Bonjours tout le monde.
Je suis Catalan (de Berga) et chez nous nous n'avons pas de forum puissants sur le sujet avalanches ni de gens vraiment très fort (si, quand même, les techniciens de l'ACNA). Une initiative est tentée chez esquidemutnanya.com, sans trop de succès tout de même. Voilà pourquoi je suis les forums sur skitour, prêtant une attention spéciale à Alain Duclos. J'en profite pour le remercier!
La question est donc la suivante : dans un post, quelqu'un afirmait que «la notion de ‘surface de glissement’ est une notion obsolète» (je l'ai cherché mais je ne l'ai pas retrouvé).
Mais voici que dans le bouquin de Tremper, cette notion appariât très fréquemment, et arrive à signaler que différentes couches de glissement faciliteraient le déclanchement d’avalanches (notamment les 'rain crust').
(aussi faut-il signaler que je traduit de l'espagnol un terme déjà traduit de l'anglais... peut-être que le terme "surface de glissement" n'est pas précis... 🤭 )
Est-ce donc un débat ouvert ?
merci à tous!
plan de glissement en français, et voila une définition chez skitour:- www.skitour.fr/dico/plan+de+glissement
Pour les plaques déclenchées par des skieurs le facteur primordial est une couche fragile: givre, gobelets, neige fraiche etc et non l'interface (surface) entre les couches d'où la deprication dépréciation de l'importance du terme plan de glissement. Je crois.
[Edité par etienneh le 17/06/2015 16:44]
merci David pour la correction.
"le facteur primordial est une couche fragile (...) d'où la deprication de l'importance du terme plan de glissement."
Et... oui. Au départ je suis d'accord. Il faut dire quand même que le bouquin de Bruce Tremper est à peine de 2008, réedition de 2012... Pas encore trafuit à l'español ni au catalan... Voilà pourquoi ça m'à étonné l'importance quil semble atribuer au plan de glissement. Au faut, j'inicie le débat pour savoir si je dois réconsidérer la question!
merci encore une fois!
g
guille a dit :la notion de ‘surface de glissement’ est une notion obsolète
Oui, je confirme.
Pour être encore plus clair, de la neige peut très bien coller solidement à une couche dure (par exemple une croûte de regel), mais pas à une couche fragile.
Toutefois, il faut savoir que des couches fragiles se forment fréquemment de part et d'autre des couches denses (dont les croûtes de regel), parfois sur quelques millimètres d'épaisseur seulement. 🤭
Bonjour Alain,
Alors, comment expliquer l’importance que Tremper accorde a ce fait ? Y-a-t ’il un désaccord, un débat ou une discutions ?J’ai l’impression que quelque chose m’échappe mais je n’arriva pas à deviner quoi…
Mon avis est le même que le vôtre (David, Alain) : ce qu’il faut surveiller dans les croutes ce n’est pas le "glissement" mais les gradients que se forment au-dessus et au-dessous d’elles, donc les couches fragiles, même si minuscules (gobelets, etc.).
Mais voici que Tremper aborde ceci d’un façon opposée ! Quand la croûte n’est pas un croûte de soleil ou de regel (Sun Crust et Melt-freeze crust, plus irrégulières), mais une croûte de pluie (rain crust -- je fais servir des mots anglais, parque je ne suis pas sûr de faire servir les bon mots en français), alors B. Tremper signale « qu’elles ont tendance à être plus lisses et glissantes » et, ajoute-t-il, pendant plus longtemps. Il arrive à aller encore plus loin dans cette appréciation : si la chute de neige suivante tombe quand la croûte est gelée, le danger serait plus important que si la neige tombe sur la couche humide, qui faciliterait le reliment entre la croûte (humidifiée) et la neige récente. Donc, des que Tremper parle de la caractéristique « glissante » de la neige… Il n’y a pas d’erreur d’interprétation… 🤨
L'oposé de ce que l'on est en traint de soutenir...? 😮
Merci encore une fois Alain, tes apports sont précieux !
g
guille a dit :Tremper parle de la caractéristique « glissante » de la neige…
Je viens de relire les passages que tu cites (pp 114-116 de "staying alive in avalanche terrain", non ?). Tu as parfaitement compris ce que Bruce veut dire et, en effet, je ne suis pas d'accord. J'imagine qu'il en conviendrait si nous pouvions en discuter.
Son impression est induite par une certaine logique, qui ne résisterait pas à l'observation ni à certaines connaissances récentes (les très forts gradients de part et d'autre des croûtes, en particulier lorsqu'elles sont mouillées). C'est souvent le cas dans la littérature avalanche : "en toute logique, ça devrait se passer comme ceci ou comme cela"... mais en fait non 😮
Toutefois Bruce Tremper reste une référence à juste titre en Amérique du Nord. Entre autres, il fait énormément avancer la communication sur le risque d'avalanche. C'est un pionnier dans l'utilisation des réseaux sociaux pour savoir ce qui se passe... et le faire savoir ! 🙂
Ok, parfait.
En effet ce sont ces lignes-là, mais j'aurais pu, comme tu le sais, en lire d'autres!
Je me demandais encore si, selon l'inclinaison ou en relation avec elle, la surface de glissement ne pourarit pas avoir d'effet? Je m'explique.
Si l'inclinaison joue un rôle fondemental dans le déclanchement d'un avalanche, et cela se doit à la tensión qui est générée par la gravité, pourquoi la glissement ne pourrait pas jouer un rôle important dans la même mesure que -ou en relation avec- l'inclinaison? ...Par exemple, avec une surface de glissement plus lisse, moins d'inclinaison nécessaire... 🤨 🤨
Alain Duclos a dit : (...) qui ne résisterait pas à l'observation ni à certaines connaissances récentes (les très forts gradients de part et d'autre des croûtes, en particulier lorsqu'elles sont mouillées)
Je te remercierais aussi énormément si tu pourrais rentrer un peu plus dans le détaill! 😊
remerci!
g
guille a dit :très forts gradients de part et d'autre des croûtes, en particulier lorsqu'elles sont mouillées
Si le sujet t'intéresse, il faut rechercher dans les publications de Bruce Jamieson, de l'université de Calgary. Tu trouveras aussi ton bonheur en lisant les travaux publiés dernièrement par Kevin Hammonds (c'est très clair et l'observation des figures suffit pour bien comprendre ce qu'il a observé):
arc.lib.montana.edu/snow-science/objects/ISSW14_paper_O2.02.pdf
guille a dit :avec une surface de glissement plus lisse, moins d'inclinaison nécessaire...
Non, je pense pas qu'il faille chercher dans cette direction, du moins pour les préoccupations des montagnards.
Le glissement d'une "plaque" est dû avant tout à une perte brutale de cohésion dans la couche fragile en dessous.