de réduction du risque. Ça ne veut cependant pas dire qu'il faut laisser le cerveau à la maison.
Em42 a dit :
Je dirais que nous avons une influence très limité et très localisé sur le manteau neigeux;
Voici pour ma modeste contribution.
Em42.
C'est peut-être un problème de grignotage? La trace principale est assez sûre mais vous skiez ensuite de la neige fraîche sur une pente a côté. Par exemple l'accident de Chamechaude en mars 2018. Un mort, un blessé grave. (Voir ci-dessous)
Tieferet a dit "L'irrégularité de surface après tous ces passages (bosses, traffolé...) constiura un plan de glissement moins propice aux propagations de ruptures éventuelles"
Attention (sauf erreur de ma part), le risque d'avalanche par plaque à vent ne dépend pas d'un "plan de glissement" : c'est la couche fragile qui permet l'effondrement de la couche dure du dessus et le déclenchement ; puis tout descend (couche dure et couche fragile), ce qui laisse apparente une couche plus dure (qui peut faire penser à un plan de "glissement", mais pourtant l'avalanche n'a pas résulté d'un "glissement" sur cette couche dure enfouie). 😮 🤢
+1 avec Tiferet.
Pendant une période de beau temps, il y a formation de grains anguleux dans toutes les faces qui ne voient pas ou peu le soleil (au moins toute la moitié Nord en ce début d'année).
Mais dans une pente fréquemment skiée (c'est à dire avec de nombreuses traces après chaque chute de neige), ces grains anguleux qui se sont formés ne peuvent pas constituer une couche homogène sur une grande surface (en raison des nombreux passages).
Quand de la neige avec un minimum de cohésion (neige fraîche un peu ventée par exemple) se déposera sur cette couche de grains anguleux "bien tracée", cette dernière formera une couche fragile. Il sera possible d'initier une rupture (effondrement) de cette couche fragile. Mais la propagation de cette rupture sera limitée (en raison de l'absence d'homogénéité de la couche).
Donc dans la situation avalancheuse caractéristique de sous-couche fragile persistante, le risque de déclencher une plaque est moins important dans les pentes qui sont fréquemment skiées.
Mais dans les autres situations avalancheuses caractéristiques (neige ventée, neige fraîche, neige humide), ce n'est pas un facteur à prendre en compte.
J'avais en tête que, comme l'a dit Tiferet, il fallait que la pente soit régulièrement surfréquentée, et notamment, d'accord avec Nico06, après chaque chute de neige, pour qu'elle puisse être considérée comme vraiment moins risquée...
Ce qui fait qu'au final il n'y a pas tant de secteurs qui peuvent se "vanter" d'appartenir réellement à cette catégorie.
Si je prends l'exemple des Bornes-Aravis, en tête j'ai la combe de Grand Crêt (et encore... sans aller trop sur les bords) et la Pointe d'Andey... mais le jour où ça partira sur la voie normale de la Pointe d'Andey c'est qu'on aura eu le droit à un nouveau soulèvement des Alpes 😄
A la limite, je ne classerais même pas la Tournette dans cette catégorie, bien qu'elle soit une classique très fréquentée, parce que j'estime que le couloir d'accès à la traversée finale peut être bien craignos selon les conditions... et en particulier sa partie supérieure, qui peut être bien chargée et qui ne voit jamais la couleur d'une spatule, ou presque...
Valable vraiment sur les itinéraires hyperfrequenté, hors piste etc donc en ce moment pas trop...