Départ : Ailefroide (1522 m)
Topo associé : Mont Pelvoux, Traversée
Sommet associé : Mont Pelvoux (3943 m)
Orientation : E
Dénivelé : 4800 m.
Ski : 4.3
Sortie du samedi 7 mai 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
2 premiers jours, grand beau sans vent, pas trop chaud, royal. 3ème jour sommet au soleil, puis plongée dans le brouillard.Etat de la route : sèche
Altitude du parking : 1874Altitude de chaussage (montée) : 1874
Altitude de déchaussage (descente) : 1874
Activité avalancheuse observée :
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
couloir N glacier noir | N | Dure | bien à monter, sûrement pas agréable à descendre | |||
versant S jusqu'au Sélé | S | Moquette | tip top, un régal | |||
montée Ailefroide | S | Gelée | montée quasi intégralement en couteaux | |||
descente Ailefroide 1er mur | SW | Dure | béton armé, ça secoue les gencives | |||
suite descente | S | Moquette | tip top, un régal | |||
descente Pelvoux | E | Dure | du sommet jusqu'au rappel, puis transfo |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
pré Mme Carle - col du Glacier Noir - refuge Sélé - Ailefroide Orientale - refuge Pelvoux - traversée - Pré Mme Carle
wow.
3 jours magiques.
Quel beau tour que celui-là.
De l'alpin, du gaz, de la podfoc, du ski sur le dos, du rappel, du GPS, de l'arête effilée, du déniv, du chamois,...
1er jour (1600m):
A ce niveau-là, c'est plus de l'excellent regel nocturne, c'est du holiday on ice. Mais très bon grip, donc pas de couteaux.
Les 1000 premiers mètres de dénivelé se passent sans qu'on s'en rende compte sur ce beau Glacier Noir, du coup on a le temps de lever le nez pour admirer l'environnement.
Après avoir visité d'un peu trop près la rimaye (la 2ème), on attaque le couloir N du col du Glacier Noir, quand même bien raide au début et traversée relativement expo (petit coup de mini stress après un pied qui zippe). A mon sens, ce couloir n'est quand même pas gratuit. 2 italiens feront l'AR, sans doute pas génial à skier.
Arrivée au col splendide, content de trouver le soleil accueillant de la face S. Un rappel de 20-25 m et on est en bas. Grand ski sur de la moquette five stars jusqu'au refuge du Sélé, sur fond de boeufs rouges et glacier du Sélé, panorama grandiose ! Que c'est beau ce coin ! Impression d'immensité.
On se fait accueillir au refuge par 2 chamois et dada05. On lézarde au soleil l'aprem, on révise un peu le mouflage, on met de la crème solaire, on en remet un peu plus tard... On passe une bonne soirée à 7 dans ce refuge non gardé. Nous serons 5 pour l'Ailefroide Orientale, ils seront 2 pour l'Ailefroide Occidentale.
1ère journée exceptionnelle !
2ème jour (1300+700) :
Encore du holiday on ice ce matin. Montée tranquille pour atteindre le sommet, mais cette fois avec les couteaux quasi du début à la fin. Le mur avant la pente finale se remonte facilement en traversée, mais après ça, il y a quand même quelques passages expo et gazeux où il vaut mieux assurer ses conversions (pas gratuite non plus cette Ailefroide). D'en haut, c'est splendide évidemment, toujours sous un ciel haut-alpin.
Un petit air frais nous fait redescendre au départ du mur final où l'on fait une pause en attendant que ça décaille un poil. Bon, plus bas, ça semble à point, mais le mur sera béton évidemment du fait de l'orientation. D'ailleurs, il est quand même pentu et fait pas rire avec cette neige : vaut mieux pas se la coller, et avoir des carres solides.
Après ça, c'est descente grandiose (encore) sur moquette five stars (encore), toujours dans un décor...pfiouh !
Petite remontée au refuge pour mon partenaire qui y avait oublié son casque, et direction la barre de l'Ouro, qui passe sans problème. Puis grosse remontée au refuge du Pelvoux, les skis sur le dos, tranquillou, on n'est pas pressé (compter 2 heures).
Après-midi chaise longue et crème solaire, en attendant les délicieux lasagnes promis.
Chose promise, chose due : lasagnes succulents (ainsi que la soupe et le dessert).
Météo annoncée pour le lendemain : fin voile nuageux puis possibles averses dans l'après-midi.
2ème journée tout aussi grandiose !
3ème jour (1200 m) :
Le regel est toujours bon, les étoiles scintillent, mais on voit quand même quelques nuages de-ci de-là.
Montée sans encombres en ski jusqu'au Coolidge, puis crampons, le couloir se remonte bien. On cueille le soleil sur le plateau sommital, d'où l'on voit une belle mer de nuage tout autour, qui monte qui monte (comme la petite bête). Bientôt les Agneaux seront dessous, vite on chausse pour la traversée (bonne idée ??).
Ca fait un moment que je voulais me faire ces violettes, et je m'étais toujours dit d'y aller si grand beau annoncé avec certitude.
Après le plateau, on plonge dans le brouillard...
Heureusement, l'autre groupe de trois jeunes a Iphigénie... qui marche de temps en temps. On descend prudemment en essayant de ne pas se perdre de vue, et de repérer les traces des prédécesseurs (pas facile sur cette neige gelée).
On essaye tant bien que mal de trouver la vire neigeuse qui mène au rappel, puisque le passage par le glacier n'est plus guère praticable et que de toute façon, dans ce brouillard...
Petite anecdote : la veille au refuge, petit coup de fil à la maison histoire de rassurer, et l'on me dit qu'un certain François de skitour m'a appelé pour connaître les conditions sur le secteur de la momie (suite au dernier CR).
Et là en plein brouillard paumé sur les violettes, 2 skieurs sortent de nulle part (en fait des cols du Pelvoux et du Mettrier), et l'un demande : "y a pas un hobbes parmi vous ?"
Bien marrant sur le coup. Donc en fait, François, le CR de la bosse de la momie, c'était du 2nd degré : nous ne sommes pas allés vers les cols du Pelvoux.
Fin de l'aparté.
Donc grâce à cette providentielle apparition, nous trouvons cette arête d'accès au rappel (nous étions au bon endroit).
Skieurs avant d'être alpinistes, on se laisse impressionner par cette arête, grosse ambiance, monstre expo sur ce fil, accentué par les séracs alentour, et les silhouettes géantes qui émergent du brouillard par intermittence. Enorme.
On se fait donc logiquement déposer par les autres cordées, beaucoup plus rapides dans les manips. Pas grave, on se retrouve tout seul, ça rajoute au trip, on n'est plus pressés, ça transforme pas trop.
Une fois au pied du rappel, la pression retombe d'un cran, on n'a plus qu'à rejoindre tranquillement (m'enfin, il reste du D- !) le névé des militaires (court déchaussage avant de l'atteindre), puis la voiture au pré.
3ème journée tout aussi exceptionnelle, même si le ski n'était pas dément, exigeante nerveusement dans ces conditions.
Sacré tour !
Merci partenaire !