C'est qui qu'a déclenchée ça ? 😮
www.data-avalanche.org/admin/listAvalanche/1419183497615
Je me baladais cet après midi quand j'ai vu cette belle avalanche qui était certainement descendue peu de temps auparavant (contrôle DVA car je redoutais quelqu'un dessous).
Grande sensibilité des faces Sud (aussi) d'altitude en ce moment. Celles qui ne sont pas encore chargées le deviendront (là où c'est tellement friable sous la croûte !).
Avertissement aux adeptes de Werner Munter qui, me semble-t-il, a un peut trop mis l'accent sur les pentes Nord. Les couches fragiles se développent aussi au Sud, dans des conditions particulières et plus rarement il est vrai 😉
Vinzou balèze celle là 🤢
c'est juste au dessus du goulot(entonnoir) avant le col de la roue?
plaque à vent, je suppose, bon à force de purger ça va se peut-être se stabiliser...
tophe42 a dit :c'est juste au dessus du goulot(entonnoir) avant le col de la roue?
Suffit de cliquer sur le lien Google Earth qui figure sur la fiche 😉
www.data-avalanche.org/attached-files/geo/1419183653935-2014-12-21%20Grand%20Argentier.kmz
Alain Duclos a dit :tophe42 a dit :c'est juste au dessus du goulot(entonnoir) avant le col de la roue?
Suffit de cliquer sur le lien Google Earth qui figure sur la fiche 😉
www.data-avalanche.org/attached-files/geo/1419183653935-2014-12-21%20Grand%20Argentier.kmz
C bien ça!
C'est bien foutu ton truc! 😉
Dire que je suis déjà descendu par là...l'année dernière...
Elle a tout de même mis "du temps" à partir : www.skitour.fr/sorties/la-belle-plinier,60174.html#com133983 :
Du côté de la Punta Nera et Grand Argentier c'était pareil, des plaques un peu partout. Une épaisse est partie, n'est pas allé très loin mais a recouvert quand même une trace de montée. 10 minutes avant le sommet 3020 un gros "Wouf" m'a fait sursauté, mon poursuivant a eu la même peur que moi, on est redescendu très attentif...
Le couloir "noir" (descente du Grd Argentier au pied du TS) a été descendu ; c'était un peu joueur de mon point de vue.
Dans la station les pisteurs ont déclenché de partout la veille de l'ouverture. Méfiance !
Question à Alain Duclos : est-il possible que le gros "wouf" entendu ait été cette plaque qui s'est "simplement" affaissée mais n'est partie que plus tard ?
_pierre_ a dit :est-il possible que le gros "wouf" entendu ait été cette plaque qui s'est "simplement" affaissée mais n'est partie que plus tard ?
Je ne pense pas qu'il y ait de lien direct entre cette observation (12 décembre) et le départ de la plaque (21 décembre).
Le gros "wouf" illustrait toutefois parfaitement la présence de couches fragiles enfouies et dangereuses dans le secteur.
@Alain Duclos
Vous indiquez neige "sèche dure"
On parle bien ici de neige dure compactée par le vent ? Peu d'enfoncement à ski ou presque ?
Il me semble que ce genre d'avalanche est plutôt rare non ? On aurait tendance à croire (surement à tort) que la pente est stable car il y a une grosse cohésion en surface ?
Habituellement les plaques dites à vent ne sont pas plutôt de la neige meuble sans cohésion en surface (d'apparence poudreuse), souvent présente sous le vent d'un relief ?
Le degré d'inclinaison semble tout de même fort. Et l'on peut identifié aussi, au niveau de la cassure de la coulée, une espèce de "bombé" ou l'on voit que cela a accumulé. Dans ce genre de pente, naturellement je serais montée le plus a gauche, sous le rocher, là ou c'est le moins raide.
Peux-t-on penser que ce genre de plaque se détache plutôt par forte surcharge, ou alors même à distance ? (le randonneur qui monte à gauche dans la partie moins raide déclencherait la coulée).
J'aurai tendance à pencher plutôt sur la premier solution (surcharge)
Décidément plus les années passent, moins j'y compris quelque chose en nivologie. Après 20 ans de ski de rando !
Bien cordialement
En gros et en familiarisé : la neige meuble ramenée par le vent fait rapidement des plaques en béton armé sans cohésion avec ce qu'il y a au-dessous, ça fait un peu comme la neige roulée. Alain t'expliquera mieux que moi 🤨
Il y a un mois nous sommes passés exactement où est partie la plaque et nous avions trouvé la pente suspecte. A cet endroit, nous avons préférés prendre nos distances.
www.skitour.fr/sorties/le-grand-argentier,59907.html
@Alain Duclos: la plaque était-elle déjà existante? la neige était soufflée dans ce secteur...
