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Michel, le 12.05.07 09:50
🙂 Motivation, préparation :
jeudi 10, tiens un bon créneau météo qui semble coïncider à merveille avec mon agenda, merci MétéoFrance. J'irais bien faire un truc un peu long, voire engagé, mais personne de dispo : merci l'agenda skitour, deux mails, deux possibilités, deux propositions fort sympas !! Le Glandon pour la version rando-light et le Charbonnel pour la version "motivation-max" : en guise de préparation, une once de matos technique, un RDV à 3h30 sur un parking de Crolles, quand on aime, on ne compte pas ... ses heures de sommeil.
😄 Réalisation :
Paradoxe, les nuits les plus courtes sont parfois bien longues. On finit par être content d'entendre le réveil à force de faire la crêpe et de chercher désespérément le sommeil. 2h45 : les automatismes se mettent en place thermos, café, l'APS, l'APN, et tutti quanti. J'arrive tôt sur le point de RDV, personne. Puis en 10mn, phares, voiture, salut, présentation, nous sommes 6, ça fait 5 noms à retenir, dur pour la mémoire mal réveillée !
Répartition dans les voitures où la discussion s'engage sur cette longue route. On se découvre de très proches connaissances communes : c'est pas si grand Grenoble. Apres la gueule de bois de dimanche soir, le débat tourne autour des mérites des jobs dans le public et le privé : c'est fou ce que les randos peuvent initier comme discussions philosophiques. La discussion s'anime, je rate l'embranchement vers Lanslebourg. Merde, nous voilà en direction du Fréjus vers l'Italie. Guère de rando à faire de ce coté, c'est pas le Val d'Aoste, demi tour. Avec ces péripéties et la clim à fond, au moins on ne risque pas de s'endormir.
Arrivée au pied du Charbonnel, il fait jour, la face Nord se dévoile. Ouie, 1900m de déniv, les jambes vont elles assurer ?
Le sac est bouclé, skis sur le dos, c'est parti. Première difficulté, la traversée de la rivière, un test d'équilibre que chacun surmonte dans la bonne humeur, ça démarre bien.
En groupe, tout est question de rythme, gazelle pour les uns, vieux diesel pour d'autres. On part, on bavarde, tout est facile à la fraicheur du petit matin. Je découvre un partenaire que j'ai croisé autour des bancs de la fac : ça fait plaisir de voir des anciens élèves heureux.
Le versant se raidit soudain au milieu des coulées et des goulottes durcies : pas de doute, on est bien en montagne, je suis venu pour ça. Crampons, piolet, ça devient plus sérieux. J'enfonce dans la trace, le rythme est maintenant trop rapide pour moi, va falloir s'accrocher, mais l'altimètre continue à monter vite. Tiens ça se couche, mais on est encore tres loin du sommet. Courte pause, on chausse les skis et c'est reparti : quatre devant, deux diesel qui s'accrochent derrière. Neige poudreuse, trace raide... puis plus humaine. Une pause à chaque conversion, relacher les crampes, un regard de compréhension avec Squal. Reste 350m, puis 200, le vent se lève, la rimaye, 100m encore, ouf. Le sommet, personne : mais où sont ils ?
Planqués coté sud, mais pas à l'abri du vent : courte pause panoramique sur le Mercantour, le grandiose Viso, les Ecrins, la reine Meije, la Parrachée, les Domes, la gde casse, le Mt Blanc, les Jorasses, le Gd Paradis, mon horizon est complet, magique.
Reste le morceau d'anthologie de la descente dans une poudreuse de saison sur de grandes pentes sur 500m puis du dur : curieusement mes jambes sont là, pas de crampes que j'appréhendais, peut etre un effet des skis si faciles aussi. Chacun sa trace, fin de descente qui demande de l'attention et de la concentration, neige lourde, barres dessous, c'est surtout le choix de l'itinéraire qu'il faut soigner : merci Jeroen
Une bonne mousse à Lanslebourg, quelle journée, et ... quelle équipe : je n'aurais jamais fait cette bambée seul !
Bizarre, pour une fois, je reviens d'une course sans autres projets : peut etre un effet de fin de saison, ou l'idée que c'est pas cette année que j'en inscrirais une plus complète.
😄 Bilan :
l'alchimie d'une grande et belle course réussie, des compagnons bien sympas, merci Isa pour ce bon plan. 🙂