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Je viens de lire vos commentaires sur les wouffs et les probabilités de déclanchement. En fait, je ne crois pas que mon problème soit là. C’est entendu, j’ai joué à la roulette russe avec un certain nombre de balles engagées et j’en étais parfaitement conscient (tout était au rouge et pas seulement les wouffs). Mais peu m’importe de connaître le nombre de balles, ni même leur calibre, ce que je voudrais comprendre c’est pourquoi j’ai accepté le jeu et ce, de manière aussi consciente, sachant que je ne crois pas être casse-cou, du moins dans mon entourage, personne ne me considère comme tel.
Le point de départ, je crois, c’est peut être l’envie, « la gourmandise » : quand on a faim et un bon gâteau sous le nez, c’est difficile de résister ! Ensuite, de manière insidieuse d’autres éléments interviennent : l’expérience et la connaissance du terrain qui, à première vue, pourraient être considérés comme bénéfiques (je le croyais jusque là du moins) sont en fait de parfaits traitres, comme très bien expliqué dans l’article de McCammon ((www.anena.org/votre_securite/information_prevention/avalanches_prises_de_decision.html). L’expérience vous donne l’impression que vous pouvez maîtriser et, pour être tout à fait honnête, elle joue aussi négativement sur votre égo : on est des vieux briscards, on ne va pas baisser culotte comme des bleus, on va vous montrer ce qu’on sait faire… donc vous poussez le bouchon plus loin, trop loin. La connaissance du terrain aussi vous fait un coup de Jarnac : elle vous procure une fausse sécurité : ces montagnes vous les connaissez depuis si longtemps, elles vous sont si familières qu’elles ne vous inspirent aucune crainte… Que pourrait-il vous arriver dans votre « presque jardin ».
Cette analyse me conduit finalement à avoir peur, non pas de la montagne et du ski, mais de moi, car c’est bien moi le problème dans tout ça. C’est moi qui n’ai pas su stopper la machine à temps… Que se passera-t-il si une situation analogue se reproduit ? Cela me conduit à poser la question du renoncement…est-ce vraiment si facile que ça de renoncer, alors que la culture actuelle valorise surtout la réussite ? Sans doute faut-il vraiment apprendre à renoncer.
Pour finir, de cette histoire je ne retiens qu’une certitude et une seule exprimée par ces paroles d’Alain Souchon :« Mais moi quand je tiens, là dans mes deux mains éblouies, les deux jolis petits seins de mon amie, là je dis, rien, rien, rien, rien ne vaut la vie*… »
*Pour être honnête, l’idée d’utiliser ce couplet dans ce contexte appartient à J.M. Cambon qui l’a inscrit dans l’un de ses topos d’escalades ! Qu’il veuille bien m’excuser pour cet emprunt, mais c’est tellement vrai!
Bon ski à tous,
Thierry
Pïerre a dit :Je suis surpris du nombre de gens (ça m'est arrivé aussi) qui ne tiennent pas compte de ces voyants au rouge et qui continuent, malgré des signes évidents, en pensant arriver à "maitriser".
L'expérience...
On a déjà eu ces "voyants" dans une autre rando où l'on avait continué et où c'était passé "sans problème".
Donc on refait la même chose.
PS: et bien sur, quelque soit son "expérience", on ne maitrise absolument rien. Au mieux, on serre les fesses et ça passe. Mais ce n'est que du bol, faut pas se leurrer.
Thierry merci de ce retour très intéressant et constructif.
à titre personnel je ne supporte pas cette plagne Vaumard.
Je fais tout pour l'éviter quitte à rallonger la boucle ou prendre des pentes plus soutenues mais moins chargées
En fait pour moi c'est une pente ecole pour declenchement d'avalanche.
Elle est longue, large avec un nombre de rupture de pente important et des points d'encrage des 2 cotés. Elle oscille du presque plat au 30°. Elle est ouverte sur le haut avec 2 cols et sur le bas c'est l'orgie. tout est réuni pour que ca dégueule.
Même par condition "saine" je n'y vais pas
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