Départ : Clyde River (0 m)
Topo associé : Polar Star, Polar Star Couloir
Sommet associé : Polar Star (1100 m)
Orientation : W
Dénivelé : 900 m.
Ski : 5.2
Sortie du samedi 17 mai 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau bleu froid, tout comme on aime !Etat de la route :
Altitude du parking :
On cherche toujours le parking...Altitude de chaussage (montée) :
Altitude de déchaussage (descente) : Pour avoir tenté d'atteindre l'eau en creusant la banquise (en vain), je peux ici vous assurer que l'altitude de déchaussage avoisine les 2 mètres
Activité avalancheuse observée :
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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1000 | Poudre | |||||
200 | Dure |
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Il a bien neigé sur les Alpes en ce mois de Mai, mais apparemment pas suffisamment pour que les sorties saturent la page, alors nous on vous propose encore quelques récits de nos couloirs au Canada :-)
Le précédent h**p://www.skitour.fr/sorties/sansnom,66202.html#sortie était beau, celui-ci l'est encore plus et pour couronner le tout, il sera assaisonné de notre film, pour ceux qui ne l'ont pas vu sur grand écran h**ps://vimeo.com/111608058
On espère vous faire un peu voyager, peut-être même rire !
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Pas plus écrasée que ça par le mythe de Polar Star, la fine équipe (qui ne va pas le rester longtemps au rythme de 5000 kCa par jour) se dirige vers Beluga Spire. Les pulkas sont laissées à bonne distance des abords du fjord et c’est d’un charmant pas de patineur que nous rejoignons l’entame du couloir. Quelques empreintes d’ours. Pas de problèmes, nous avons notre carabine : vénérable ustensile un peu long à la détente, elle-même un peu enrhumée. Mais nous touchons du vieux bois.
Skis et piolet sur le sac, baudrier, crampons, nous remontons les premières pentes. La neige est dure sans être gelée. Sécurisante, elle permet d’installer un bon rythme de progression. La pente s’accentue, l’ambiance est là, sans aucun doute. Et le couloir qui continue à filer entre les piliers monstrueux d’une cathédrale sans voûte. Les piolets sont sortis. Le ciel réapparait au sommet de la pente qui environne les 45-50°. L’épaisseur de la couche de neige devient plus faible à mesure que l’on grimpe de sorte qu’à quelques dizaines de mètres du sommet, piolet et pointes avant viennent mordre dans le substrat de glace. Ca ne sort pas.
Il s’agit alors de se transformer en skieur, sur une margelle de neige jamais assez large. Ne rien échapper, surtout pas un ski, ce serait ballot, non, très con. (NB : En échapper deux n'est pas deux fois plus con, la résultante est la même). Enlever les skis du sac, enlever les crampons des chaussures. Se sentir alors comme pas à sa place, la pente est vraiment raide. Vite chausser les skis. La pente redevient humaine. Et le premier virage dans un élan incrédule. La confiance qui revient avec ceux qui viennent. Eviter la partie centrale qui goulotte rapidement, les côtés sont en bonne neige. La largeur du couloir permet de s’amuser. Sa longueur permet de s’amuser longtemps. C’est doux dans la première partie, ça gratte dans la seconde. On sait que c’est surement notre dernier couloir sur la Terre de Baffin, alors on en profite. On s’arrête, on lève la tête.
Retour sur la banquise. Lumière épaisse de fin de journée. Nous tournons le dos au mythe pour rejoindre nos pulka et marcher encore quelques heures vers le Sud, vers Clyde River.
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