J.O. toujours pas de ski-alpinisme

Tucco disait "Il y a le ski de montagne de compétition, il y a le ski de rando pépère".

Pourquoi sous-entendre qu'à part la compétition, il n'y a que les activités "pépère" ? Je peux très bien pratiquer le ski de randonnée avec passion et application, en affinant ma connaissance de la montagne, etc., sans pour autant faire du "sport" de compétition.

"Il importe (...) de lutter contre l’hégémonie du modèle sportif, de dénoncer les arrière-pensées des discours pro-sportif et de l’idéologie olympique, d’appeler au boycott de toutes les grandes manifestations sportives et de promouvoir parallèlement toutes les activités où dominent la convivialité, l’amitié, l’entraide, la solidarité, l’hospitalité. "
(Frédéric Baillette, "les arrière-pensées réactionnaires du sport", infokiosques.net/imprimersans2?id_article=165)

Cordialement

et bin jean christophe tant fais pas le jour ou le ski de rando sera au jo
tu sera cloué a ton canapé car c'est pas dans 40 ans a venir minimum
(a la vitesse ou sa recule cette affaire car sa n'avance pas!!!)

Vive la montagne ! Et que les sports de montagne restent des sports nature amateurs, simples et toujours dans la bonne ambiance 😉 !

C'est fou comme on change en deux ans 😮 ! J'en reviens pas que c'est moi qui a lancé ce post.

Valentin PASQUIER a dit :C'est fou comme on change en deux ans
Et t'en pense quoi du ski-alpinisme aux JO maintenant ?

Pas grand chose 😄 ...
En fait, je ne suis pas un "fan" des compétitions de ski alpinisme. Mais je n'ai rien contre. Ayant fait pendant 5ans de la compétition en ski de fond, je comprends tout à fait l'intérêt sportif que certains peuvent trouver dans le ski alpinisme. Cependant, je pense que la montagne ne doit pas se résumer à une performance. Je crois de VSH dans une interview qui disait que le ski alpinisme (rando) se résume à 3 choses:
- le plaisir de la montée (effort...)
- la contemplation (paysages...)
- la descente (gros gavage 😄 ...)
Je suis du même avis que ce dernier. Je pense que chacun peut alors donner + ou - d'importance à tel ou tel "côté" de la rando mais pour moi, le mieux, c'est le juste mélange des trois.
Ensuite, pour les JO, c'est une autre histoire. Je ne peux pas donner un avis précis sur cette question. Le problème, c'est que beaucoup disent que les JO sont le symbole de la paix, de l'égalité... Et beaucoup d'autres que c'est une "machine à fric"... Je ne sais donc pas trop quoi penser. Il faudrait que j'étudie plus longuement la question.

En fait, il faut considérer l'affaire dans son environnement: la montagne ne peut se résumer à un sport, c'est clair.
Cependant, la pratique s'élargissant, la question de l'inscription aux jeux olympiques semble inéluctable, la pompe à fric s'amorçant par le bas depuis quelques années.
Après c'est sur que quelque soit la soultion retenue,il y aura des conséquences, que je crois hélas négatives: si "olympisation" on peut craindre une ruée dans la montagne des gens incompétents, irréfléchis et irrespectueux; et si non, peut etre cela accélérera la mise hors la loi de la pratique du ski de montagne au nom de je ne sais quel principe de protection....

Je voudrais prendre un exemple qui, dans un sens, irait en faveur de "l'olympisation" des sports nature.
Il s'agit du kayak et du canoë (on entend par canoë l'embarcation dans laquelle on se tient à genoux, avec une pagaie simple à la main, et non la barque d'aventure du canada). J'ai fait du kayak durant trois ans, en club. Ce sport est aujourd'hui discipline olympique, chacun se rappelle Athènes 2004. Malgré cela, le sport est resté plutôt en retrait dans les médias et c'est une bonne chose. En ce qui me concerne, je n'ai jamais entendu parler d'un quelconque dopage dans cette discipline. 😯

Oui mais voilà : le kayak ne se résume pas simplement à un chronomètre et des portes à passer (le slalom). Le slalom est très aisé à "olympiser" : il suffit d'un bassin de quelques centaines de mètres de long, souvent en "S" pour limiter les portages au bord et c'est bon!
Dans la catégorie compétition, mis-à-part le slalom, on a : de la "descente" (bateau très effilé, peu stable et plutôt rapide), de la "course en ligne" (comme aux JO, bateau très mince et pas stable du tout, sur un bassin très long et droit), du "freestyle" (eh oui c'est la grande mode freestyle aujourd'hui ; des figures aériennes ou aquatiques, où l'on joue avec les courants...).