_pierre_ a dit : Alain t'expliquera mieux que moi
Oui, je pense 😉
Geronimo Cohen a dit :On parle bien ici de neige dure compactée par le vent ? Peu d'enfoncement à ski ou presque ?
Exactement
Geronimo Cohen a dit :les plaques dites à vent ne sont pas plutôt de la neige meuble sans cohésion en surface
Ca dépend essentiellement des conditions météo pendant que le vent souffle :
-s'il neige : la neige accumulée est issue surtout des précipitations et elle est meuble.
-s'il ne neige pas, la neige accumulée est issue exclusivement du transport depuis une zone d'érosion, et elle durcit rapidement 😎
Geronimo Cohen a dit :Peux-t-on penser que ce genre de plaque se détache plutôt par forte surcharge, ou alors même à distance ? (le randonneur qui monte à gauche dans la partie moins raide déclencherait la coulée).
ATTENTION : c'est pour cela qu'il est très important d'avoir bien compris le mécanisme de déclenchement des plaques 😡
Le skieur n'exerce pas de surcharge à proprement parler (il pèse beaucoup moins qu' 1 m3 de neige !!!). En revanche, il est à l'origine de l'amorce de rupture.
C'est pourquoi, oui, il est très possible qu'un randonneur ait déclenché tout ça à la montée, en passant là où la plaque est moins dure et moins épaisse (la trace dont tu parles 🙂 )
_pierre_ a dit :ça fait un peu comme la neige roulée
Hum, mauvaise image à mon avis : une couche fragile qui s'effondre avant de permettre le glissement de la plaque ne ressemble pas à de la neige roulée...
AlexR a dit :Il y a un mois nous sommes passés exactement où est partie la plaque et nous avions trouvé la pente suspecte. A cet endroit, nous avons préférés prendre nos distances.
Ah bon, car le 7 décembre, il y avait 20-30cm de poudre légère sans cohésion à l'endroit de la plaque en versant S, super ski. La sous couche paraissait stable ce jour là, mais c'est vrai que j'avais noté une petite accu à l'endroit de la cassure et étais passé un peu à côté (effectué à la descente uniquement).
Je pense que la plaque dure déclenchée le 15/12 (et le 12/12 d'une moindre importance cf volopress) ne s'est formée qu'après le fort épisode de vent du N du 9-10 décembre (90kmh à 3000m). Rien n'est simple.
Salut,
On s'est vu rapidement au col du petit argentier (je reconnais vos bâtons 😉 sur la première photo), on a descendu la pente SW ensemble.
En montant vers le pas du roc et le col du petit argentier ce jour là, au dessus du Lavoir, on a entendu deux gros "boum".
Il était un peut avant 8h environ.
On pensait "qu'ils" purgeaient sur le domaine de val Fréjus.
Peut être était ce cette grosse plaque car la détonation semblait lointaine.
A cette heure la il y avait un randonneur dans le vallon de la Roue je pense (il nous a doublé au dessus du Lavoir).
*Pas de traces de montée dans notre secteur
*Pas de trace sous le Gd Bagna et le col de fontaine froide ni au col de la Roue.
En tout cas c'est impressionnant et grand bien nous a pris de ne pas aller à Punta Néra, on avait hésité à l'intersection de la piste du jeu!
En tout cas merci pour votre site et les infos.
Joyeux noël a tous.
Merci beaucoup pour ces éléments de réponse M. Duclos !
En effet, ce principe de déclenchement de plaques m'échappe un peu, malgré la lecture de vos excellents powerpoint sur prezi.
Moi quand la neige est béton, je me sentais plutôt à l'abri, car la cohésion de surface semble béton et avoir des bons amarrages. Mais il est vrai que la sous-couche joue un grand rôle.
Geronimo Cohen a dit :quand la neige est béton, je me sentais plutôt à l'abri
Tout dépend...
- Si la neige béton est issue d'une lente métamorphose sur place (par faible gradient de température), on peut en effet s'attendre à une bonne stabilité 🙂
- Si au contraire cette neige béton est issue du transport par le vent, qui l'a accumulée là, c'est plus compliqué... 🙁
Dans le second cas, les épaisseurs sont très variées, du bord mince de l'accumulation, vers son "ventre" qui peut être très épais... et c'est ça qui est quasi impossible à gérer, puisque l'on sait que l'aptitude d'un skieur à déclencher une plaque dépend de l'épaisseur et de la qualité de neige entre lui... et la couche fragile 😮