Bonjour,
je me demande, une fois sur place, parfois le doute s'installe sur la structure de manteau neigeux d'un versant particulier (plaque a vent, ombre...)
Alors je sonde avec la tête du bâton (l'idéal serait d'étudier les couches en taillant à la pelle, mais je me vois mal le faire a chaque changement de situation). On sent bien les différentes couches et leur profondeurs mais que peut-on en conclure?
En fonction de la météo des jours précédents, lorsqu'on arrive a une couche plus dure, on peut s'attendre à une couche fragile de regel. On peut également se poser la question de la structure des grains dans la couche "souple" au dessus (soufflée)...
Bref est-ce totalement inexploitable?
par expérience, le manteau est quasiment toujours composé de plusieurs couches.... dès fois c'est très stable, des fois instable
Par ailleurs, une neige récente peut très bien accrocher sur une couche dure (notamment au printemps quand la chute est constituée de neige humide)
Nul besoin d'une couche dure pour avoir des avalanches...
De plus les couches fragiles sont parfois hyper fines et indécelables au baton.
Enfin, un sondage encourageant à un endroit peut très bien être catastrophique 2 mètres plus loin....
Conclusion : ca ne fait pas de mal mais à mon avis ca ne sert pas à grand chose.
(sauf que si on ressent ce besoin de faire une coupe, c'est souvent que l'on sent le risque => peut etre est ce une bonne idée de faire demi tour ?)
Evidemment je ne suis pas un pro
comme le dit Jo, si tu en arrives à penser qu'il faut faire une stratification du manteau (dont l’interprétation ne te permettra pas de prendre une decision) le plus simple c'est de rentrer à la maison et de penser à autre chose...
Je me souviens d'une pente dans les Encantats que je remontais pour atteindre un col 200 m plus haut. Aucune trace dans le coin. Pente > 30°, aucune échappatoire.
Je sonde au bâton : la couche récente, meuble, une bonne couche dure et en-dessous une couche qui semblait fragile. Pas très facile de remonter la neige de cette couche fragile pour l'examiner...
Petite réflexion : si ça part, tout le groupe est embarqué. Il n'y a personne d'autre dans le coin. ça peut faire très mal...
Décision : on s'arrête, on dépeaute et on va jouer plus loin
Personne n'a critiqué ce renoncement.
La couche dure aurait peut-être bien tenu, on ne sait pas mais au moins on peut en parler 😉
Personnellement je trouve que le test du bâton est un excellent complément aux autres observations sur le terrain.
En effet on a souvent l’occasion de voir, dans les pentes très raides environnantes, d’anciens départs d’avalanche. Ceci donne une indication sur la nature du risque (p.ex départ spontanés de plaques à vent dans les ressauts). En sondant avec le bâton, on peut se rendre compte de la couche mobilisable, et de la présence ou non de zones d’accumulation. En faisant le test sur les zones au vent et sous le vent, ça donne une idée de l’intensite du tranport de neige qu’il y a eu. Ca permet aussi de repérer des zones/orientations plus sûres ou la couche mobilisable est plus mince.
Dans le cas de neige ancienne, c’est clair que c’est plus compliqué. Mais on peut bien sentir la différente densité des couches, et donc leur présence. En comparant ça avec l’historique de la météo et les indications du bulletin, on peut avoir une meilleure idée de la situation, bien que ça ne permette pas de trancher sur la sûreté de la pente. Un exemple d’utilite de la démarche : pluie sur manteau neigeux à basse altitude, puis regel et couche de neige fraîche par dessus. Aux altitude ou le manteau a été intégralement humidifié puis a regelé, le risque n’est pas le même qu’aux altitudes ou le manteau n’a pas été consolidé par la pluie et le gel. Le test du bâton permet de définir si une pente est dans une catégorie ou dans l’autres.
Le sondage au baton n'est certes par une méthode complète mais permet quand même de relever des informations qui sont utiles à la prise de décision in-situ.
Une coupe à la pelle avant de s'engager sur une pente raide, effectuée au dessus de la rupture de pente avant de monter ou en dessous en cas de descente, viendra confirmer ou infirmer le doute si nécessaire.
Donc oui je pense que le sondage est utile, mais non il ne sera pas suffisant pour apprécier des conditions.
Sonder la neige au bâtons est bien sûr une bonne habitude. Si une couche oppose peu de résistance à son enfoncement, il s'agit probablement d'une couche fragile.
Une couche de regel n'est pas une couche fragile; mais sa présence dans le manteau neigeux peux en générer une, juste au-dessus ou juste au-dessous (plus souvent). C'est donc bien un "mauvais indice".
La structure de la couche du dessus, n'a aucune importance. Par contre ce qui en a beaucoup, c'est de savoir si cette couche (du dessus, celle que l'on skie) est en place depuis plusieurs jours ou si elle est récente (il a neigé ou le vent l'a déposée là la veille par exemple).
Si la pente fait plus de 30°, si on a observé une couche fragile enfouie et enfin si la couche au-dessus est plutôt récente, personne ne peut affirmer qu'une plaque VA partir mais tout est réuni pour qu'une plaque PUISSE partir.
Dans ce cas, essayer de passer où c'est moins raide ou faire demi-tour et si ni l'un ni l'autre est possible faire en sorte que si une plaque partait, elle fasse le moins de dégats possible (distance, 1 par 1 ...)
Dger a dit :Sonder la neige au bâtons est bien sûr une bonne habitude. Si une couche oppose peu de résistance à son enfoncement, il s'agit probablement d'une couche fragile.
Une couche de regel n'est pas une couche fragile; mais sa présence dans le manteau neigeux peux en générer une, juste au-dessus ou juste au-dessous (plus souvent). C'est donc bien un "mauvais indice".
La structure de la couche du dessus, n'a aucune importance. Par contre ce qui en a beaucoup, c'est de savoir si cette couche (du dessus, celle que l'on skie) est en place depuis plusieurs jours ou si elle est récente (il a neigé ou le vent l'a déposée là la veille par exemple).
Si la pente fait plus de 30°, si on a observé une couche fragile enfouie et enfin si la couche au-dessus est plutôt récente, personne ne peut affirmer qu'une plaque VA partir mais tout est réuni pour qu'une plaque PUISSE partir.
Dans ce cas, essayer de passer où c'est moins raide ou faire demi-tour et si ni l'un ni l'autre est possible faire en sorte que si une plaque partait, elle fasse le moins de dégats possible (distance, 1 par 1 ...)
Good tout est dit !