Voilà, c’est fini. La nouvelle a éclaté comme une bouse de vache dans les petits vallons paumés Savoisiens. Pierre Tardivel, le papi du ride, est désormais passé du côté de l’ombre.
Le célèbre et célébré “rider de l’extrême” (c’est plus chébran que "skieur de l’extrême"), l’homme qui détient plus de 500 premières, qui a fait des descentes à faire péter la cervelle comme: la Bastille de Grenoble par la Via Ferrata, a définitivement jeté ses planches à la poub. “Les Cham 97, c’est des skis immondes et les Powders, c’est de la merde, Dynastar les fait fabriquer à Tombouctou et ils sont tout délaminés. En plus tous les gnolus de Grenoble les ont achetés sur mes conseils et depuis, je ne suis plus tranquillos là-bas, à chaque sortie je croise un gars qui veut mes peaux”.
Aujourd’hui Pierrot ne jure plus que par le splitboard (un "snowboard de randonnée") comme il nous l’avait confié dans Fricrando n°2, magasine hors série, édité par le Dauphiné Libéré et imprimé à 7 millions d'exemplaires. Vous le trouverez sûrement dans le bac à recyclage derrière votre magasin de sports favori.
“Pour être honnête le ski m'a toujours fait chier, déraper sur les rochers avec les lattes clouées aux pieds, c’est pas fun. En plus j’ai toujours été fidèle à mes Fritschis, je ne suis passé aux low-techs qu'en 2009, donc j'ai souvent été cuit comme un rat mort pour la descente. Et un jour j’ai fait une sortie: Wiki l’esquimau je crois, avec deux gonzesses[1], Nanou et Elo, en spliff-board. Ouahhh, la révélation, elles ont flotté sur la peuf comme des anges. Maintenant le freerando c’est ma came, c’est tendance, tu piges?”
Nanou, Elo et Pierro
Tardivel a le regard triste, lointain. “Si seulement j’avais rencontré Régis Rolland au lieu de Chauche au début de ma carrière; l’histoire aurait pu être écrite différemment”. Une petite larme glisse sur sa joue et tombe dans son verre de marc.
Pierre a toujours été à la quête d'horizons nouveaux. “C’est comme les sites sociaux. J’ai posté quelques sorties sur Biv’, puis j’ai kiffé Skitour mais pas sûr que les Ouriens m’aient kiffé. En tout cas j’aime vendre mes exploits, même les plus débiles, donc je suis passé chez les pros de Volopress mais il n'y a pas de lecteurs et le site date des années YéYé. Heureusement il y a toujours le Daubé”.
Tardivel, guide depuis 1988, a brûlé sa carte UIAGM, “ces clients monchus avec leur fric mais qui skient comme des chèvres et qui me prennent la tête avec toutes leurs questions sur Chauche, je n'en peux plus.” Maintenant il espère vivre de la publicité sur sa page Fessebouc.
Aujourdhui? “Aujourdhui j’attends la Yaute, dans mon terrier, mon mazot, j’attends une nouvelle pétée de neige, je guette l’éclaircie et je fonce à la Merdassier où quelques jolis couloirs m’attendent."
[1]gonzesse, mot démodé qui signifie “meuf” en bon français.
Un peu de retard sur l'actu mais sympa quand même ce vrai faux poisson d'avril, bien écrit 😄
Très bon 😄
Un interview de Pierre Tardivel du 29 mars 2015.
Réalisé par Dominique Potard et son livre skieurs du ciel aux éditions Guérin.
Avec de super images de ski (film de Jean Afanassieff et Jean-Marc Boivin).
😉
Merci pour ce billet sympa !
Oui ben ça fait longtemps qu'on est courant que les lattes c'est naze.
Vive le split!!!
Le snowboard, deux degrés de liberté: front/back et avant/arrière.
Le ski, quatre degrés de liberté: les même que pour le snow, mais à chaque pied.
Le télémark, six degrés de liberté: les même que pour le ski + la possibilité de plier chaque pied.
Dans du 30 degrés de pente je préfère six degrés de liberté.
Dans 45, c'est vrai qu'on est plus serein avec deux degrés et un piolet à la main.