Départ : Clavans Le Haut (1400 m)
Topo associé : Pic de l'Étendard, par le lac des Quirlies
Sommet associé : Pic de l'Étendard (3464 m)
Orientation : T
Dénivelé : 2600 m.
Ski : 2.3
Sortie du dimanche 15 avril 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Samedi : assez lumineux au départ de St Sorlin, puis se couvrant, puis de nouveau du soleil à partir de la Cime de la Valette. Températures douces, pas de regel la nuit précédente. Quasiment pas de vent.
Dimanche : bon regel nocturne, beau toute la journée, températures douces, pas de vent.Etat de la route : RAS
Altitude du parking : 1490
Enfin du bon ski ! Quel bonheur après la croût'soupe du Thabor le week-end dernier, et l'indigestion de croûte en Ubaye la dernière semaine de mars.
Altitude de chaussage (montée) : 1490
Altitude de déchaussage (descente) : 1490
Activité avalancheuse observée : nombreuses plaques de fond qui sont parties ces derniers jours, moitié Sud. Notamment une belle en face E sous les Aigues Rousses (départ à 2050 m environ sur une courte pente à plus de 30°, dépôt vers 1800). Nombreuses cassures dans le manteau neigeux. Corniche dominant le versant N de la crête des Sauvages. Corniche dominant l'itinéraire de montée au Pic de l’Étendard.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Cime la Valette faces E et S | 2853 - 2490 | S | 14h30 | 15 / ??? | Poudre lourde | 4* : poudre réchauffée, bonne à skier |
Crête des Sauvages face S | 2650 - 2450 | S | 15h30 | 20 / ??? | Transfo lourde | 3* : transfo bien skiable |
Glacier St Sorlin | 3464 - 2700 | NE | 13h | 15 / ??? | Poudre tassée | 4* : poudre tassée pas trop tracée sur les côtés, un peu humide sous 3000 m |
Sous les Rochers du Génépy | 2700 - 2400 | NE | 13h30 | 10 / ??? | Poudre tassée | 4* : poudre tassée légèrement réchauffée sur fond portant, très facile à skier |
Sous le Molard | 2300 - 2100 | N | 14 | 20 / ??? | Transfo lourde | 3* : neige transformée assez lourde |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par Nico06)
Avec Bottamor (il a enchaîné Lauranoure et Étendard dans la journée ??)
J1 : St Sorlin > Pré Bernard > Cime de la Valette > Crête des Sauvages > Lac des Quirlies - J2 : Col des Quirlies > Pic de l’Étendard > Rochers du Génépy > Le Molard > St Sorlin
Dernière sortie du cycle Nature et P... du CAF de Lyon-Villeurbanne, après le Festikrout' Ubaye 2018 qui restera dans les mémoires plus pour la beauté des paysages traversés que pour la qualité du ski...
Sur une idée lumineuse de Geo, et grâce aussi à Thomas Blanchard de Météo-Alpes qui nous annonçait un beau dimanche depuis le début de la semaine, nous décidons d'aller visiter les Grandes Rousses ce week-end, au départ de Saint Sorlin d'Arves. Au programme : belle boucle en partie sauvage, autour, justement, des cimes du Grand et du Petit Sauvage, avec ascension de la cime de la Valette et du Pic de l’Étendard, et bivouac (igloo) au lac des Quirlies.
Jour 1 : après avoir fait la route depuis Lyon et Annecy, nous attaquons à 8h45 par remonter les pistes de Saint Sorlin d'Arves jusqu'aux Charmieux. Puis nous suivons la vallée de l'Arvan jusqu'à Pré Bernard, en passant par les Prés Plans. Premier constat, qui nous inquiète : il fait doux et il n'y a eu aucun regel nocturne. A Pré Bernard, nous nous engageons dans la forêt le long du ruisseau de l'Alpettaz afin de gagner, par le passage le moins raide, les grandes pentes E qui nous mèneront aux Aigues Rousses. La trace dans la forêt est physique car la soupe est épaisse et les branchages nombreux. Nous sortons de la forêt à la côte 1900 et tombons sur une grosse coulée qui a ravagé toute la pente entre 2050 et 1800. Celle-ci nous empêchant de traverser vers les Aigues Rousses, nous choisissons de remonter plein E sur la croupe. Bingo, la neige y est plus portante, probablement grâce au vent qui a soufflé toute la semaine et qui a du la décaper un peu avant les dernières chutes de neige. Nous montons de manière efficace et quittons cette croupe à la côte 2500 pour se diriger vers la face E de la cime de la Valette. Le traçage, dans la face E de la cime est agréable, il reste une dizaine de cm de poudre tassée, sur fond bien portant.
