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Bruno a dit :Je ne suis pas un grand spécialiste mais il me semble qu'une limite communément admise de la méthode de Munter est qu'elle ne s'applique pas aux pentes raides.
Quand Munter était venu à Grenoble, je crois qu'il avait dit que sa méthode s'appliquait jusqu'à 40° et que lui ne skiait pas de pentes plus raides.
Il avait ajouté que le travail restait à faire.
nicom a dit :Il parrait que dans les faces bien raide ça purge beaucoup plus vite, la neige s'accumule moins, c'est une idée reçu???
Non c'est ce qui peut se produire du fait que la force de frottement qui retient la neige en place est plus faible lorsque la pente s'accentue, et donc le poids de celle-ci l'entraine vers le bas.
L'avantage c'est que même récemment après une chute de neige une pente raide (> 45°) a parfois tendance a purger naturellement, là ou une pente à 35 ou 40° aura plutôt "gardé" la neige.
@Tonio : C'est à peut pret ce que je voulais dire, mais jétais pas tout à fait sur 😉
nicom a dit :Alors prises de risques élevée?
Oui 😜
Il se trouve que ça a tenu... et il faut reconnaitre que ça tient souvent.
Je me répète : l'avalanche est rare, par rapport au nombre de situations où ça devrait partir, sur la base des connaissances que l'on a aujourd'hui 🤭 .
Il ne faut pas oublier toutes ces journées durant lesquelles des milliers de traces ont été réalisées, toutes bien passées 😄 , sauf une 🤢 .
www.data-avalanche.org/alea_avalanches/view_item/Avalanche/50000024
Ce jour là, par exemple, des e-mail avaient circulé pour dire que le risque 4 annoncé était vraiment une blague 😡 .
De mon point de vue, la marge doit être très grande si l'on veut réduire vraiment le nombre d'accidents.
Je considère qu'il n'est pas raisonnable de prendre ses décisions sur la seule base de sa propre expérience : avec un peu de chance, on peut pousser le bouchon très loin, sans jamais s'apercevoir que l'on est passé x fois à un poil du drame 😯 .
Alain Duclos a dit:
Il se trouve que ça a tenu... et il faut reconnaitre que ça tient souvent.
Je me répète : l'avalanche est rare, par rapport au nombre de situations où ça devrait partir, sur la base des connaissances que l'on a aujourd'hui 🤭 .
Cela me fait très plaisir d'entendre de si justes propos.
Les années de pratique m'ont fait devenir très prudent et je préfère me rabattre sur des courses moins exposées aux avalanches.
On voit beaucoup de traces dans des zones risquées et par des conditions "assez tendues" très souvent, et il y a finalement (et heureusement) assez peu d'accidents.
J'ai commencé la rando sans ARVA et paradoxalement, j'ai l'impression que nous prenions moins de risques.
Jean-Christophe Roumailhac a dit :J'ai commencé la rando sans ARVA et paradoxalement, j'ai l'impression que nous prenions moins de risques.
c'est pas si paradoxal que ça. L'ARVA est parfois (souvent?) utilisé comme pretexte pour pousser le bouchon un peu plus loin par certains skieurs. C'est une réalité. L'ARVA est malheureusement vu comme un appareil de sécurité alors que c'est un appareil de secours.
Dans la serie "je me lance", une autre :
De mon cote, j'estime que :
- si il neige avec une temperature qui passe de douce , a froide
- sans vent
- pas de vent pendant les jours suivant
- legere remontee des temperatures et des purges naturelles un peu partout, et de surface
- puis froid de nouveau
- le tout dans un couloir bien raide, et tant qu'a faire, etroit
=> Alors le risque est bas
A ca on rajoute la regle d'or. Si une fois sur place on a un doute, demi-tour.
Bon le pbm aussi c'est que si on attend cette configuration exacte, on skie rarement des couloirs N en poudre... mais au final, c'est vrai qu'on n'en fait pas tant!
mais je me suis fait prendre quand même
j'imagine que la plaque a oublie que tu es expert ! 😉
l'avalanche est rare, par rapport au nombre de situations où ça devrait partir
c'est une question intéressante, par risque 3 quelle est la chance qu' une pente potentiellement avalancheuse parte en entrainant la mort de qqn ? Moi j'estime entre 1:1000 et 1:10.000. Que pensez vous?
J'ai remarqué que de nombreuses coulées proviennent des contrepentes des couloirs. En janvier-février, j'ai skié le coillu, le couloir nord du trelod, le tchadar, etc... tous avec 30 à 70cm de poudre, mais en m'abstenant de skier les contrepentes : pas de déclenchement de coulées ou avalanches, hormis celles de surface dues aux virages dans la pente, et en étant le premier ou deuxième skieur à passer (risque annoncé 3 au BRA). En face sud samedi dernier (grande balmaz), les coulées étaient bien plus importantes, avec un risque 2 au BRA... Il faut vraiment juger à chaque fois sur place! (et savoir renoncer)
davidg a dit :j'imagine que la plaque a oublie que tu es expert ! 😉
C'est surtout que j'ai préféré skier dans une bonne poudre un peu épaisse sur la contre pente... plutôt que sur des boules durcies par le regel au milieu du passage 😄
On se refait pas ... complètement 🙁 ... mais j'essaye 🙂
davidg a dit :
c'est une question intéressante, par risque 3 quelle est la chance qu' une pente potentiellement avalancheuse parte en entrainant la mort de qqn ? Moi j'estime entre 1:1000 et 1:10.000. Que pensez vous?
