Départ : Villard de Lans (Les Nobles) (1100 m)
Topo associé : Les Crocs, versant Ouest
Sommet associé : les Crocs (2005 m)
Orientation : W
Dénivelé : 900 m.
Ski : 4.1
Sortie du samedi 25 janvier 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau, froid (-11 au parking). Vent en altitude.Etat de la route : Sèche. Certains sont mm montés plus haut en 4x4 sur la pioste enneigée.
Altitude du parking : 1100m
Altitude de chaussage (montée) : Parking
Pour le risque... cf ci-dessous
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Bas | 1100-1300 | W | 12h | 5cm | Poudre | Un poil de poudre sur les cailloux |
Bois | 1300-1600 | NW | 13h | 40cm | Poudre | Poudre sur fond dur dans le bois |
Haut | 1600-2000 | W | 14h | 60cm | Dure | Fond dur apparent et sastruggi |
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Bon, je mets tout ça pour information. Ceux qui veulent polémiquer chercherons un autre forum, hein ?
Bulletin de ce matin: risque 2/3 sur le Vercors. Il a neigé un peu jeudi et je sais qu'il n'y a pas beaucoup de sous-couche. Je sais aussi, pour y aller au moins une fois par an, que les Crocs sont rarement en condition: soit trop peu de neige, soit trop dur, soit avalancheux. Je m'attends à porter en bas, mais aujourd'hui c'était les 3.
Bref trop peu de neige en bas, mm si ça monte limite avec les peaux. Plus haut dans le bois bonne poudreuse sur fond dur. Au sortir du bois c'est croûté et tout de suite dur. Vers le sommet le fond dur est souvent apparent, je mets les couteaux à la fin de la longue traversée vers la droite, 100m sous le sommet, avant de repartir vers la gauche et de surmonter la falaise sommitale.
30m sous le sommet je monte sur le sommet d'un triangle de 'croûte'. Un 'wouf' et je vois une cassure 3m au dessus, qui ne fait pas plus de 2m vu l'étroitesse de la plaque sur le fond dur. Je me dis que vu les 10cm d’épaisseur je vais m’arrêter tout de suite, puis une seconde plus tard je me dis que je vais pas radiner pour 100€ et je tire la poignée (airbag Mammut) qui se gonfle très vite et me redresse face à la pente. J'ai déjà perdu les skis mais tiendrais les batons jusqu'au bout.
Je sens le fond dur et essaye de talonner à de multiples reprises pour ralentir. Je saute la falaise sommitale. Ouch. Un nuage se forme et je ne vois plus grand chose mais je sens qd mm la neige me dépasser. J'essaye plusieurs fois de me retourner en appuyant fortement sur les bâtons mais j'ai l'impression que l'airbag gêne.
Je saute qq autres ressauts (il y avait pas mal de rochers apparents à la monté) et je commence à me dire que ça va bien finir par s'arrêter, relax. Bon, au souvenir de la falaise du bas qui fait 20m par endroits, je mets un GROS coup de cul, me retourne bien debout et freine avec mains et pieds. Je m'arrête au bout d'une dizaine de m, soit environ 200m de fait dans l'avalanche qui s'est fortement élargie sous la falaise sommitale, emportant la pente pourtant bien 'dure' que j'avais remonté.
Je la vois qui continue tout en bas, jusqu'aux arbres. J'ai perdu les skis mais c'est tout, je mets les crampons, souffle un coup. Douleur à la cheville gauche, celle sur laquelle j'ai pivoté. Et aussi au cul et les muscles des poignets sont durs d'avoir tenu 'fortement' les bâtons qui sont un peu tordus (pourtant modèle costaud). Mais bon, pas de quoi appeler l'hélico (qui, j'apprendrais plus tard, à tourné plusieurs fois sur le Vercors aujourd'hui)..
Je descends dans le parcours de la coulée et je retrouve un ski et une peau en bas. La coulée fait 550m de D-, et plus de 50m au plus large. Je clopine jusqu’à la voiture sous le regard curieux des raquetteurs: en effet je n'ai pas trouvé comment dégonfler l'airbag, même en dévissant la cartouche.
Au final:
- l'airbag m'a permis de rester bien droit (tête protégée) et de contrôler un peu la descente.
- Les crampons dans le bas du sac m'ont tallé le bas du dos. Un truc plus mou serait mieux.
- ça a cassé peu sous le sommet, là ou la pente augmente un peu et où l'orientation passait un peu plus SW, même si la chaleur n'est pas en cause, plutôt le sens du vent lors de la formation.
- l'airbag gêne pour se retourner
- il est facile d'arrêter de lutter, et pourtant dans ce cas c'est bien ce qui m'a permis de m'arrêter.
- entorse à la cheville et dur dur de s’asseoir.
- c'est rien à côté de ce que ma femme va me faire demain quand elle rentre de vacance... Aïe...
![#1 Mon parcours en rouge : Le violet ne passe pas en ski à la monté (trop raide) et le vrai sommet est en fait à droite. Mon parcours en rouge : Le violet ne passe pas en ski à la monté (trop raide) et le vrai sommet est en fait à droite.](/photos_rep/536/53655/4qL6y.jpg)
![#2 Vue depuis point d Vue depuis point d'arrêt : J'ai sauté la falaise sommitale juste dans le canal](/photos_rep/536/53655/Tal9l.jpg)
![#3 Couches : 2 couches sont clairement visibles. Pourtant il n Couches : 2 couches sont clairement visibles. Pourtant il n'a neigé que qq heures.](/photos_rep/536/53655/XbyuF.jpg)
![#4 Vue vers le bas : La coulée s Vue vers le bas : La coulée s'est arrêtée peu après les arbres, tout en bas.](/photos_rep/536/53655/8dM80.jpg)
![#5 La falaise du bas : Vue depuis la fin de l La falaise du bas : Vue depuis la fin de l'avalanche. Il valait mieux éviter de sauter cette barre...](/photos_rep/536/53655/7mEwC.jpg)
![#6 Vue d Vue d'ensemble : On distingue la cassure de départ, ou juste en dessous car je l'ai vu beaucoup plus étroite dans le feu de l'action.](/photos_rep/536/53655/FrgrH.jpg)