Dans la descente, en face E d'abord pour profiter des quelques cm de poudre tassée, puis en face S où nous trouvons de la moquette à poils longs (ou poudre réchauffée), nous faisons du bon ski ! On n'en demandait pas tant !
Vers 2500, nous remettons le peaux pour franchir la crête des Sauvages, qui est barrée sur quasiment toute sa longueur par une jolie corniche. Nous trouvons néanmoins la faille qui nous permet de basculer côté Ferrand.
Après une courte descente puis un dernier repeautage, nous gagnons le lac des Quirlies.
Nous trouvons à son déversoir une congère parfaite qui nous permet, avant la tombée de la nuit, de construire un nouveau refuge, éphémère, celui des Quirlies Sauvages. Ce refuge, composé de 3 petits igloos alignés le long du déversoir, présente une capacité d'hébergement de 9 places. Il n'est pas gardé, mais nous avons laissé, dans la grande salle, un petit panier dans lequel une petite contribution financière devra être déposée par tout skieur de randonnée épuisé voulant se reposer dans ce lieu magique... Bon, le panier, ce n'est pas vrai, par contre, les igloos, ils y sont et devraient y rester un petit moment encore.
Après le dîner, nous allons tous nous coucher, il est presque 22 heures.
Jour 2 : le réveil sonne à 6 heures. Inspection des troupes : pas d'asphyxie (merci les aérations !), pas d'hypothermie (merci la fosse à froid !), tout le monde est vivant, et la plupart semble avoir passé une bonne nuit ! Cool, on est d'attaque pour une autre belle journée de ski de randonnée.
Nous traversons le lac des Quirlies sous le cirque des Grandes Rousses, nous en prenons plein les yeux et il n'y a personne ! Sur la montée au col des Quirlies, nous profitons des derniers instants de solitude avant de retrouver l'autoroute de l’Étendard que Bison-Fûté annonce bien bouchée en ce dimanche ensoleillé.
Au col, les premières perturbations sonores ne sont pas les groupes déboulant du refuge, ni les collant-pipettes faisant l'aller-retour à la journée. Mais ce sont les avions, au nombre de 3 voire 4 qui tournent sans cesse au dessus du glacier de Saint Sorlin afin de s'y poser puis redécoller dans la foulée.
Nous rejoignons l'itinéraire classique de montée à la cote 3200 m, et nous découvrons, avec stupéfaction, 22 personnes agglutinées, juste sous le sommet, dans les pentes les plus raides (35° minimum), dominées par une jolie corniche. Les membres du groupe, n'ayant pu sortir le sommet à skis, ont laissé toutes leurs affaires 10 m sous la crête. Malheureusement pour nous, lorsque nous approchons des pentes les plus raides, ils attaquent la descente du sommet à pieds, et se regroupent sous la crête pour enlever les peaux et rechausser... Et voilà une demi-heure de perdue pour nous ! :-(
Par ailleurs, nous avons pu voir une autre personne (visiblement très impatiente de descendre...) allant faire s'écrouler une partie de la corniche alors que le groupe de 22 personnes était juste dessous. Plus un autre skieur, descendant à skis du sommet, décidant de sauter la corniche alors qu'il y avait toujours du monde en dessous... Qu'on était bien au dessus du lac des Quirlies, seuls... Je n'en dirai pas plus sur ces comportements observés ce jour.
Une fois l'autobus francilien passé (le groupe de 22 personnes), nous gagnons le sommet. Et en attendant que la pente NE du Pic se "purge", nous mangeons avec un bien joli panorama.
Descente vers 13h00, il n'y a plus personnes, la neige est bien conservée (poudreuse tassée) jusqu'à la partie plane du glacier.
Nous trouvons également de la bonne neige sous les Rochers du Génépy, avant de regagner les pistes de la station.
Retour voiture vers 14h30, le sourire jusqu'aux oreilles après ce fabuleux week-end, un tantinet gâché par l'épisode sous le sommet.
