Reste les activités non compétitives : la "haute-rivière" (bateau volumineux, environ 2m70 de long, que l'on emmène dans des courants infernaux avec chutes d'eau, gros cailloux... bref du 5.x sur l'eau! 😉 ) et enfin la découverte sur rivières plus calmes, avec parcours plus longs (éventuellement sur plusieurs jours). Ces "disciplines-là n'ont rien à voir avec les JO!! Que dis-je, peut-être à celui qui voit le plus de hérons sandrés, celui qui sait le mieux pêcher la truite...! 😜 Cela reste un sport, mais avec une mentalité nature-découverte : on peut aller se faire secouer dans les rivières andines par exemple, sans jury! (allez voir des photos du Rio Futaleufu 🙄 )

On peut trouver une certaine analogie dans le ski-alpinisme : on a la compétition, les 4.x et 5.x, les bambées, les hauts sommets ou la rando pépère (je n'ai pas écrit toutes les variantes possibles! 😊 ).
Selon moi, la compétition devrait rester locale avec des course mythiques : Pierra Menta par exemple ou Marathon des Gorges de l'Ardèche pour les connaisseurs 🙄 .
Même si les sportifs aux JO souhaitent une reconnaissance internationale, même si les idéaux de Coubertin sont honorables... la mentalité de base du ski de rando ne correspond pas, selon moi, à la compétition olympique.
Comme nous a rappelé Vali, il ne faut pas oublier le PLAISIR de la montée, les paysages et le gavage (ou pas 🤣 ). J'ai envie de dire qu'on fait de la rando pour soi, alors qu'aux JO c'est aussi pour son pays, ses amis, son club, voire sa gloire personnelle.
On voit déjà assez d'hélicos et d'avions en montagne, alors c'est pas la peine d'en rajouter pour les journalistes assoiffés de scoop/reportages. 😠

Concernant le matériel en ski de rando, la plus grande évolution ne fut-elle pas...l'invention elle-même de l'activité par nos amis nordiques, bien loin de la compétition?
Ok je sors 🤣

Les quelques compétitions médiatisées ont permis au matériel d'évoluer vers la légèreté et la sécurité . Nous en avons tous bénéficié et dire le contraire n'est que mensonges . Elles ont aussi permis à de tout jeunes montagnards qui ne savaient que skier de devenir de vrais sportifs . Vive la Pierra Menta, Vive la PDG, Vive les JO avec le ski de montagne même s'il nous faut supporter quelques contraintes passagères .

jacques sourribes a dit :Les quelques compétitions médiatisées ont permis au matériel d'évoluer vers la légèreté et la sécurité . Nous en avons tous bénéficié et dire le contraire n'est que mensonges .

Ok, mais si demain le ski alpinisme devient discipline olympique, le matèriel va-t-il évolué beaucoup plus qu'aujourd'hui? Je ne pense pas. Et même si c'était le cas, faut-il faire du ski alpinisme une discipline olympique seulement car cela "peut" améliorer un peu de le matèriel?
Je n'aime pas ce raisonnement, je pense que la vrai question c'est:
Est-ce que l'esprit, les valeurs du ski alpinisme et de la montagne se prêtent à l'olympisme?

Valentin PASQUIER a dit :je pense que la vrai question c'est:
Est-ce que l'esprit, les valeurs du ski alpinisme et de la montagne se prêtent à l'olympisme?

Tout-à-fait d'accord.
Mais quelles sont ces valeurs au juste? Sont-elles statiques ou évoluent-elles selon les mentalités?
😉

Kayaski a dit :Mais quelles sont ces valeurs au juste? Sont-elles statiques ou évoluent-elles selon les mentalités?

C'est bien ça la question 😄 .

A la création des premiers Jeux Olympiques d' Hiver, le ski de montagne dit de patrouille à l'époque, était discipline Olympique . Le manque d'enthousiasme de De Coubertin pour les sports d'hiver et les problèmes d'organisation sur le terrain de telles épreuves sont à l'origine et les vrais raisons de la disparition du ski de patrouille des disciplines olympiques . On peut donc affirmer sans crainte de se tromper que,seule, la fainéantise des organisateurs de l'époque est à l'origine de cette élimination et cela perdure .

Au 1er JO d'hiver à Chamonix le ski de patrouille était bien du .... ski de fond et non pas du du ski de montagne. On est d'accord actuellement nos skis de randos sont beaucoup plus légers que les skis de fond de 1924, les chaussures ressemblaient aux modèles du ski de piste des années 50, l'allure du fondeur à cette période se rapprochait de l'allure du skieur alpiniste actuel, le tracé de la piste était effectué par quelques ouvreurs. Mais l'analogie s'arrête là, le profil de la piste de l'épreuve de 1924 reste un profil de course de ski fond populaire (Chamonix, Argentière, le Tour et retour à Chamonix). Les quelques images de cette épreuve montrent il est vrai une ambiance très randonnée, il faut préciser qu'il était tombé de 70 cm à 1m de neige durant la nuit et qu'à cette époque la dameuse c'était des skieurs partis devant. Après avoir visionné ces images un éminent spécialiste du ski alpinisme à réécrit un peu vite l'histoire de cette discipline, d'où certaines inexactitudes historiques rapportées ici et là.

Il ne faut pas oublier aussi que les Jeux Olympiques d'hiver ont failli disparaitre dans leur totalité . M De Coubertin ne devait pas aimer le ski .