j'en pense que je suis extrement curieux de connaitre le raisonnement qui t'as amené à ce résultat...
jerome a dit :davidg a dit :
c'est une question intéressante, par risque 3 quelle est la chance qu' une pente potentiellement avalancheuse parte en entrainant la mort de qqn ? Moi j'estime entre 1:1000 et 1:10.000. Que pensez vous?
j'en pense que je suis extrement curieux de connaitre le raisonnement qui t'as amené à ce résultat...
nombre de sorties par risque 3 /
nombre de morts en rando par an a risque 3
par ex: 150.000 / 15 = 1:10.000
Discussion très intéressante!
Alain Duclos a dit :lolo22 a dit :Comment faire alors pour skier un couloir tout en poudre, raide et sans prise de risque excessive? Quelles peuvent être les conditions, disons plus favorables?
Allez, je me lance :
de mon point de vue : 3 conditions prioritaires :
- absence de neige "nouvelle" depuis une dizaine de jours (variable selon la période ; stabilisation plus longue en début d'hiver).
Dans un couloir raide (40-45) abrité du vent, que se passe-t-il en dix jours qui diminue le risque? Tassement? Ou purge naturelle si purge il doit y avoir?
Alain Duclos a dit :
- pas de réchauffement en cours, bien sûr (même si ça ne fond pas).
Pourquoi est-ce qu'un "réchauffement en cours" augmente le risque pour de la poudreuse en Nord? Si la neige en cause est en altitude est-ce qu'il y a une température seuil où le réchauffement doit être pris en compte? (par ex. un couloir entre 2900 & 2500m et une isotherme 0 qui remonte de 1000 à 2000m, peut-on ignorer le réchauffement?)
Alain Duclos a dit :
Sur le terrain, il faut être capable de distinguer sans erreur :
- poudre de fraiche (neige nouvelle) et poudre de faces planes (vieille neige).
- neige dure de transport par le vent récent (neige nouvelle) et neige dure de faible gradient (vieille neige).
As-tu des pointeurs sur ce sujet?
Merci pour ces infos!
Franck
Je me souviens avoir vu Munter expliquer dans un reportage que justement, ces belles pentes nord, bien froides et poudreuse, attirantes au possible, ils les évitaient, et ne cédait pas au chant des sirènes...
Pour lui, il évalue ce risque comme non acceptable.
J'aurai tendance à penser que les conditions des pentes nord (sans parler des couloirs), sont en général plus saines au mois d'avril (printemps) qu'au mois de Janvier ou février (l'hiver).
D'ailleurs, c'est en ces périodes d'avril que je privilégie les courses en pentes N, car souvent à cette période, il y a parfois des chutes de neige fraîche bien agréable, et le manteau sous jacent est mieux stabilisé grâce au période plus chaude du mois de mars.
En gros, j'aime faire des pentes nord, quand il y a eu une bonne stabilisation par réchauffement général du manteau (tout tient bien) et qu'il tombe 30-40cm de fraiche sans vent. Si on sens pas le fond dur c'est excellent.
Certes la poudre réchauffe plus vite et reste pas bonne aussi longtemps que l'hiver.
Malgré tout dans le Queyras à 3000m d'altitude, ou même dans les ecrins, tard dans la saison, on trouve des pentes N encore très bonne à skier, avec de la poudre assez légère et relativement saine à mon avis.
Enfin en tout cas, personnelement les pentes N l'hiver, c'est un risque que je ne trouve pas acceptable pour moi.
a+
franck102 a dit :que se passe-t-il en dix jours qui diminue le risque?
Franchement, c'est précisément ce que j'aimerais savoir.
Le phénomène de stabilisation est pourtant admis implicitement, y compris par MF, qui passe systématiquement d'un risque 4 après chute de neige significative, à risque 2 "quelques" jours plus tard, en l'absence de phénomènes aggravants.
Ce phénomène semble beaucoup plus actif en climat océanique qu'en climat continental : les chercheurs des Rocheuses (Canada) ou des Grisons (Suisses) se montrent plus sceptiques que les écossais, par exemple.
franck102 a dit :
Pourquoi est-ce qu'un "réchauffement en cours" augmente le risque pour de la poudreuse en Nord?
Pareil, il n'y a pas à ce jour et à ma connaissance d'explication scientifique validée (seulement des idées). Il est toutefois avéré que l'augmentation de T° augmente le risque de départ d'avalanches, parfois grosses, bien au dessus de l'iso 0°C. Voir par exemple l'épisode récent de fin février-début mars.
Attention : les grosses plaques en question mobilisent beaucoup plus que la dernière chute de neige (poudreuse).
franck102 a dit :As-tu des pointeurs sur ce sujet?
Oui : essentiellement la connaissance de la météo passée (stations Flowcapt par exemple ou bulletins), puis sonder au bâton, puis y mettre les mains (on ne perd jamais son temps à faire ça) 😊
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